samedi 17 décembre 2011

Mystère joyeux

                      Cette crèche est un précieux souvenir de mes Noëls d'enfant!

En écrivant mon billet précédent, une expression m'est revenue du passé:  les mystères joyeux.  Ces mots ont surgi soudain, porteurs d'un sens nouveau pour moi.  Mystères joyeux de la vie extérieure, mais aussi mystères joyeux de ma vie intérieure.  Ces mots sont utilisés en mystique chrétienne pour désigner des événements de la vie de Jésus.  Il y a les mystères joyeux, les mystères douloureux, les mystères lumineux et les mystères glorieux.  Ici je mettrai l'accent sur un des mystères joyeux:  la naissance de Jésus.


D'abord j'avais l'intention de passer outre à cette "ancienne" signification, de parler de ma propre interprétation de ces joyeux mystères ... mais je me suis rendue compte qu'en fait, l'ancien et le nouveau se rejoignaient.  Le symbole de l'enfant divin n'a pas d'âge, il ne vieillit pas, pour peu qu'on le regarde avec les yeux vivants de l'esprit.


Ernest Aeppli écrit dans son livre "Les rêves et leur interprétation":   "Il peut y avoir des rêves où se rencontre l'"enfant divin"; cet enfant divin est la nouveauté qui se fait jour dans l'âme lorsque ce nouvel aspect est en train de conquérir d'une façon douloureuse la place qui lui revient.  L'enfant annonciateur d'un nouveau salut, d'une conception de vie plus profonde, constitue une des expériences les plus anciennes de l'humanité aussi bien dans l'Orient que dans l'Occident.  Que celui qui ne le comprend pas réfléchisse un instant à l'image de cet enfant divin, couché dans une crèche d'une misérable écurie, dont l'influence considérable est encore sensible dans l'évocation de cette histoire de Noël qui impressionne toujours profondément les hommes... il est petit et abandonné, mais en même temps la pièce où il se trouve (dans l'ombre de laquelle est couchée une femme fiévreuse) est emplie par sa clarté rayonnante."  


"La rencontre de cet enfant qu'il ne faut pas confondre avec ce que nous entendons couramment par ce vocable, peut amener une transformation de l'homme lorsque celui-ci veut bien seconder ce qui en lui essaie de prendre forme; l'allégorie de l'enfant ne fait alors que représenter le devenir, les possibilités, la proximité des couches créatrices."  "Cet enfant est un être spirituel placé dans la nature, au-delà de tout antagonisme; il apporte ainsi l'harmonie salvatrice."  "Lorsque l'enfant divin, l'enfant inconnu fait son apparition dans le rêve d'un adulte, une nouvelle possibilité de vie monte de l'inconscient dans la conscience surchargée par les conflits.  Ce qui permet à Jung de constater: "Pendant que le symbole de l'enfant fascine la conscience et l'émeut, l'effet délivrant pénètre cette conscience et amène le détachement de la situation conflictuelle dont elle s'est montrée incapable.  Le symbole n'est que l'anticipation d'une situation en passe de devenir conscience."


Pour moi, les mystères joyeux sont les centaines de petites énigmes qui, surtout la nuit et le matin quand je m'éveille, émergent de mon esprit comme autant de points d'interrogation jalonnant mon cheminement.   Et aussi toutes les synchronicités qui me font sourire, apportant des touches de magie dans ma vie.  Dans les moments les plus difficiles, certains de ces "messages" m'ont redonné espoir.  Grâce à cette connexion, je me sens à l'abri de la monotonie.  


L'enfant divin représente ce qui est le plus vivant, le plus pur en nous.  Laissons-lui la chance de grandir librement et de rester en contact avec toutes ses dimensions.


Joyeux Noël,


Michelle

mardi 29 novembre 2011

Jumeaux et jumelles


Depuis le début de septembre, le symbole des jumeaux m'est apparu souvent, en rêves, en images mentales et j'en ai vu aussi quelques fois sur mon chemin. J'ai utilisé des timbres gémeaux achetés l'été dernier, pendant tout ce temps. Voici ce qu'on en dit dans le dictionnaire des symboles de Laffont:

"Toutes les cultures et mythologies témoignent d'un intérêt particulier pour le phénomène des jumeaux. Quelles que soient les formes sous lesquelles ils sont imaginés, parfaitement symétriques, ou bien l'un obscur et l'autre lumineux, l'un tendu vers le ciel et l'autre vers la terre, l'un noir et l'autre blanc ... ils expriment à la fois une intervention de l'au-delà et la dualité de tout être ou le dualisme de ses tendances spirituelles et matérielles, diurnes et nocturnes. C'est le jour et la nuit, les aspects céleste et terrestre du cosmos et de l'homme. Quand ils symbolisent ainsi les oppositions internes de l'homme et le combat qu'il doit livrer pour les surmonter, ils revêtent une signification sacrificielle: la nécessité d'une abnégation, de la destruction ou de la soumission, de l'abandon d'une partie de soi-même, en vue du triomphe de l'autre. Et ce sera naturellement aux forces spirituelles de l'évolution progressive d'assurer leur suprématie sur les tendances involutives et régressives. Mais il arrive que les jumeaux soient absolument semblables, doubles ou copies l'un de l'autre. Ils n'expriment plus alors que l'unité d'une dualité équilibrée. Ils symbolisent l'harmonie intérieure obtenue par la réduction du multiple à l'un."

"Analysant le rêve d'Alice au pays des merveilles, qui rencontre deux jumeaux après un carrefour, André Virel voit dans ces jumeaux le symbole d'une ambivalence, analogue à la croisée des chemins."

Boris Cyrulnik écrit: "Le mythe du double ou la magie du miroir possèdent un effet euphorisant, au bord de l'angoisse."

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Image et paroles du 3 septembre:
- Il y a deux femmes, leurs noms inscrits sur deux cartes. A propos de l'une d'elles: "Elle va accoucher dans une demi-heure."
- "On vit en double" (Verbe voir ou vivre)

Image du 4 septembre:
J'ai vu deux êtres abstraits jaillir en même temps des deux côtés, comme les deux moitiés d'un test de Rorscharch.

Idée et image du 9 septembre:
Un homme se regarde dans un miroir, et lui pas plus que son reflet n'est tout à fait lui-même.

Image ou rêve du 30 septembre:
Je vois deux jumeaux adultes (hommes) parmi d'autres personnes.

Image du 1er octobre:
Un homme avec deux fillettes jumelles. Elles sont assises dans une voiture d'enfants double face à face. L'une d'elles est très expressive et parle beaucoup. (Introversion et extraversion)

Image du 2 octobre:
Deux fillettes de chaque côté d'une maison, me tournant le dos. (C'est la maison où j'habite. La différence entre les deux côtés: l'un d'eux ne présente aucune ouverture vers l'extérieur, tandis que sur l'autre façade se trouvent une porte et des fenêtres - Encore l'introversion et l'extraversion).

Image du 8 octobre:
Une mère porte dans ses bras deux bébés filles jumelles. Je la vois faire un geste du côté gauche, pour ajuster sa prise, être plus confortable. (La veille j'ai vu des jumelles d'environ 3 ans dans l'autobus. Je les ai revues quelques jours plus tard.)

Paroles du 9 novembre:
"Encore deux moi" (ou deux mois!)

Rêve du 19 novembre:
Je rencontre une femme noire. Elle me demande si j'ai vu la robe de sa soeur. Par la suite, je les vois ensemble: elles sont identiques et vêtues de la même manière, de robes longues, élégantes, à motifs bruns et noirs. (Couleurs de la terre, brun et noir - Je suis intriguée que cette femme, au lieu de me demander si je l'ai bien vue, me demande si j'ai vu sa soeur)

Rêve du 20 novembre:
Cette fois-ci, il ne s'agit pas vraiment de jumelles ... je vois une fillette blonde assise devant moi, elle porte une chemise de nuit rouge, pareille à celle que je porte. Elle me fait un beau sourire. Ce sourire me réconforte, car je pensais que cette fillette ne pouvait avoir de sympathie pour moi, une adulte. (Ce sont deux parties de moi, et ce rêve me dit que c'est l'adulte qui a besoin d'être rassurée!)

