samedi 17 décembre 2011
Mystère joyeux
En écrivant mon billet précédent, une expression m'est revenue du passé: les mystères joyeux. Ces mots ont surgi soudain, porteurs d'un sens nouveau pour moi. Mystères joyeux de la vie extérieure, mais aussi mystères joyeux de ma vie intérieure. Ces mots sont utilisés en mystique chrétienne pour désigner des événements de la vie de Jésus. Il y a les mystères joyeux, les mystères douloureux, les mystères lumineux et les mystères glorieux. Ici je mettrai l'accent sur un des mystères joyeux: la naissance de Jésus.
D'abord j'avais l'intention de passer outre à cette "ancienne" signification, de parler de ma propre interprétation de ces joyeux mystères ... mais je me suis rendue compte qu'en fait, l'ancien et le nouveau se rejoignaient. Le symbole de l'enfant divin n'a pas d'âge, il ne vieillit pas, pour peu qu'on le regarde avec les yeux vivants de l'esprit.
Ernest Aeppli écrit dans son livre "Les rêves et leur interprétation": "Il peut y avoir des rêves où se rencontre l'"enfant divin"; cet enfant divin est la nouveauté qui se fait jour dans l'âme lorsque ce nouvel aspect est en train de conquérir d'une façon douloureuse la place qui lui revient. L'enfant annonciateur d'un nouveau salut, d'une conception de vie plus profonde, constitue une des expériences les plus anciennes de l'humanité aussi bien dans l'Orient que dans l'Occident. Que celui qui ne le comprend pas réfléchisse un instant à l'image de cet enfant divin, couché dans une crèche d'une misérable écurie, dont l'influence considérable est encore sensible dans l'évocation de cette histoire de Noël qui impressionne toujours profondément les hommes... il est petit et abandonné, mais en même temps la pièce où il se trouve (dans l'ombre de laquelle est couchée une femme fiévreuse) est emplie par sa clarté rayonnante."
"La rencontre de cet enfant qu'il ne faut pas confondre avec ce que nous entendons couramment par ce vocable, peut amener une transformation de l'homme lorsque celui-ci veut bien seconder ce qui en lui essaie de prendre forme; l'allégorie de l'enfant ne fait alors que représenter le devenir, les possibilités, la proximité des couches créatrices." "Cet enfant est un être spirituel placé dans la nature, au-delà de tout antagonisme; il apporte ainsi l'harmonie salvatrice." "Lorsque l'enfant divin, l'enfant inconnu fait son apparition dans le rêve d'un adulte, une nouvelle possibilité de vie monte de l'inconscient dans la conscience surchargée par les conflits. Ce qui permet à Jung de constater: "Pendant que le symbole de l'enfant fascine la conscience et l'émeut, l'effet délivrant pénètre cette conscience et amène le détachement de la situation conflictuelle dont elle s'est montrée incapable. Le symbole n'est que l'anticipation d'une situation en passe de devenir conscience."
Pour moi, les mystères joyeux sont les centaines de petites énigmes qui, surtout la nuit et le matin quand je m'éveille, émergent de mon esprit comme autant de points d'interrogation jalonnant mon cheminement. Et aussi toutes les synchronicités qui me font sourire, apportant des touches de magie dans ma vie. Dans les moments les plus difficiles, certains de ces "messages" m'ont redonné espoir. Grâce à cette connexion, je me sens à l'abri de la monotonie.
L'enfant divin représente ce qui est le plus vivant, le plus pur en nous. Laissons-lui la chance de grandir librement et de rester en contact avec toutes ses dimensions.
Joyeux Noël,
Michelle
mardi 29 novembre 2011
Jumeaux et jumelles
samedi 1 octobre 2011
Le chemin vers Ithaque
Mais ne te hâte pas;
Mieux vaut prolonger ton voyage pendant des années
Et n'aborder dans l'île que
Riche de ce que tu auras appris en chemin.
N'attends pas d'Ithaque d'autres bienfaits.
Ithaque t'a offert un beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais jamais pris la route.
Elle t'a tout donné, elle n'a rien de plus à t'apporter.
Et même si, à la fin, tu trouves qu'elle est pauvre,
Ithaque ne t'a pas trompé.
Car tu es devenu un sage, tu as vécu intensément,
Et c'est cela que signifie Ithaque.