(Dans la journée du 20 novembre, au centre d'achats, j'ai vu deux couples d'enfants jumeaux. Des bébés garçons, et deux fillettes noires d'environ 3 ans, identiques, très jolies, avec des robes du même modèle mais de couleurs différentes).

Je place aussi dans cette même catégorie ces paroles entendues le 10 novembre:
"Toujours dans la lune" - "Souvent réaliste"
Et celles-ci du 18 novembre:
"Une étincelle de vie" - "La mort"
(entendues l'une après l'autre et qui semblent contradictoires)

Et cette image du 20 novembre:
Deux ponts semblables et parallèles. Leur fonction est différente: deux sens différents?

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Toujours dans la lune et souvent réaliste. C'est tout moi. Introvertie, ce qui m'attend dans le monde extérieur me fait peur. L'inconnu dans l'autre me fait peur. Alors j'imagine beaucoup et agis peu. Pour rester dans ma zone de confort, je garde un profil bas autant que possible.

Par contre, ce monde extérieur, il m'attire aussi. Je suis sensible à sa magie, à ce qu'il recèle de mystères joyeux et de beauté. Contraire à la mort, voilà l'étincelle de vie!

J'examine tout ça aux jumelles ... hi, hi!

Michelle

samedi 1 octobre 2011

Le chemin vers Ithaque

C'est moi en Gaspésie en juillet 1978, photo prise par mon ami Steve


Garde toujours Ithaque présente à ton esprit.
Y parvenir est ta destination finale.
Mais ne te hâte pas;
Mieux vaut prolonger ton voyage pendant des années
Et n'aborder dans l'île que
Riche de ce que tu auras appris en chemin.

N'attends pas d'Ithaque d'autres bienfaits.
Ithaque t'a offert un beau voyage.
Sans elle, tu n'aurais jamais pris la route.
Elle t'a tout donné, elle n'a rien de plus à t'apporter.

Et même si, à la fin, tu trouves qu'elle est pauvre,
Ithaque ne t'a pas trompé.
Car tu es devenu un sage, tu as vécu intensément,
Et c'est cela que signifie Ithaque.

Constantin Cavafis, à Alexandrie (1911)
Extrait d'un poème que j'ai trouvé dans "Le zahir" de Paulo Coelho

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J'ai retrouvé ce poème sur Internet, traduit différemment et commenté par Jacques Lacarrière. Voici le lien pour vous permettre de lire poème au complet et commentaires:
http://www.cles.com/dossiers-thematiques/cultures-du-monde/heureux-celui-comme-comme-ulysse/article/le-chemin-vers-ithaque

Extraits des commentaires de Jacques Lacarrière:

"Ithaque n’est ici que le prétexte d’un retour qui devient, par les épreuves traversées, un véritable retour sur soi-même. Loin d’être des obstacles ou des empêchements, ces épreuves deviennent des sources de salut ou de connaissance et c’est pour elles, par elles, que le voyage prend son sens."

"Tout retour vers Ithaque est donc aussi un retour sur nous-mêmes, un apprentissage du monde, des hommes et des monstres qui nous mène en son terme au seuil ou au coeur de la connaissance."

"Quelle que soit la terre qu’il abordera au bout de ses épreuves, elle sera, immanquablement, le pays de sa véritable origine."

Bonne route,


Michelle

vendredi 23 septembre 2011

A propos de la peur

Extrait d'une lettre de Carl Jung au Pasteur Fritz Buri - 10 déc. 1945

"Je n'essaie nullement, en tant que psychothérapeute, de délivrer les patients de la peur. Je les mène jusqu'au fondement de leur peur, là où apparaît clairement sa raison d'être. Si mon patient comprend le langage religieux, je lui dis: N'essaie pas de te dérober à cette peur que Dieu t'a donnée, mais essaie de la supporter jusqu'à ses dernières extrémités. Je sais avec une certitude scientifique que mon patient n'a pas inventé sa peur, qu'elle est suspendue au-dessus de lui. Par qui ou par quoi? Par l'inconnu. Le religieux appelle cet absconditum Dieu; l'intellect scientifique le nomme inconscient."

ooooooooooooooooooooo

Extraits du livre "Le Te de Porcinet" de Benjamin Hoff

"Les impressions désagréables naissent de l'illusion: ainsi, la peur naît de ce qui pourrait arriver (et qui ne s'est pas encore produit); la tristesse de ce qui aurait pu arriver (ce qui ne signifie pas nécessairement: ce qui a pu arriver); et ainsi de suite. Les Porcinets, qui vivent dans la hantise de ce qui va venir, de ce qui ne va pas fonctionner normalement, ou de ce qui risque de se passer s'ils font quelque chose d'insensé, ne peuvent pas agir de façon efficace ni profiter du moment présent. Après coup, en repensant aux événements, ils réalisent qu'ils ne les ont pas vécus pleinement. Et prendre conscience de cela les rend encore plus inadaptés qu'ils ne l'étaient auparavant. Cependant, en raison de leur sensibilité, de leur puissante faculté à mémoriser et à classer les expériences, de leur prudence et de leur inclination naturelle à avancer pas à pas, les Porcinets - bien plus que les Bourriquets, les Tigrous, les Cocos Lapin et les Maîtres Hibou - sont à même de relever les défis et d'accomplir l'impossible, une fois les illusions importunes dissipées."

"A tous égards, Porcinet apparaît comme le plus insignifiant des personnages de Pooh. Toutefois, il est le seul parmi eux à se transformer, à grandir, à devenir plus important qu'il ne l'était au départ. Et à la fin, il occupe la place qui lui revient, non en refusant d'admettre sa petitesse, mais en l'utilisant pour le bien des autres. Il accomplit ce qu'il a à accomplir sans accroître son ego; à l'intérieur, il reste un Tout Petit Animal - même s'il devient un tout Petit Animal d'un autre genre. Dans l'immédiat, cependant, il continue d'hésiter et de rêver."

"Te n'est pas comme le suggère le mot "vertu", qui lui correspond en français, une sorte de comportement ou de qualité convenant pour tout - quelque chose qui serait par essence la même quelle que soit la personne qui la possède. Non, c'est au contraire quelque chose ayant une valeur, une force spirituelle ou un potentiel secret unique chez chaque individu - une qualité qui émane de la nature intérieure des choses."

ooooooooooooooooooooo

"L'important avec les problèmes est ce que nous en faisons."

Et la peur est un problème de taille. Mais grâce à la peur, j'ai entrepris un long périple intérieur. Elle est encore bien présente. Je ne lui en veux pas. Elle m'a incitée à me rencontrer, à me regarder en face, à grandir ... toujours dans l'espoir de lui échapper! Elle m'a même permis, paradoxalement, d'atteindre une certaine sérénité. J'apprécie tous les petits messages qui jalonnent ma vie. Peureuse mais heureuse je suis!

Michelle

dimanche 4 septembre 2011

Ode à la vie



"Mêlez toute votre âme à la création"

Victor Hugo


"Chacun tient son bonheur entre ses mains

comme l'artiste tient la matière brute

qu'il veut modeler"

Goethe


ooooooooooooo


La vie de l'univers n'a pas de frontières

elle est tout comme l'eau

elle est comme le vent

Elle coule en-dehors, elle roule en-dedans

en soi et hors de soi

Pour modeler son bonheur, il faut mêler son âme

à la matière vivante qui vibre juste là

sous nos pas!

Exhaler notre essence à nulle autre pareille

Goûter de tous nos sens à l'intime jouissance

de la vie qui s'émerveille!


Michelle

4 septembre 2011

samedi 13 août 2011

A propos du bien et du mal


Jung écrit, dans "La vie symbolique - Psychologie et vie religieuse": "... le fait de se considérer lui-même comme la source du mal et de s'en tenir à l'idée que tout bien procède de Dieu est pour l'homme de la plus grande, de la plus vitale importance. Qu'il le sache ou non, cela l'emplit d'une part de présumption et d'un orgueil satanique, d'autre part, d'un sentiment d'infériorité abyssal. Si au contraire il impute à la divinité la formidable puissance des opposés, alors il peut prendre sa modeste place de petite image de la divinité; image non pas de Jahvé, dans lequel les opposés sont inconscients, mais d'une quaternité composée des principes opposés: masculin et féminin, bien et mal, et qui se reflète dans la conscience humaine, comme le montrent l'expérience psychologique et les preuves fournies par l'histoire."