Constantin Cavafis, à Alexandrie (1911)
Extrait d'un poème que j'ai trouvé dans "Le zahir" de Paulo Coelho
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http://www.cles.com/dossiers-thematiques/cultures-du-monde/heureux-celui-comme-comme-ulysse/article/le-chemin-vers-ithaque
Extraits des commentaires de Jacques Lacarrière:
"Ithaque n’est ici que le prétexte d’un retour qui devient, par les épreuves traversées, un véritable retour sur soi-même. Loin d’être des obstacles ou des empêchements, ces épreuves deviennent des sources de salut ou de connaissance et c’est pour elles, par elles, que le voyage prend son sens."
"Tout retour vers Ithaque est donc aussi un retour sur nous-mêmes, un apprentissage du monde, des hommes et des monstres qui nous mène en son terme au seuil ou au coeur de la connaissance."
"Quelle que soit la terre qu’il abordera au bout de ses épreuves, elle sera, immanquablement, le pays de sa véritable origine."
Bonne route,
vendredi 23 septembre 2011
A propos de la peur
dimanche 4 septembre 2011
Ode à la vie
samedi 13 août 2011
A propos du bien et du mal
Jung écrit, dans "La vie symbolique - Psychologie et vie religieuse": "... le fait de se considérer lui-même comme la source du mal et de s'en tenir à l'idée que tout bien procède de Dieu est pour l'homme de la plus grande, de la plus vitale importance. Qu'il le sache ou non, cela l'emplit d'une part de présumption et d'un orgueil satanique, d'autre part, d'un sentiment d'infériorité abyssal. Si au contraire il impute à la divinité la formidable puissance des opposés, alors il peut prendre sa modeste place de petite image de la divinité; image non pas de Jahvé, dans lequel les opposés sont inconscients, mais d'une quaternité composée des principes opposés: masculin et féminin, bien et mal, et qui se reflète dans la conscience humaine, comme le montrent l'expérience psychologique et les preuves fournies par l'histoire."
Bon sujet de réflexion! Notre éducation religieuse s'est faite autour de ce monstrueux malentendu. Le bien nous vient de Dieu et nous sommes responsables du mal ... Je suis imprégnée de cette idée. Les sentiments de culpabilité ont considérablement altéré ma joie de vivre, et ce depuis mon enfance. Quand nous étions enfants, à partir de l'âge de 7 ans, nous devions aller nous confesser, et avant, on nous faisait parfois faire un examen de conscience: penser à nos péchés. Examiner notre conscience aurait pu aussi vouloir dire: penser à ce que nous faisions de bien, et même simplement prendre conscience de nos qualités. Mais non, il fallait s'humilier en pensant à ce qu'on avait fait de mal, qui ne changeait pas d'un mois à l'autre, les mêmes petits manquements dans la vie d'un enfant. C'est grave de faire croire à notre responsabilité vis à vis du mal mais pas du bien, du moins de façon détournée, le bien n'ayant la chance de s'épanouir en nous que si nous pouvions contrôler le mal.
Le sentiment de culpabilité est comme une démangeaison, une douleur qui nous empêche de ressentir la paix, qui est, comme le bien, silencieuse et discrète. Jung parle de l'écharde dans la chair, l'épreuve qui ne nous laisse pas en paix. Cette écharde est d'autant plus douloureuse si on pense en être responsable: mea culpa. Bien sûr, il est important de prendre conscience de nos défauts et de nos difficultés, mais il n'y a pas qu'une façon d'y faire face. On peut se torturer l'esprit, alors on tourne en rond autour du problème jusqu'à ce qu'on s'étouffe, au bout de la corde qui nous limite. Ou on peut le voir d'un autre point de vue, plus constructif, qui dépend de chacun et de chaque circonstance.
Les jours suivants, j'ai eu beaucoup d'occasions de repenser à cette opposition bien/mal.
Je suis "tombée" sur une citation de Goethe:
"Nous pouvons connaître le monde aussi bien que nous le voulons; il gardera toujours une face diurne et une face nocturne."
Sur mon calendrier 365 jours qui explique à chaque jour une expression, en date du 7 août: Mi-figue, mi-raisin, qui à l'origine voulait dire qu'une personne avait à la fois du bon et du mauvais en elle.
Et surtout je suis allée voir le nouveau film "Cowboy et aliens" avec Harrison Ford, alors que la veille j'avais regardé le dernier Indiana Jones. Dans les deux films, on peut voir à la fin un vaisseau spatial qui était presque complètement enterré sortir de terre pour s'élancer dans les airs avec des extra-terrestres à leur bord. Mais dans Indiana Jones, il y avait eu fusion de 13 squelettes avec des crânes de cristal, ce qui avait formé un être complet, un être puissant avec des pouvoirs immenses, et puis le vaisseau s'envolait. Dans "Cowboys et aliens", il s'agit d'extra-terrestres rapaces qui sont venus chercher de l'or et traitent les humains comme de vulgaires fourmis, quantité négligeable.
Dans le premier, les humains combattent pour arriver les premiers au trésor des extra-terrestres. Dans le deuxième, les humains s'unissent pour détruire les aliens et les empêcher d'emporter leur propre trésor (filon d'or et aussi des humains faits prisonniers). Je vais limiter les détails, pour ceux qui n'ont pas encore vu "Cowboys et aliens". J'ai fait un parallèle entre les deux films.
Au niveau humain, unité vs égocentrisme.
samedi 16 juillet 2011
POP CORN
Le 12 juillet, j'ai vu mentalement cette image: un grand nombre de grains de maïs serrés les uns contre les autres et au-dessus d'eux, un drapeau. Image qui fait immanquablement penser à une foule homogène sous l'égide d'une même allégeance, d'une même croyance. Et une voix a dit: "Si vous trouvez ..." la suite m'a échappée.
J'ai aussitôt pensé au "pop corn" (maïs soufflé) que j'avais mangé en quantité la veille et je me suis dit: quand les grains de maïs éclatent, ils deviennent tous différents les uns des autres, originaux. Alors m'est revenu en mémoire ce que j'avais entendu (mentalement) un matin (le 18 juin) et qui me disait en substance: Si tu entretiens ton feu, tu vas y arriver. Le feu de l'athanor, en alchimie, qu'on doit surveiller pour qu'il ne s'éteigne pas, autrement dit garder toujours l'esprit ouvert. Le même matin, sur mon calendrier 365 jours, l'expression du 18 juin était: "Avoir un grain". Je ne connaissais pas cette expression, qui signifie "être un peu fou", "avoir un grain de folie". Sympathique!
A la fin de juin, j'ai terminé la lecture du livre "Le symbole un messager". Je vous en ai présenté des extraits dans mon article "La pensée symbolique". Dans ce même chapitre de Jean Desclos, il parle de la théorie des trois mondes du philosophe M. Karl Popper. Voici le lien qui vous amènera à ce passage, qui s'intitule "Les trois mondes de monsieur Karl": http://books.google.ca/books?id=vMYb2K1DzTcC&pg=PA139&lpg=PA139&dq=karl+popper+le+symbole+un+messager&source=bl&ots=waYOMcbzMl&sig=_paFiRZ2-2EHKW18FWnHcWV1kSU&hl=fr&ei=lnUhTp7DNoXq0gG06dWVAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBcQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false
Quelques jours plus tard je suis allée au cinéma avec mon amie Micheline voir le film: M. Popper et ses manchots. Ce M. Popper il a vraiment un grain de folie. Très conventionnel pourtant au départ, comme le grain de maïs avant qu'il "s'éclate", il se trouve coincé avec six manchots (bientôt huit avec deux bébés) et là, il craque, il éclate, il lâche son fou, à la manière de Jim Carrey, expert en la matière!
Popper: Celui qui fait éclater les grains!
Attisons nos esprits au feu de la vie
La fantaisie naturellement, spontanément s'épanouit
Laissons éclater nos grains de folie!
OUI!
Je suis en vacances!
Michelle
P.S. Juste une petit post-scriptum pour vous dire que pour les photographier j'ai placé les pop-corns sur le livre rouge de Carl Jung.
mardi 12 juillet 2011
Un rêve étrange
Commentaires:
Ma conscience! Alors pas question de m'en défaire, bien sûr!
D'abord une conscience larvaire. Quand on se sépare de sa mère et de son autorité, on fait un premier pas vers l'autonomie. Mais cette séparation ne se fait pas aisément ni rapidement. Le poisson pousse des gémissements: ça me fait penser quand j'ai commencé à écrire. J'exprimais souvent mes états d'âme, mes déchirements de conscience, la souffrance qui me tiraillait. Ça a duré quelques années. Ensuite, c'est devenu autre chose.
Le chien, sévère surmoi. Il ne me laisse rien passer. Je me souviens de tous mes manquements avec acuité. Les chiens sont souvent des guides, symboliquement et dans la vie. Vers où me mène cette vive conscience de mes fautes? J'ai interrogé ce chien et voilà ce qu'il m'a dit:
"Comme tu as pu le constater, je réagis vivement à tout ce qui est détonnant dans mon environnement. Je suis naturel, spontané. Pas hargneux, non, mais sévère parfois, je dirais plutôt sérieux, très sérieux. Ton sens de l'humour ne m'atteint pas ... C'est peut-être ce qui te met mal à l'aise. Tu as l'habitude d'entrer en contact souvent grâce à cet humour. Comme beaucoup de gens. Je suis instinctif et intelligent. Je suis comme je suis. Et tel quel je pense pouvoir m'entendre avec toi. Si tu ne triches pas! Après tout, je fais partie de toi.