Bon sujet de réflexion! Notre éducation religieuse s'est faite autour de ce monstrueux malentendu. Le bien nous vient de Dieu et nous sommes responsables du mal ... Je suis imprégnée de cette idée. Les sentiments de culpabilité ont considérablement altéré ma joie de vivre, et ce depuis mon enfance.
Quand nous étions enfants, à partir de l'âge de 7 ans, nous devions aller nous confesser, et avant, on nous faisait parfois faire un examen de conscience: penser à nos péchés. Examiner notre conscience aurait pu aussi vouloir dire: penser à ce que nous faisions de bien, et même simplement prendre conscience de nos qualités. Mais non, il fallait s'humilier en pensant à ce qu'on avait fait de mal, qui ne changeait pas d'un mois à l'autre, les mêmes petits manquements dans la vie d'un enfant. C'est grave de faire croire à notre responsabilité vis à vis du mal mais pas du bien, du moins de façon détournée, le bien n'ayant la chance de s'épanouir en nous que si nous pouvions contrôler le mal.

Le sentiment de culpabilité est comme une démangeaison, une douleur qui nous empêche de ressentir la paix, qui est, comme le bien, silencieuse et discrète. Jung parle de l'écharde dans la chair, l'épreuve qui ne nous laisse pas en paix. Cette écharde est d'autant plus douloureuse si on pense en être responsable: mea culpa. Bien sûr, il est important de prendre conscience de nos défauts et de nos difficultés, mais il n'y a pas qu'une façon d'y faire face. On peut se torturer l'esprit, alors on tourne en rond autour du problème jusqu'à ce qu'on s'étouffe, au bout de la corde qui nous limite. Ou on peut le voir d'un autre point de vue, plus constructif, qui dépend de chacun et de chaque circonstance.

Les jours suivants, j'ai eu beaucoup d'occasions de repenser à cette opposition bien/mal.

Je suis "tombée" sur une citation de Goethe:
"Nous pouvons connaître le monde aussi bien que nous le voulons; il gardera toujours une face diurne et une face nocturne."

Sur mon calendrier 365 jours qui explique à chaque jour une expression, en date du 7 août:
Mi-figue, mi-raisin, qui à l'origine voulait dire qu'une personne avait à la fois du bon et du mauvais en elle.

Et surtout je suis allée voir le nouveau film "Cowboy et aliens" avec Harrison Ford, alors que la veille j'avais regardé le dernier Indiana Jones. Dans les deux films, on peut voir à la fin un vaisseau spatial qui était presque complètement enterré sortir de terre pour s'élancer dans les airs avec des extra-terrestres à leur bord. Mais dans Indiana Jones, il y avait eu fusion de 13 squelettes avec des crânes de cristal, ce qui avait formé un être complet, un être puissant avec des pouvoirs immenses, et puis le vaisseau s'envolait. Dans "Cowboys et aliens", il s'agit d'extra-terrestres rapaces qui sont venus chercher de l'or et traitent les humains comme de vulgaires fourmis, quantité négligeable.

Dans le premier, les humains combattent pour arriver les premiers au trésor des extra-terrestres. Dans le deuxième, les humains s'unissent pour détruire les aliens et les empêcher d'emporter leur propre trésor (filon d'or et aussi des humains faits prisonniers). Je vais limiter les détails, pour ceux qui n'ont pas encore vu "Cowboys et aliens".
J'ai fait un parallèle entre les deux films.

Au niveau cosmique, spiritualité vs rapacité.
Au niveau humain, unité vs égocentrisme.

Formidable synchronicité sur le bien vs le mal.

Pour résumer et pour conclure, je cite Frédéric Nietzsche: "Ce qu'on fait par amour l'est toujours par delà le bien et le mal."

Michelle

samedi 16 juillet 2011

POP CORN


Le 12 juillet, j'ai vu mentalement cette image: un grand nombre de grains de maïs serrés les uns contre les autres et au-dessus d'eux, un drapeau. Image qui fait immanquablement penser à une foule homogène sous l'égide d'une même allégeance, d'une même croyance. Et une voix a dit: "Si vous trouvez ..." la suite m'a échappée.

J'ai aussitôt pensé au "pop corn" (maïs soufflé) que j'avais mangé en quantité la veille et je me suis dit: quand les grains de maïs éclatent, ils deviennent tous différents les uns des autres, originaux. Alors m'est revenu en mémoire ce que j'avais entendu (mentalement) un matin (le 18 juin) et qui me disait en substance: Si tu entretiens ton feu, tu vas y arriver. Le feu de l'athanor, en alchimie, qu'on doit surveiller pour qu'il ne s'éteigne pas, autrement dit garder toujours l'esprit ouvert. Le même matin, sur mon calendrier 365 jours, l'expression du 18 juin était: "Avoir un grain". Je ne connaissais pas cette expression, qui signifie "être un peu fou", "avoir un grain de folie". Sympathique!

A la fin de juin, j'ai terminé la lecture du livre "Le symbole un messager". Je vous en ai présenté des extraits dans mon article "La pensée symbolique". Dans ce même chapitre de Jean Desclos, il parle de la théorie des trois mondes du philosophe M. Karl Popper. Voici le lien qui vous amènera à ce passage, qui s'intitule "Les trois mondes de monsieur Karl": http://books.google.ca/books?id=vMYb2K1DzTcC&pg=PA139&lpg=PA139&dq=karl+popper+le+symbole+un+messager&source=bl&ots=waYOMcbzMl&sig=_paFiRZ2-2EHKW18FWnHcWV1kSU&hl=fr&ei=lnUhTp7DNoXq0gG06dWVAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBcQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false

Quelques jours plus tard je suis allée au cinéma avec mon amie Micheline voir le film: M. Popper et ses manchots. Ce M. Popper il a vraiment un grain de folie. Très conventionnel pourtant au départ, comme le grain de maïs avant qu'il "s'éclate", il se trouve coincé avec six manchots (bientôt huit avec deux bébés) et là, il craque, il éclate, il lâche son fou, à la manière de Jim Carrey, expert en la matière!


Popper: Celui qui fait éclater les grains!


Attisons nos esprits au feu de la vie


La fantaisie naturellement, spontanément s'épanouit


Laissons éclater nos grains de folie!


OUI!


Je suis en vacances!


Michelle


P.S. Juste une petit post-scriptum pour vous dire que pour les photographier j'ai placé les pop-corns sur le livre rouge de Carl Jung.

mardi 12 juillet 2011

Un rêve étrange

Le 28 juin, j'ai fait un rêve étrange! D'abord, une femme avec une petite chenille ou petit ver blanc ou crème, qui est son bébé. Je prends ce petit être entre mes doigts, me déplace tout en le regardant attentivement. Quand je reviens pour le remettre à sa mère, il y a dans la pièce où elle se trouvait avant quatre femmes qui, avec un air narquois, me disent que la mère est partie. Elle s'est éclipsée en laissant le bébé avec moi. Plus tard, ce petit invertébré est devenu un poisson qui ouvre la bouche très grand en poussant des cris ou des gémissements très désagréables. Il est blanc ou crème, comme le ver qu'il était avant. Je n'ai pas très envie de le garder avec moi. Plus tard, il est devenu un grand chien, brun je pense, mais un chien très étrange, à l'expression et à l'intelligence humaine. Un chien qui réagit beaucoup et de manière critique aux humains. J'ai peur de lui. Ma soeur Louise et son chum Reg sont avec moi mais pas pour longtemps. Je me demande comment je vais me sentir quand ils n'y seront plus, que je serai seule avec ce gros chien trop humain. J'ai peur de me sentir très mal à l'aise. Je pense aussi qu'il doit sûrement manger beaucoup. Je le vois dans une voiture de métro, il réagit vivement et sévèrement en entendant une conversation. Et tandis que je m'interroge, cherchant une échappatoire pour ne pas le garder, le chien me regarde en face et me dit: "Je suis ta conscience".

Commentaires:

Ma conscience! Alors pas question de m'en défaire, bien sûr!

D'abord une conscience larvaire. Quand on se sépare de sa mère et de son autorité, on fait un premier pas vers l'autonomie. Mais cette séparation ne se fait pas aisément ni rapidement. Le poisson pousse des gémissements: ça me fait penser quand j'ai commencé à écrire. J'exprimais souvent mes états d'âme, mes déchirements de conscience, la souffrance qui me tiraillait. Ça a duré quelques années. Ensuite, c'est devenu autre chose.

Le chien, sévère surmoi. Il ne me laisse rien passer. Je me souviens de tous mes manquements avec acuité. Les chiens sont souvent des guides, symboliquement et dans la vie. Vers où me mène cette vive conscience de mes fautes? J'ai interrogé ce chien et voilà ce qu'il m'a dit:

"Comme tu as pu le constater, je réagis vivement à tout ce qui est détonnant dans mon environnement. Je suis naturel, spontané. Pas hargneux, non, mais sévère parfois, je dirais plutôt sérieux, très sérieux. Ton sens de l'humour ne m'atteint pas ... C'est peut-être ce qui te met mal à l'aise. Tu as l'habitude d'entrer en contact souvent grâce à cet humour. Comme beaucoup de gens. Je suis instinctif et intelligent. Je suis comme je suis. Et tel quel je pense pouvoir m'entendre avec toi. Si tu ne triches pas! Après tout, je fais partie de toi.

Tu as peur que je mange beaucoup? Tu ne t'es pas vue t'empiffrer? Laisse-moi rire... ou plutôt pleurer, moi je ne ris pas! Je suis ta conscience ... impitoyable. Tu aimerais mieux m'oublier mais je suis toujours là. Imperturbable. De quoi je me nourris? De tout ce que tu apportes au moulin: tes "prises" de conscience, ce qui émerge de ton inconscient et qui te fait vibrer. Ce qu'il y a de bon en toi, de vrai."

Je continue à y réfléchir! Ma conscience, tour d'ivoire, tour d'y voir?

Michelle

samedi 2 juillet 2011

Qu'est ce qu'un archétype?




Extraits du livre "Les rêves et leur interprétation" d'Ernest Aeppli

Un livre oh combien précieux pour moi depuis plus de 30 ans!

"Nous sommes entourés par un milieu; nous avons même l'impression de nous trouver en son centre. Nous contactons journellement les objets de ce milieu et nous les utilisons selon leurs possibilités. Pourtant nous ne lui sommes pas identiques; nous faisons bien plutôt face à ce monde extérieur, même si celui-ci se prolonge dans notre conscient et notre inconscient. Ainsi les faits et les images de ce monde sont à la disposition de chaque individu dont ils forment l'expérience; ils sont une des grandes sources dont se sert le rêve. L'autre source est constituée par le monde intime de notre âme, l'inconscient collectif, dans lequel notre moi plonge ses racines. Il appartient également à tous et se prolonge dans chacune des âmes individuelles. Pourtant, là non plus, nous ne faisons pas un avec ce monde; lui aussi nous fait face, même si sa richesse émerge jusque dans notre inconscient personnel, notre imagination et nos rêves et influence ainsi le moi à son insu. C'est ce monde intime et collectif à la fois qui constitue l'autre réservoir dans lequel le rêve puise son matériel merveilleux; celui-ci prendra corps dans une image archaïque nommée archétype."

"Dans ces images archaïques, comme Jung les appelle d'après une expression de Jakob Burckhardt, toutes les expériences faites par le psychisme humain depuis l'origine, sont représentées au moyen d'images: la croissance et le déclin, le bonheur, les dangers, les rencontres avec les forces de la nature, les animaux et les êtres humains. Les archétypes contiennent également les images traditionnelles et les images perdues symbolisant les rapports humains avec les puissances "d'en haut" et les puissances "d'en bas"; il s'agit là des grands symboles religieux. De tout temps, les hommes ont fait l'expérience de la lumière du jour et de l'obscurité de la nuit, et ce rythme incessant a profondément marqué l'âme. Les hommes ont fait connaissance avec les saisons riches et les saisons pauvres. Ils sont restés profondément unis au devenir de la végétation. Ils ont apprivoisé le feu, dompté les animaux pour les mettre à leur service; ils ont durant des millénaires craint l'hiver et les animaux restés sauvages. A l'intérieur de la communauté plus ou moins étendue de la famille, du clan ou de la tribu, l'homme était entouré par la vie et la mort de ses parents, par la jeunesse et la vieillesse; il éprouvait sa détermination sexuelle et son rapport de dépendance dans le couple; la maternité et la paternité étaient des formes de vie importantes et acceptées comme telles par la majorité. Le miracle de l'enfant, l'épanouissement des jeunes gens et jeunes filles comblaient les adultes de bonheur.

La communauté, mais aussi la lutte des individus et celle des grandes associations spontanées, créaient sans cesse des situations dans lesquelles un certain comportement humain typique prenait forme. Au moyen de la roue et de l'animal, la culture naissante s'étendait dans les environs; la barque et les bateaux traversaient les eaux redoutables, la voûte des ponts s'élançait sur les fleuves, tout d'abord d'une façon primitive, puis avec un art de plus en plus achevé. Des formes de vie naissaient et se conservaient à travers le temps malgré des modifications superficielles.

On pourrait multiplier les exemples, mais pas indéfiniment; car il n'existe qu'un nombre limité d'événements humains fondamentaux, tout comme l'individu qui ne fait jamais que quelques expériences typiques. Celles-ci sont condensées en archétypes qui représentent comme un produit de la distillation de tout l'existant, de ce qui a pu se produire et se produira encore. Il semble que par une répétition incessante, ces images archaïques se soient chargées d'une énergie interne au moyen de laquelle elles sont véhiculées de génération en génération.

Le nombre des archétypes est donc limité. Mais ils n'en sont pas moins de véritables centres énergétiques. Dans une petite remarque, Jung indique qu'il y a analogie entre les formes typiques de l'inconscient et la répétition morphologique ou fonctionnelle de certaines ressemblances dans le domaine de la nature. Ce sont à première vue des "formes existantes ou des normes biologiques de l'activité psychique". Le moi n'en dispose pas; elles sont dès le début données à chacun comme un héritage ancestral.
Nous nous conformons à leurs règles sans le savoir; et dans ce cas nous sommes dans le vrai. Ce n'est pas seulement le fonctionnement corporel qui s'accomplit pour la plus grande partie en dehors de notre volonté et selon des lois biologiques transmises, mais également la vie mentale; celle-ci nous est tracée depuis des temps immémoriaux et nos ne pouvons l'abandonner sans par là même occasionner des troubles. Grosso modo, nous faisons ce que l'homme a toujours fait dans le bonheur et dans la peine, à l'ouvrage ou parmi les siens et surtout lorsqu'il se trouve placé devant une décision inhabituelle. Le fondement de la vie et le comportement caractéristique de l'homme sont identiques alors même qu'ils peuvent prendre la forme la mieux appropriée à chaque individu. Ceci, soit dit en passant, nous permet de comprendre les messages laissés par les hommes d'autres époques, c'est-à-dire leur histoire, et en particulier les grandes épopées qui reflètent une activité humaine universelle.

Une comparaison encore plus adéquate, bien que ressortissant à un domaine inconnu de certains lecteurs, est celle de forces qui, obéissant à des lois précises, obligent certains liquides à prendre la forme déterminée de cristaux qui sont typiques; par exemple, l'eau qui se transforme en cristaux de neige. Il en va de même de la vie psychique qui obéit aux lois invisibles de certaines forces directrices. La psychologie essaie de les comprendre explicitement; images miraculeuses et vivantes de l'inconscient, elles nous sont présentes dans le rêve et dans la vision.

Fait significatif et particulier, ces grandes représentations apparaissent dans le rêve lorsque le rêveur se trouve devant une situation qui ne met plus seulement en jeu des intérêts privés et qui lui sont personnels.