Tu as peur que je mange beaucoup? Tu ne t'es pas vue t'empiffrer? Laisse-moi rire... ou plutôt pleurer, moi je ne ris pas! Je suis ta conscience ... impitoyable. Tu aimerais mieux m'oublier mais je suis toujours là. Imperturbable. De quoi je me nourris? De tout ce que tu apportes au moulin: tes "prises" de conscience, ce qui émerge de ton inconscient et qui te fait vibrer. Ce qu'il y a de bon en toi, de vrai."
Je continue à y réfléchir! Ma conscience, tour d'ivoire, tour d'y voir?
Michelle
samedi 2 juillet 2011
Qu'est ce qu'un archétype?
"Dans ces images archaïques, comme Jung les appelle d'après une expression de Jakob Burckhardt, toutes les expériences faites par le psychisme humain depuis l'origine, sont représentées au moyen d'images: la croissance et le déclin, le bonheur, les dangers, les rencontres avec les forces de la nature, les animaux et les êtres humains. Les archétypes contiennent également les images traditionnelles et les images perdues symbolisant les rapports humains avec les puissances "d'en haut" et les puissances "d'en bas"; il s'agit là des grands symboles religieux. De tout temps, les hommes ont fait l'expérience de la lumière du jour et de l'obscurité de la nuit, et ce rythme incessant a profondément marqué l'âme. Les hommes ont fait connaissance avec les saisons riches et les saisons pauvres. Ils sont restés profondément unis au devenir de la végétation. Ils ont apprivoisé le feu, dompté les animaux pour les mettre à leur service; ils ont durant des millénaires craint l'hiver et les animaux restés sauvages. A l'intérieur de la communauté plus ou moins étendue de la famille, du clan ou de la tribu, l'homme était entouré par la vie et la mort de ses parents, par la jeunesse et la vieillesse; il éprouvait sa détermination sexuelle et son rapport de dépendance dans le couple; la maternité et la paternité étaient des formes de vie importantes et acceptées comme telles par la majorité. Le miracle de l'enfant, l'épanouissement des jeunes gens et jeunes filles comblaient les adultes de bonheur.
La communauté, mais aussi la lutte des individus et celle des grandes associations spontanées, créaient sans cesse des situations dans lesquelles un certain comportement humain typique prenait forme. Au moyen de la roue et de l'animal, la culture naissante s'étendait dans les environs; la barque et les bateaux traversaient les eaux redoutables, la voûte des ponts s'élançait sur les fleuves, tout d'abord d'une façon primitive, puis avec un art de plus en plus achevé. Des formes de vie naissaient et se conservaient à travers le temps malgré des modifications superficielles.
On pourrait multiplier les exemples, mais pas indéfiniment; car il n'existe qu'un nombre limité d'événements humains fondamentaux, tout comme l'individu qui ne fait jamais que quelques expériences typiques. Celles-ci sont condensées en archétypes qui représentent comme un produit de la distillation de tout l'existant, de ce qui a pu se produire et se produira encore. Il semble que par une répétition incessante, ces images archaïques se soient chargées d'une énergie interne au moyen de laquelle elles sont véhiculées de génération en génération.
Le nombre des archétypes est donc limité. Mais ils n'en sont pas moins de véritables centres énergétiques. Dans une petite remarque, Jung indique qu'il y a analogie entre les formes typiques de l'inconscient et la répétition morphologique ou fonctionnelle de certaines ressemblances dans le domaine de la nature. Ce sont à première vue des "formes existantes ou des normes biologiques de l'activité psychique". Le moi n'en dispose pas; elles sont dès le début données à chacun comme un héritage ancestral.
Nous nous conformons à leurs règles sans le savoir; et dans ce cas nous sommes dans le vrai. Ce n'est pas seulement le fonctionnement corporel qui s'accomplit pour la plus grande partie en dehors de notre volonté et selon des lois biologiques transmises, mais également la vie mentale; celle-ci nous est tracée depuis des temps immémoriaux et nos ne pouvons l'abandonner sans par là même occasionner des troubles. Grosso modo, nous faisons ce que l'homme a toujours fait dans le bonheur et dans la peine, à l'ouvrage ou parmi les siens et surtout lorsqu'il se trouve placé devant une décision inhabituelle. Le fondement de la vie et le comportement caractéristique de l'homme sont identiques alors même qu'ils peuvent prendre la forme la mieux appropriée à chaque individu. Ceci, soit dit en passant, nous permet de comprendre les messages laissés par les hommes d'autres époques, c'est-à-dire leur histoire, et en particulier les grandes épopées qui reflètent une activité humaine universelle.