Le rêve répond aussi aux petits événemens quotidiens, comme on a pu s'en rendre compte. Il le fait au moyen d'un rêve appelé rêve quotidien. Il n'y a donc pas à rechercher des archétypes lorsqu'il s'agit de savoir s'il faut accepter une offre d'emploi; ils ne se prononceront pas pour ou contre un départ en vacances... Mais les images archaïques afflueront avec puissance lorsque seront en cause des problèmes humains fondamentaux, lorsque le développement de la personnalité même est mis en question. Ils font leur apparition lorsqu'un plan supérieur doit être atteint ou lorsqu'une difficulté vient d'être surmontée effectivement. Ces événements internes qui doivent avoir lieu chez la plupart des individus sont alors accompagnés par ces images éternellement jeunes. Ainsi "l'enfant" a toujours symbolisé survie et possibilités futures... A toutes les époques, les mères ont prodigué affection et soins, tout en continuant à rester attachées à ce qui naît d'elles; ainsi s'est immortalisée la figure universelle de la grande "mater". De tout temps, aussi, le "guerrier" a accepté ou a dû accepter la mort, de tout temps le "vagabond" a erré au hasard des paysages ou des groupements humains. On a toujours été "jeune", on a toujours été "vieux", la misère et la peur, mais également les fruits de la vie ont existé de tout temps. On a bâti la "maison", le "feu" l'a détruite. Fleuve et mer ont toujours été des symboles de l'existence.

Tous ces symboles sont originels. Quand nous arrivons à un endroit dangereux, soit en nous-mêmes, soit au-dehors, quand notre conduite est troublée par des conflits profonds, mais aussi lorsque s'épanouissent les quelques grandes joies de l'existence, les rêves reviennent aux images archaïques, aux pensées et actions types d'une humanité qui a toujours su trouver son chemin à travers le besoin et les désastres. Nous communiquons avec son savoir millénaire qui se formule par de grands symboles plutôt que par des énoncés clairs et conformes à la raison.

L'image onirique qui se rapporte à ces contenus internes ne nous devient souvent accessible qu'avec l'aide d'un interprète ayant l'habitude de reconnaître les symboles; avec ou sans cette aide, nous entrons en contact avec l'énergie qui s'est amassée dans ces symboles. D'après un mot de Nietzsche, qui d'ailleurs ne faisait que pressentir l'existence et la profondeur de certains rapports, "par le rêve et le sommeil, nous refaisons la tâche de nos ancêtres"; nous nous alimentons aux sources de la vie, c'est-à-dire à cette expérience que des milliers de générations ont amassée et qui devient perceptible sous forme de symboles."

jeudi 30 juin 2011

La pensée symbolique

Extraits du dernier chapitre du livre "Le symbole un messager"
La pensée symbolique, de Jean Desclos

« La hantise de l’explication claire procède d’un besoin de tout définir, d’inscrire le réel dans des frontières et des systèmes préétablis. Nous aimons les notions simples, les vérités définissantes et définitives, celles qui épousent l’architecture bien réglée des horloges redonnant au même rythme, sans surprise, les mêmes heures jour après jour. Nous sommes adeptes des formules toutes faites, des réponses apaisantes. Il n’est pas si facile de consentir à l’impensé, à l’ambigu, à l’incertain, voire à l’inutile.

Or, le symbole nous entraîne dans cette direction, à bonne distance de l’hyper-rationnel et du déterminisme, vers le méta-rationnel, le monde plus insaisissable qui est à la marge du langage simple, dépassant le fait de nommer les choses telles que vues, pour exprimer les choses telles que senties, inscrivant dans le rapport au monde une intelligence seconde et plus libre, le mot intelligence référant ici à cette activité qui consiste à lire-dedans le réel, à le saisir par en dedans, à s’y glisser dans toute sa richesse singulière et dans toute sa force d’évocation de l’universel. »

« L’histoire des sociétés et des religions nous instruit de l’omniprésence du symbole dans la vie de l’humanité. Comme l’air invisible et indispensable à notre survie, le Symbole nous imprègne, nous inspire et nous fait respirer, nous enveloppe et nous définit. L’être humain est un animal symbolique, façonné par les symboles bien plus qu’il ne les façonne. Le symbole est un bien donné, transmis, hérité… Il est donné dans un héritage qui nous est commun, en humanité, et par lequel nous continuons, inlassablement, de tisser les fils d’une longue histoire … le symbole, bien enraciné dans les éléments visibles du monde et les processus de la perception des humains, peut se vanter d’être le premier instrument de la mondialisation, en tout cas celle de la culture. »

« Le symbole donne, pour ainsi dire gratuitement, spontanément, sans effort ; il est source. Il donne à penser et provoque à l’effort d’interprétation. Il est donateur de sens dans la transparence opaque de l’énigme. En ce sens, il libère la pensée en la laissant aller à la rencontre des affects, des émotions, des intuitions. »

« … seul le cadre symbolique de l’expérience humaine peut en assurer la totale vitalité et liberté. Car le symbole donne également à vivre. Il provoque à chercher le sens, à se mettre au diapason de l’Autre puisque, en sa face première, tout symbole est relation.
Et cette relation construit le sens, le symbole faisant partie d’une architecture de sens dans laquelle chacun peut entrer comme dans une maison à la fois bien construite et toujours en construction, comme si le cerveau humain réussissait à capter les éléments positifs associés au symbole, pour en tirer le maximum de messages pour son développement, pour sa sécurité affective, pour sa vie. Parce que le flou symbolique laisse place à toute interprétation, le sujet s’y investit avec toute sa charge spirituelle ou éthique, pour trouver dans le mythos un logos riche, plus riche que le seul sujet lui-même.
Comprendre que le symbole donne à penser, c’est laisser entendre qu’il renvoie à l’herméneute qui l’entend ou le perçoit pour activer en lui sa capacité de se déplacer en direction d’autre que soi. Il l’entraîne à se penser dans le symbole, à s’introduire dedans, mais aussi à se laisser bousculer par lui, comme en un mouvement dynamique. S’il donne à penser, il donne à être pleinement. Le symbole fait danser l’esprit. Autant que c’est l’esprit qui fait danser le symbole. En son profil cosmique, selon la critériologie ricœurienne, dans le symbole « la manifestation par la chose est comme la condensation d’un discours infini » (Paul Ricoeur) : le jeu symbolique se prête à une infinité de possibles et fait éclater l’éternité dans le temps, il est « pont entre le visible et l’invisible, le temporel et l’éternel. »

« Le symbole est un messager de créativité ; il m’invite à devenir le poète de ma propre vie, du rayonnement à l’infini de mon univers singulier. »

Pour lire le chapitre au complet:
http://www.saintcharlesgarnier.org/conference/09-conf-penseesymb.html

dimanche 12 juin 2011

Synchronicité ... à 100 ans d'écart

Mes grand-parents maternels, Henri-Honoré Lapointe et Marie-Anne Drouin

Est-ce qu'on peut parler de synchronicité quand deux événements sont arrivés avec exactement cent ans d'écart? Hier, je faisais du tri dans mes favoris sur Internet: cette liste qui s'allonge, s'allonge de tous les sites qui nous intéressent et sur lesquels on veut revenir... Donc, je vérifie cette liste et j'y trouve: Chroniques 9! Il s'agissait du site où ma cousine Linda a écrit les mémoires de mon grand-père, à la page où Henri (dont le vrai prénom s'est avéré être Honoré) tombe en amour avec Marie-Anne. http://plabbe.com/hl/Chroniques9.htm


Ma curiosité m'a poussée à vérifier ce qu'il avait écrit au mois de juin 1911, donc il y a cent ans. Et voilà que ça concorde tout à fait avec le dernier article sur mon blog.


MAI - JUIN 1911: "Nous ensemençons."


JUILLET 1911: "La récolte de foin s'annonce très abondante."


J'étais un peu déçue qu'il s'agisse de foin, donc de nourriture pour le bétail plutôt que de blé, par exemple. Mais ensuite, j'ai pensé à la vache "Mou-Mou" qui chantait: "Je mange beaucoup de foin." L'animal symbolise pour nous la vie instinctive, naturelle, qui chez l'humain est parfois un peu trop négligée. Alors, nourrir l'animal en moi ne peut que m'être profitable.


"Dans toutes les civilisations, la vache est le symbole de la terre nourricière, de la fertilité et de l'abondance. Cet animal herbivore possède la capacité unique de transformer des végétaux sans grande valeur alimentaire pour l'homme en un aliment très nutritif." Trouvé sur ce site:http://www.lait.org/zone2/sacree-vache/nourr.asp


Je vous invite donc à lire ou relire l'article précédent pour vous rendre compte de cette incroyable coïncidence!


Michelle

vendredi 27 mai 2011

Champ et semailles


Le 19 avril, je vois un champ rectangulaire de terre noire (ou très foncée) qui a l'air tout remué, labouré, prêt pour les semailles. Une voix dit que je sais quoi faire avec ça.

Le 20 avril, je vois l'amputation d'une jambe et j'entends: "... faut-il être semailles?"

(Il s'agit d'images et paroles hypnopompiques, c'est à dire surgies dans mon esprit dans la phase de réveil partiel qui succède au sommeil)

Je me dis qu'il reste donc beaucoup à faire, puisque ce champ n'est pas encore ensemencé! Une terre labourée, travaillée, épurée, vierge de scories. Terre prête à recevoir les semences. La nature de la terre est réceptivité. Dans le grand commentaire du Yi-King, je trouve ceci, à propos du Livre des transformations:

"En levant les yeux, on contemple, avec son aide, les signes du ciel en une pleine intelligence; en abaissant le regard, on examine les lignes de la terre, on connaît ainsi les conditions de l'obscur et du clair... L'union de la semence et de la puissance opère les choses; l'amollissement de l'âme opère le changement..."


Et à propos de K'ouen, la terre: "Le réceptif de par sa nature est repos. Au moyen du repos ce qu'il y a de plus simple est rendu possible dans l'existence spatiale. Cette simplicité qui naît d'une pure réceptivité est alors le germe de toute multiplicité spatiale."

Il faut l'union de la semence et de la puissance pour opérer les choses. Donc à la question: "Faut-il être semailles?" je réponds: oui! Mais qu'en est-il de l'amputation? Je suis restée sans réponse jusqu'à ce que je relise dans mon cahier et réalise que juste après cette image et ces paroles énigmatiques, je me suis réveillée avec dans la tête une chanson qui me vient de mon enfance. Cette chanson fait partie d'une histoire gravée sur un disque vinyle, que j'ai écoutée et ré-écoutée quand j'étais petite. Il s'agit d'un petit train appelé "Puff'n Toot". Et plus précisément, ce matin-là, c'est la chanson de la vache qui m'est revenue en mémoire: "I'm Moo-Moo the cow..." J'ai cherché sur Internet et j'ai retrouvé ce disque. Quel bonheur! http://www.youtube.com/watch?v=XYpyDolY_qc&feature=related

Puff'n Toot est un petit train qui conduit des enfants vers un camp de vacances. Il est forcé de s'arrêter soudainement, car une vache lui bloque le passage. Couchée sur la voie, elle chante: "I'm Moo-Moo the cow, I eat lots of hay". (Hum! Sans commentaire!) Dans le Yi-King, la vache symbolise la docilité, la soumission et l'humilité. Mais sa passivité est proverbiale et, bien sûr, poussée au maximum, peut se révéler un obstacle à la progression!

La vache, après avoir poussé sa chansonnette, consent à se lever de la voie ferrée pour les laisser passer. Mais voilà qu'un peu plus loin, le petit train doit s'arrêter encore, car son trajet habituel se révèle temporairement impraticable. La seule façon de poursuivre le voyage est de gravir une haute montagne... Oh la la! Puff'n Toot n'a qu'une petite locomotive pas très puissante. Par contre, elle possède un enthousiasme et une persévérance qui compensent sa faiblesse. Premier essai... manqué, on revient tout en bas. Et puis, un élan plus puissant permet enfin à la petite locomotive de franchir cet énorme obstacle, et de conduire finalement les enfants à bon port.

Durant cette étape cruciale, quand j'étais petite, je joignais mes efforts à la petite locomotive, mimant les tentatives de Puff'n Toot pour arriver à franchir cette épreuve qui paraissait insurmontable.

Le semeur est l'intermédiaire entre la terre et le ciel, et les semailles, l'ensemencement, l'action, l'effort consenti pour arriver au résultat. "Faut-il..." me fait penser à une faux... qui sert à moissonner, pas à semer, ni à mutiler! Une jambe coupée empêche d'avancer, du moins complique les choses, en ce qui a trait aux démarches, à la mobilité, à l'autonomie. Dans les commentaires rattachés à l'hexagramme de la terre, on lit ceci: "Le cheval ... symbolise la vaste étendue de la terre. Le terme de "jument" est choisi parce qu'il unit la force et l'agilité du cheval à la douceur et à la soumission de la vache." "L'homme doit posséder la force intérieure, une nature massive et vaste pour être en mesure de supporter le monde sans être influencé par lui."

Je suis le petit train courageux rempli d'enfants vibrants d'énergie, mais je suis aussi la vache couchée sur la voie qui chante un joyeux refrain, mais préfère rester immobile, passive, regarder passer les trains en mâchant du foin et jouir d'une vie tranquille et sans surprises. La peur me coupe les jambes, m'empêche d'avancer, mais je suis semailles sur ma terre remuée!

Je suis le champ de terre labouré, travaillé, depuis tellement d'années, mais le plus important reste à faire. Bien sûr, il faut être semailles, sinon la terre reste vierge... belle, prête, disponible... mais vierge! On me dit que je sais quoi faire avec ce champ, donc rien de neuf sous le soleil. La tâche requiert force et persévérance, et aussi auto-bienveillance!

Ceux qui s'aiment sèment!
Michelle

dimanche 1 mai 2011

Synchronicité - Le festin



Le 2 avril, je regarde un film: "Le labyrinthe de Pan", qui se déroule en temps de guerre. L'atmosphère y est lugubre. Durant la nuit, une fillette, Ofélia, doit remplir une mission. D'abord tracer une porte à la craie dans sa chambre, afin de créer une ouverture vers une salle sombre. Là se trouve une longue table chargée de mets de toutes sortes. Un véritable festin! Mais il est absolument défendu d'y manger quoi que ce soit. Au bout de cette table, une redoutable créature est endormie: un ogre qui, d'après les tableaux sur les murs, a trucidé des enfants pour ensuite les manger. Ofélia subtilise un objet dans un coffre: une dague. Puis elle ne peut s'empêcher de manger un raisin ... Le monstre s'éveille. Elle le voit avec horreur manger les petits êtres ailés qui l'accompagnaient. Et puis elle s'enfuit et échappe de justesse à cet être horrifiant.


Le matin du 7 avril, je lis dans les Chroniques de Narnia: L'odyssée du Passeur d'Aurore, un passage que je vous résume ici: le prince Caspian et son équipage sont partis à l'aventure sur un navire appellé le "Passeur d'aurore" dans le but de retrouver sept explorateurs qui ne sont jamais revenus de leur voyage vers le Bout-du-Monde. Lucy, Edmund et leur cousin Eustache se sont joints à eux en cours de route (il serait trop long de vous raconter les détails). Toujours est-il qu'un jour ils abordent une île, là où commence le Bout-du-Monde. Et sur cette île, au milieu d'anciennes ruines à ciel ouvert, ils trouvent une longue table chargée de mets de toutes sortes. Au bout de cette table, trois curieux personnages endormis depuis fort longtemps, puisque leurs cheveux et leurs barbes "avaient peu à peu recouvert la table, grimpant et s'enroulant autour des assiettes et des hanaps ... avant de déborder et de descendre jusqu'au sol, emmêlés jusqu'à ne plus former qu'une énorme tignasse." De toute évidence, un sort leur avait été jeté. Il s'agissait des trois derniers explorateurs qu'il leur restait à trouver.


Juste avant l'aurore, deux nouvelles personnes sont arrivées. D'abord, une femme très belle qui leur assura qu'ils pouvaient manger sans crainte, que les mets sur la table n'étaient pas la cause de l'endormissement de ces messieurs. Alors ils ont bu et mangé à belles dents, jusqu'à satiété. Après, le père de cette femme s'est avancé vers eux, brillant d'une lumière intérieure (Il avait été une étoile, jadis). Quand le soleil enfin a dardé ses premiers rayons, nos amis ont eu droit à un spectacle magnifique. Des milliers d'oiseaux blancs ont volé vers eux, chantant dans une langue inconnue, envahissant toute la table et la dépouillant de tous les restes de ce somptueux repas. Tous les soirs, un festin apparaissait sur cette table, qui s'est avérée être la table d'Aslan, mise à la disposition de tous les visiteurs qui se rendaient aussi loin, à l'orée du Bout-du-Monde. Et tous les matins, les oiseaux blancs nettoyaient la nappe de tout résidu.