Une comparaison encore plus adéquate, bien que ressortissant à un domaine inconnu de certains lecteurs, est celle de forces qui, obéissant à des lois précises, obligent certains liquides à prendre la forme déterminée de cristaux qui sont typiques; par exemple, l'eau qui se transforme en cristaux de neige. Il en va de même de la vie psychique qui obéit aux lois invisibles de certaines forces directrices. La psychologie essaie de les comprendre explicitement; images miraculeuses et vivantes de l'inconscient, elles nous sont présentes dans le rêve et dans la vision.
Fait significatif et particulier, ces grandes représentations apparaissent dans le rêve lorsque le rêveur se trouve devant une situation qui ne met plus seulement en jeu des intérêts privés et qui lui sont personnels.
Le rêve répond aussi aux petits événemens quotidiens, comme on a pu s'en rendre compte. Il le fait au moyen d'un rêve appelé rêve quotidien. Il n'y a donc pas à rechercher des archétypes lorsqu'il s'agit de savoir s'il faut accepter une offre d'emploi; ils ne se prononceront pas pour ou contre un départ en vacances... Mais les images archaïques afflueront avec puissance lorsque seront en cause des problèmes humains fondamentaux, lorsque le développement de la personnalité même est mis en question. Ils font leur apparition lorsqu'un plan supérieur doit être atteint ou lorsqu'une difficulté vient d'être surmontée effectivement. Ces événements internes qui doivent avoir lieu chez la plupart des individus sont alors accompagnés par ces images éternellement jeunes. Ainsi "l'enfant" a toujours symbolisé survie et possibilités futures... A toutes les époques, les mères ont prodigué affection et soins, tout en continuant à rester attachées à ce qui naît d'elles; ainsi s'est immortalisée la figure universelle de la grande "mater". De tout temps, aussi, le "guerrier" a accepté ou a dû accepter la mort, de tout temps le "vagabond" a erré au hasard des paysages ou des groupements humains. On a toujours été "jeune", on a toujours été "vieux", la misère et la peur, mais également les fruits de la vie ont existé de tout temps. On a bâti la "maison", le "feu" l'a détruite. Fleuve et mer ont toujours été des symboles de l'existence.
Tous ces symboles sont originels. Quand nous arrivons à un endroit dangereux, soit en nous-mêmes, soit au-dehors, quand notre conduite est troublée par des conflits profonds, mais aussi lorsque s'épanouissent les quelques grandes joies de l'existence, les rêves reviennent aux images archaïques, aux pensées et actions types d'une humanité qui a toujours su trouver son chemin à travers le besoin et les désastres. Nous communiquons avec son savoir millénaire qui se formule par de grands symboles plutôt que par des énoncés clairs et conformes à la raison.
L'image onirique qui se rapporte à ces contenus internes ne nous devient souvent accessible qu'avec l'aide d'un interprète ayant l'habitude de reconnaître les symboles; avec ou sans cette aide, nous entrons en contact avec l'énergie qui s'est amassée dans ces symboles. D'après un mot de Nietzsche, qui d'ailleurs ne faisait que pressentir l'existence et la profondeur de certains rapports, "par le rêve et le sommeil, nous refaisons la tâche de nos ancêtres"; nous nous alimentons aux sources de la vie, c'est-à-dire à cette expérience que des milliers de générations ont amassée et qui devient perceptible sous forme de symboles."
jeudi 30 juin 2011
La pensée symbolique
La pensée symbolique, de Jean Desclos
Et cette relation construit le sens, le symbole faisant partie d’une architecture de sens dans laquelle chacun peut entrer comme dans une maison à la fois bien construite et toujours en construction, comme si le cerveau humain réussissait à capter les éléments positifs associés au symbole, pour en tirer le maximum de messages pour son développement, pour sa sécurité affective, pour sa vie. Parce que le flou symbolique laisse place à toute interprétation, le sujet s’y investit avec toute sa charge spirituelle ou éthique, pour trouver dans le mythos un logos riche, plus riche que le seul sujet lui-même.
« Le symbole est un messager de créativité ; il m’invite à devenir le poète de ma propre vie, du rayonnement à l’infini de mon univers singulier. »
Pour lire le chapitre au complet:
http://www.saintcharlesgarnier.org/conference/09-conf-penseesymb.html
dimanche 12 juin 2011
Synchronicité ... à 100 ans d'écart
Est-ce qu'on peut parler de synchronicité quand deux événements sont arrivés avec exactement cent ans d'écart? Hier, je faisais du tri dans mes favoris sur Internet: cette liste qui s'allonge, s'allonge de tous les sites qui nous intéressent et sur lesquels on veut revenir... Donc, je vérifie cette liste et j'y trouve: Chroniques 9! Il s'agissait du site où ma cousine Linda a écrit les mémoires de mon grand-père, à la page où Henri (dont le vrai prénom s'est avéré être Honoré) tombe en amour avec Marie-Anne. http://plabbe.com/hl/Chroniques9.htm
Ma curiosité m'a poussée à vérifier ce qu'il avait écrit au mois de juin 1911, donc il y a cent ans. Et voilà que ça concorde tout à fait avec le dernier article sur mon blog.
MAI - JUIN 1911: "Nous ensemençons."
JUILLET 1911: "La récolte de foin s'annonce très abondante."
J'étais un peu déçue qu'il s'agisse de foin, donc de nourriture pour le bétail plutôt que de blé, par exemple. Mais ensuite, j'ai pensé à la vache "Mou-Mou" qui chantait: "Je mange beaucoup de foin." L'animal symbolise pour nous la vie instinctive, naturelle, qui chez l'humain est parfois un peu trop négligée. Alors, nourrir l'animal en moi ne peut que m'être profitable.
"Dans toutes les civilisations, la vache est le symbole de la terre nourricière, de la fertilité et de l'abondance. Cet animal herbivore possède la capacité unique de transformer des végétaux sans grande valeur alimentaire pour l'homme en un aliment très nutritif." Trouvé sur ce site:http://www.lait.org/zone2/sacree-vache/nourr.asp
Je vous invite donc à lire ou relire l'article précédent pour vous rendre compte de cette incroyable coïncidence!
Michelle
vendredi 27 mai 2011
Champ et semailles
Le 19 avril, je vois un champ rectangulaire de terre noire (ou très foncée) qui a l'air tout remué, labouré, prêt pour les semailles. Une voix dit que je sais quoi faire avec ça.
(Il s'agit d'images et paroles hypnopompiques, c'est à dire surgies dans mon esprit dans la phase de réveil partiel qui succède au sommeil)
"En levant les yeux, on contemple, avec son aide, les signes du ciel en une pleine intelligence; en abaissant le regard, on examine les lignes de la terre, on connaît ainsi les conditions de l'obscur et du clair... L'union de la semence et de la puissance opère les choses; l'amollissement de l'âme opère le changement..."
Et à propos de K'ouen, la terre: "Le réceptif de par sa nature est repos. Au moyen du repos ce qu'il y a de plus simple est rendu possible dans l'existence spatiale. Cette simplicité qui naît d'une pure réceptivité est alors le germe de toute multiplicité spatiale."
Il faut l'union de la semence et de la puissance pour opérer les choses. Donc à la question: "Faut-il être semailles?" je réponds: oui! Mais qu'en est-il de l'amputation? Je suis restée sans réponse jusqu'à ce que je relise dans mon cahier et réalise que juste après cette image et ces paroles énigmatiques, je me suis réveillée avec dans la tête une chanson qui me vient de mon enfance. Cette chanson fait partie d'une histoire gravée sur un disque vinyle, que j'ai écoutée et ré-écoutée quand j'étais petite. Il s'agit d'un petit train appelé "Puff'n Toot". Et plus précisément, ce matin-là, c'est la chanson de la vache qui m'est revenue en mémoire: "I'm Moo-Moo the cow..." J'ai cherché sur Internet et j'ai retrouvé ce disque. Quel bonheur! http://www.youtube.com/watch?v=XYpyDolY_qc&feature=related
Puff'n Toot est un petit train qui conduit des enfants vers un camp de vacances. Il est forcé de s'arrêter soudainement, car une vache lui bloque le passage. Couchée sur la voie, elle chante: "I'm Moo-Moo the cow, I eat lots of hay". (Hum! Sans commentaire!) Dans le Yi-King, la vache symbolise la docilité, la soumission et l'humilité. Mais sa passivité est proverbiale et, bien sûr, poussée au maximum, peut se révéler un obstacle à la progression!
La vache, après avoir poussé sa chansonnette, consent à se lever de la voie ferrée pour les laisser passer. Mais voilà qu'un peu plus loin, le petit train doit s'arrêter encore, car son trajet habituel se révèle temporairement impraticable. La seule façon de poursuivre le voyage est de gravir une haute montagne... Oh la la! Puff'n Toot n'a qu'une petite locomotive pas très puissante. Par contre, elle possède un enthousiasme et une persévérance qui compensent sa faiblesse. Premier essai... manqué, on revient tout en bas. Et puis, un élan plus puissant permet enfin à la petite locomotive de franchir cet énorme obstacle, et de conduire finalement les enfants à bon port.