Sur la table se trouvait un étrange objet, qui faisait contraste avec tout le reste. Une épée: celle-là même qui avait tué Aslan (l'équivalent de la lance qui a percé le flanc du Christ, puisque Aslan est une allégorie du Christ). Cette épée était responsable du sommeil magique des trois personnages. La seule façon de les délivrer de ce mauvais sort était de se rendre vers l'Est aussi loin que possible, au Bout-du-Monde, et d'y laisser un des membres de l'équipage, un volontaire pour se rendre au-delà, vers le pays d'Aslan.


Cette synchronicité m'a impressionnée à cause des similitudes entre ces deux événements, situés dans des contextes diamétralement opposés. Et aussi bien sûr parce que la nourriture, réelle ou symbolique, a toujours été pour moi quelque chose d'important: un refuge, un réconfort, un dilemme aussi.


Cette même journée du 7 avril, en ouvrant ma boîte de courriels, j'ai trouvé comme tous les matins un message du site Expressio.fr. L'expression du jour était "A bouche que veux-tu". De plus, quelques jours plus tard, en repensant à tout ça, j'ai eu cette image mentale: un chaudron noir est tombé par terre bruyamment, et quand on l'a ramassé, il était devenu tout doré. Opération transformation! C'est la grâce que je me souhaite!


Michelle
1er mai 2011

dimanche 24 avril 2011

JOYEUSES PÂQUES




Joyeuses Pâques à vous tous! En cette journée de la résurrection, je vous souhaite d'être ou de devenir un oiseau rare. Sur mon calendrier ce matin, l'expression "Etre un oiseau rare" (être une personne exceptionnelle):


"Les historiens de la langue ont retrouvé dès le XVe siècle l'usage d'une expression très proche en ancien français avec "oysel qui ne se troeve pas souvent", mais la forme actuelle de la locution n'est apparue qu'au XIXe siècle. Il pourrait s'agir d'une référence au Phénix, l'oiseau de la mythologie égyptienne qui incarnait le dieu du Soleil et qui était doté de propriétés fabuleuses. En effet, la légende voulait que ce curieux volaille renaisse chaque fois de ses cendres. Ce qui, reconnaissons-le, est assez exceptionnel!"

Michelle

24 avril 2011

samedi 19 février 2011

Cogitations dans l'athanor


Depuis le début de cette année, plusieurs images et paroles me sont venues à l'esprit qui méritent que je vous en parle ici.

Le 11 janvier, j'entends "1000 traitements" et je vois un liquide rouge. - On m'offre de me dire ce qu'on pense de chacun des enfants. (Je sens que ces enfants font partie de moi.) Un garçon d'environ 10 ans se retourne face à moi. Les autres me tournent le dos. Ce garçon a un très grand visage rond, lunaire, blafard, avec une tache plus foncée, rougeâtre et il est chauve. (L'analogie de son visage avec la lune est frappante).

Le 14 janvier, j'entends: "Cette décoloration est à elle seule ce que j'ai de plus précieux." Ça me fait penser à la teinture en alchimie. Faut-il être décoloré d'abord pour pouvoir être teint par la suite? La décoloration me fait penser à la peur. Et à l'oeuvre au blanc, la phase où on doit comme la lune réfléchir.

Durant cette période, il m'arrive des synchronicités à propos de la couleur rouge. Je me vois contrainte d'utiliser une serviette rouge que j'avais mise de côté ... et puis je l'adopte, elle est tellement confortable. Je cherche un élastique, ne le trouvant pas, j'en déniche un rouge. (Après j'en trouve deux verts là où j'avais pourtant bien cherché). Je vois de nouveaux panneaux à la station de métro Berri, station centrale dont les murs sont en reconstruction. Plusieurs sont rouges. André me raconte un souvenir d'enfance. Il habitait dans une immense bâtisse chez son grand-père, il y avait un magasin général, des logements, un hangar pour la farine, un pour des cercueils, etc. Et son père gardait les clés sur un bâton rouge qu'il tenait loin de la portée des enfants. Quand cette bâtisse est passée au feu plusieurs années plus tard, André a passé beaucoup de temps à chercher en vain, parmi les débris, ce fameux bâton rouge qui le faisait rêver quand il était petit, qui permettait d’ouvrir toutes les portes!
Le 23 janvier, j'entends "Machine Chevrolet" (les québécois dans les années 50 disaient souvent "machine" au lieu du mot "automobile") - Image du 5 février: Une grosse automobile ancienne de couleur neutre (grise?) s'arrête. Aussitôt arrêtée, elle devient rouge pailletée de petits points brillants. (Ceci corrobore ce que j’ai pensé au sujet de la décoloration qui précède la teinture). (La Chevrolet Station Wagon 1950 ressemblait à cette automobile que j'ai vue et elle est à peu près de la même "cuvée" que moi: je suis née en février 1951).

Image du 22 janvier: Une femme debout juste à côté de la maison où j'habite, ses bras derrière elle, elle a les mains jointes autour d'un espace vide. Son visage et son esprit sont tendus vers quelque chose qui est plus haut et à quelques pieds devant elle. Ce qu’elle regarde est abstrait, je sais que ça représente le 3D, qui la fascine. Une voix dit: "Elle va venir." J'ai beaucoup repensé à cette image. Cette femme a les mains occupées à tenir du vide - scénarios qui occupent mon mental et qui ne riment à rien - ce qui l'empêche d'agir dans la réalité. - Mains: agissements - La peur retarde ou bloque ses actions. Elle est fascinée par le 3D, l’imaginaire induit par la lecture, films ou photos en 3D, qui ressemblent à la vie mais restent des spectacles. Ce sont les deux pôles de l'inaction. La vraie vie, elle est autour d'elle, dans notre réalité physique!

Image du 6 février: Différentes étapes sont nommées par écrit, accompagnées de petits dessins. Une suite qui se termine par un cercle, et sous le cercle est inscrit: Whole man (homme total). Seule cette dernière étape est montrée clairement, tout le reste est vague.
Je mets en parallèle ce cercle exprimant la totalité avec l'espace vide entre les mains et dans le dos de la femme, qui a un contour indéfini. Du rien au tout, il y a tout un monde!

Sur le même thème, j’ai réfléchi sur deux personnages de la télé qui m’interpellent : Mr Monk et Dr House. L’un pétri de peurs et l’autre qui fait peur, les deux dotés d’un brillant esprit de déduction. J’ai dialogué un peu avec eux par écrit. Mes cogitations m’ont amenée à réaliser que mes scénarios, qui tournent toujours autour de la peur, incluent aussi le pôle inverse, forcément. Donc, ce qui me fait peur fait autant partie de moi que la peur elle-même. Voici pour terminer un petit bout de mon dialogue avec Dr House :

House : Qu’est-ce que tu viens chercher en parlant avec moi?

Moi : J’essaie de comprendre, de dépasser la peur. Et son pendant obligé, CE qui me fait peur et qui est aussi en moi puisque c’est une peur irrationnelle, sans réel objet. Les « si » et les « ? » de tout ce qui est en-dehors de ma routine. Tout ça, tous les (.....) me font peur. Peut-être que ton émission permet pour un court moment d’insérer quelque chose à l’intérieur de ces parenthèses, en l’occurrence TOI et tes odieux comportements!

House : Oh Dieu?

Moi : Ah tu es terrible Grégory, terrible!

House : Ah ah! Tout le plaisir est pour moi… et la peur pour les autres, pour toi! Au revoir petite Michelle toute secouée de faux vents, de faux périls, de faux tourments. Petite Michelle forte pourtant malgré ces forts vents. Persiste! Persiste! De toutes façons, comme le disent beaucoup de gens à qui on demande : « Comment ça va? » - « Ça va, on n’a pas le choix! » - Let it be!