Durant cette étape cruciale, quand j'étais petite, je joignais mes efforts à la petite locomotive, mimant les tentatives de Puff'n Toot pour arriver à franchir cette épreuve qui paraissait insurmontable.
Le semeur est l'intermédiaire entre la terre et le ciel, et les semailles, l'ensemencement, l'action, l'effort consenti pour arriver au résultat. "Faut-il..." me fait penser à une faux... qui sert à moissonner, pas à semer, ni à mutiler! Une jambe coupée empêche d'avancer, du moins complique les choses, en ce qui a trait aux démarches, à la mobilité, à l'autonomie. Dans les commentaires rattachés à l'hexagramme de la terre, on lit ceci: "Le cheval ... symbolise la vaste étendue de la terre. Le terme de "jument" est choisi parce qu'il unit la force et l'agilité du cheval à la douceur et à la soumission de la vache." "L'homme doit posséder la force intérieure, une nature massive et vaste pour être en mesure de supporter le monde sans être influencé par lui."
Je suis le petit train courageux rempli d'enfants vibrants d'énergie, mais je suis aussi la vache couchée sur la voie qui chante un joyeux refrain, mais préfère rester immobile, passive, regarder passer les trains en mâchant du foin et jouir d'une vie tranquille et sans surprises. La peur me coupe les jambes, m'empêche d'avancer, mais je suis semailles sur ma terre remuée!
Je suis le champ de terre labouré, travaillé, depuis tellement d'années, mais le plus important reste à faire. Bien sûr, il faut être semailles, sinon la terre reste vierge... belle, prête, disponible... mais vierge! On me dit que je sais quoi faire avec ce champ, donc rien de neuf sous le soleil. La tâche requiert force et persévérance, et aussi auto-bienveillance!
Ceux qui s'aiment sèment!
Michelle
dimanche 1 mai 2011
Synchronicité - Le festin
Le 2 avril, je regarde un film: "Le labyrinthe de Pan", qui se déroule en temps de guerre. L'atmosphère y est lugubre. Durant la nuit, une fillette, Ofélia, doit remplir une mission. D'abord tracer une porte à la craie dans sa chambre, afin de créer une ouverture vers une salle sombre. Là se trouve une longue table chargée de mets de toutes sortes. Un véritable festin! Mais il est absolument défendu d'y manger quoi que ce soit. Au bout de cette table, une redoutable créature est endormie: un ogre qui, d'après les tableaux sur les murs, a trucidé des enfants pour ensuite les manger. Ofélia subtilise un objet dans un coffre: une dague. Puis elle ne peut s'empêcher de manger un raisin ... Le monstre s'éveille. Elle le voit avec horreur manger les petits êtres ailés qui l'accompagnaient. Et puis elle s'enfuit et échappe de justesse à cet être horrifiant.
Le matin du 7 avril, je lis dans les Chroniques de Narnia: L'odyssée du Passeur d'Aurore, un passage que je vous résume ici: le prince Caspian et son équipage sont partis à l'aventure sur un navire appellé le "Passeur d'aurore" dans le but de retrouver sept explorateurs qui ne sont jamais revenus de leur voyage vers le Bout-du-Monde. Lucy, Edmund et leur cousin Eustache se sont joints à eux en cours de route (il serait trop long de vous raconter les détails). Toujours est-il qu'un jour ils abordent une île, là où commence le Bout-du-Monde. Et sur cette île, au milieu d'anciennes ruines à ciel ouvert, ils trouvent une longue table chargée de mets de toutes sortes. Au bout de cette table, trois curieux personnages endormis depuis fort longtemps, puisque leurs cheveux et leurs barbes "avaient peu à peu recouvert la table, grimpant et s'enroulant autour des assiettes et des hanaps ... avant de déborder et de descendre jusqu'au sol, emmêlés jusqu'à ne plus former qu'une énorme tignasse." De toute évidence, un sort leur avait été jeté. Il s'agissait des trois derniers explorateurs qu'il leur restait à trouver.
Juste avant l'aurore, deux nouvelles personnes sont arrivées. D'abord, une femme très belle qui leur assura qu'ils pouvaient manger sans crainte, que les mets sur la table n'étaient pas la cause de l'endormissement de ces messieurs. Alors ils ont bu et mangé à belles dents, jusqu'à satiété. Après, le père de cette femme s'est avancé vers eux, brillant d'une lumière intérieure (Il avait été une étoile, jadis). Quand le soleil enfin a dardé ses premiers rayons, nos amis ont eu droit à un spectacle magnifique. Des milliers d'oiseaux blancs ont volé vers eux, chantant dans une langue inconnue, envahissant toute la table et la dépouillant de tous les restes de ce somptueux repas. Tous les soirs, un festin apparaissait sur cette table, qui s'est avérée être la table d'Aslan, mise à la disposition de tous les visiteurs qui se rendaient aussi loin, à l'orée du Bout-du-Monde. Et tous les matins, les oiseaux blancs nettoyaient la nappe de tout résidu.
Sur la table se trouvait un étrange objet, qui faisait contraste avec tout le reste. Une épée: celle-là même qui avait tué Aslan (l'équivalent de la lance qui a percé le flanc du Christ, puisque Aslan est une allégorie du Christ). Cette épée était responsable du sommeil magique des trois personnages. La seule façon de les délivrer de ce mauvais sort était de se rendre vers l'Est aussi loin que possible, au Bout-du-Monde, et d'y laisser un des membres de l'équipage, un volontaire pour se rendre au-delà, vers le pays d'Aslan.
Cette synchronicité m'a impressionnée à cause des similitudes entre ces deux événements, situés dans des contextes diamétralement opposés. Et aussi bien sûr parce que la nourriture, réelle ou symbolique, a toujours été pour moi quelque chose d'important: un refuge, un réconfort, un dilemme aussi.
Cette même journée du 7 avril, en ouvrant ma boîte de courriels, j'ai trouvé comme tous les matins un message du site Expressio.fr. L'expression du jour était "A bouche que veux-tu". De plus, quelques jours plus tard, en repensant à tout ça, j'ai eu cette image mentale: un chaudron noir est tombé par terre bruyamment, et quand on l'a ramassé, il était devenu tout doré. Opération transformation! C'est la grâce que je me souhaite!
Michelle
1er mai 2011
dimanche 24 avril 2011
JOYEUSES PÂQUES
Joyeuses Pâques à vous tous! En cette journée de la résurrection, je vous souhaite d'être ou de devenir un oiseau rare. Sur mon calendrier ce matin, l'expression "Etre un oiseau rare" (être une personne exceptionnelle):
samedi 19 février 2011
Cogitations dans l'athanor
Image du 6 février: Différentes étapes sont nommées par écrit, accompagnées de petits dessins. Une suite qui se termine par un cercle, et sous le cercle est inscrit: Whole man (homme total). Seule cette dernière étape est montrée clairement, tout le reste est vague.
Je mets en parallèle ce cercle exprimant la totalité avec l'espace vide entre les mains et dans le dos de la femme, qui a un contour indéfini. Du rien au tout, il y a tout un monde!
Sur le même thème, j’ai réfléchi sur deux personnages de la télé qui m’interpellent : Mr Monk et Dr House. L’un pétri de peurs et l’autre qui fait peur, les deux dotés d’un brillant esprit de déduction. J’ai dialogué un peu avec eux par écrit. Mes cogitations m’ont amenée à réaliser que mes scénarios, qui tournent toujours autour de la peur, incluent aussi le pôle inverse, forcément. Donc, ce qui me fait peur fait autant partie de moi que la peur elle-même. Voici pour terminer un petit bout de mon dialogue avec Dr House :
House : Qu’est-ce que tu viens chercher en parlant avec moi?
Moi : J’essaie de comprendre, de dépasser la peur. Et son pendant obligé, CE qui me fait peur et qui est aussi en moi puisque c’est une peur irrationnelle, sans réel objet. Les « si » et les « ? » de tout ce qui est en-dehors de ma routine. Tout ça, tous les (.....) me font peur. Peut-être que ton émission permet pour un court moment d’insérer quelque chose à l’intérieur de ces parenthèses, en l’occurrence TOI et tes odieux comportements!
House : Oh Dieu?
Moi : Ah tu es terrible Grégory, terrible!
House : Ah ah! Tout le plaisir est pour moi… et la peur pour les autres, pour toi! Au revoir petite Michelle toute secouée de faux vents, de faux périls, de faux tourments. Petite Michelle forte pourtant malgré ces forts vents. Persiste! Persiste! De toutes façons, comme le disent beaucoup de gens à qui on demande : « Comment ça va? » - « Ça va, on n’a pas le choix! » - Let it be!
Pardonnez-moi la longueur de cet article, à la prochaine,
Michelle
19 février 2011