Pardonnez-moi la longueur de cet article, à la prochaine,

Michelle
19 février 2011

mardi 15 février 2011

La fonction transcendante


"Les couples de contraires ont une tendance naturelle à se rejoindre sur une ligne médiane mais ce milieu n'est jamais un compromis inventé par l'intellect et imposé aux deux parties. Il résulte au contraire du conflit que l'on doit résoudre. En aucun cas des conflits ne peuvent être réglés par des artifices ingénieux ou par des mensonges astucieux: la seule solution, c'est de les supporter. Ils doivent être pour ainsi dire échauffés, jusqu'à ce que la tension devienne insupportable; les contraires se fondent alors lentement l'un dans l'autre. C'est une sorte de processus alchimique, et non un choix rationnel ou une décision."

Extrait d'une lettre à M. P.W. Martin, Genève 20 août 1937 - Correspondance de C.G. Jung

"La fonction transcendante n'est en rien quelque chose que l'on crée soi-même, elle naît au contraire lorsqu'on endure le combat qui a lieu entre les contraires."

Extrait d'une lettre à Monsieur A. Zarine, Neuilly-sur-Seine/France 3 mai 1939 - Correspondance de C.G. Jung

Commentaire d'Anila Jaffé au bas de cette lettre: "Jung entendait par l'expression "fonction transcendante" le processus psychique qui conduit à l'union des contraires (la conscience et l'inconscient) et ainsi à l'individuation. "Transcendant" ne renvoie pas à une qualité métaphysique, mais seulement au passage d'un stade d'évolution à un autre."

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"La vie ne tolère jamais d'être stationnaire; la stase de l'énergie vitale causée par l'arrêt de la volonté aboutirait à un état insupportable si la tension des antagonistes ne donnait naissance à une fonction nouvelle de liaison qui permet de surmonter les oppositions et d'aller au delà."

"Parfois c'est la stabilité de l'individualité innée qui semble déterminante, parfois l'expression inconsciente elle-même paraît posséder une force souveraine qui prête au moi une stabilité inconditionnée. En réalité la stabilité et le défini de l'individualité aussi bien que la force souveraine de l'expression inconsciente ne sont probablement que les indices d'un même fait. Si l'expression inconsciente reste à ce point intégrale, elle devient une sorte de matière première que rien ne dissocie, mais qui n'attend plus que l'effet créateur commun de la thèse et de l'antithèse. Elle devient un contenu nouveau qui domine désormais l'attitude globale, supprime la dissociation et pousse les forces antagoniques à suivre un cours commun. La stase des forces vitales est donc supprimée; la vie peut se développer vers des buts nouveaux avec des forces renouvelées."
C.G. Jung - Types psychologiques

dimanche 13 février 2011

La prophétie de cristal


Je viens de lire le roman "La prophétie de cristal" de Manda Scott. On y parle d'une pierre de cristal bleu en forme de crâne, qui a des propriétés surprenantes. En fait, ce qu'on dit des propriétés de ce crâne, je l'ai compris à un deuxième niveau. L'analogie avec le Soi (et la pierre philosophale) est pour moi frappante. En voici quelques extraits. D'abord la prophétie elle-même:

"Ce que tu cherches est caché dans l'eau blanche. La pierre sera rendue à la pierre, mise en lieu sûr en un sanctuaire d'une rare beauté, à l'abri de l'Ennemi qui vise sa destruction. Cherche au nord puis à l'est, quinze et vingt, derrière les buissons d'aubépines suspendues dans la courbe de l'ar, au bruit de la rivière qui tombe.

Entre avec courage. Va de l'avant aussi loin que l'obscurité le permet. Passe l'arche de la nuit et tu parviendras à la cathédrale de la terre. Fais face au soleil levant et à son coucher, perce le rideau jusqu'au puits d'eau vive et découvre enfin la perle qui y est enfouie.

Trouve-moi et vis car je suis ton espoir à la fin des temps. Tiens-moi comme tu tiendrais ton enfant. Ecoute-moi comme tu écouterais ton amant. Fie-toi à moi comme tu te confierais à ton Dieu, quel qu'il soit.

Suis le chemin ci-indiqué et sois avec moi à l'heure et au lieu dits. Conforme-toi alors aux prédictions des gardiens de la nuit. Ensuite, suis ton coeur et le mien, car ils ne font qu'un. Ne me déçois pas, car ce faisant, c'est à toi-même que tu faillirais, ainsi qu'à tous les mondes qui attendent."

"Article CO78.1.7 des archives de Cedric Owen, premier des deux textes codés découverts dans les livres de comptes d'Owen par les professeur Kit O'Connor et Stella Cody durant le printemps et l'été 2007" (plus de 400 ans après le décès d'Owen).

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A propos de la pierre: "Elle est le coeur et la lumière de ma vie. Mon plus grand amour."

"Certes la pierre avait prise sur son âme, mais cette emprise n'était pas dangereuse. Stella avait confiance en la pierre, et la pierre en elle... Un espace à ciel ouvert avait éclos dans son esprit, lui offrant une paix qu'elle n'aurait pas crue possible. Stella y entra comme elle serait entrée dans une grotte inexplorée, avec cette même curiosité de l'inconnu."

"Elle a ... (la pierre) une conscience que je n'ai pas, comme si elle pouvait voir le monde d'une façon qui m'échappera toujours, avec une perception dont je ne dispose pas... C'est comme être à la fois nouveau-né et très vieux. La pierre est comme ça, il réside en elle une sagesse ancienne, comme une statue bouddhiste sculptée dans un flanc de colline, animée d'une vie invisible à nos yeux."

"... la pierre-coeur restait attentive tout en se prélassant comme un chat sur la douce chaleur d'un poêle en faïence, considérait le monde avec cette sagesse ingénieuse et ancienne que Stella avait perçue pour la première fois à Ingleborough Fell, et à laquelle elle puisait un réconfort qui rendait la peur supportable."

"Elle (Stella) mourait d'envie qu'il se rétablisse (son conjoint, Kit) et la pierre-coeur aussi le voulait, elle cherchait les parts sombres de son être comme si elles étaient les fragments d'un fil brisé, qu'il fallait renouer."

"Elle (la pierre-coeur bleue) n 'était pas seulement dans sa main, mais en son coeur. Quelque chose avait changé, si bien qu'il ne cherchait plus à l'atteindre comme une chose extérieure à son être. Elle et lui ne formaient plus qu'un, et son chant était le battement de son coeur."
(C'est Owen qui parle.)

Najadmul, une indienne maya (sorte de chaman) dit à Owen: "Dors maintenant et savoure l'union de ton coeur à ta pierre. Longue fut son attente et elle mérite toute ton attention."

Dans la grotte où Owen est venu cacher la pierre-coeur dans l'eau: "A la lueur fuligineuse de la lanterne, son eau écumante (il parle d'une cascade) coulait comme de l'or liquide, et le creuset que formait la roche blanche à ses pieds la recueillait en lui donnant les reflets irisés du mercure. Sa grand-mère l'avait décrit comme le puits d'eau vive, il n'aurait su trouver mieux."

Vous trouverez ici un résumé de ce livre:


Michelle
13 février 2011

dimanche 30 janvier 2011

Liberté

La liberté ne dépasse pas
les limites de votre conscience.
Carl Jung
J'ai trouvé cette citation dans un roman, je ne sais de quel livre elle est tirée. J'ai trouvé ceci en complément, dans la correspondance de Jung: "Sans conscience, il ne peut naturellement pas y avoir de liberté. L'analyse de l'inconscient élargit l'horizon de la conscience et ainsi le degré de liberté augmente automatiquement. Une conscience totale est synonyme de liberté et de responsabilité tout aussi totales. Des contenus issus de l'inconscient qui investissent la sphère consciente sans être analysés et intégrés ont même pour effet de réduire encore la liberté, car, par suite de leur activation, ils exercent sur la conscience une contrainte encore plus grande que lorsqu'ils étaient dans l'état d'inconscience."

jeudi 6 janvier 2011

ETRE

L'idéogramme de l'être est constitué du soleil, du mouvement et de l'humain
La première clé de la grandeur
est d'être en réalité
ce que nous semblons être.
Socrate