dimanche 16 mars 2014

LES DEUX OISEAUX



Il y a un mois, j'ai vu une image mentale qui m'a impressionnée.  Deux oiseaux foncés plutôt petits, je ne sais de quelle espèce, dont l'un était probablement le parent de l'autre.   A gauche se dressait le plus grand, à droite le petit.  Celui-ci enfonçait son bec dans le corps du plus grand, comme s'il se nourrissait à même sa chair et son sang.  Le grand tenait bon mais vibrait fortement.  Non seulement l'image était intense mais elle a persisté plusieurs secondes et j'ai pu l'observer consciemment, phénomène qui se produit plutôt rarement. 

En y repensant, il m'est venu en tête un film qui s'intitule "Ladyhawke la femme de la nuit".  Deux amants victimes d'un mauvais sort, Etienne de Navarre et Isabeau d'Anjou.  L'homme se transforme en loup toutes les nuits et la femme en faucon tous les jours.  Ils sont toujours ensemble mais jamais sous leur forme humaine en même temps, sauf dans de très rares instants au crépuscule ou à l'aube, où parfois ils s'entrevoient fugitivement.

J'ai pensé que ces deux amants sont comme le conscient et l'inconscient, qui s'accompagnent toujours, mais s'entrevoient rarement, durant ces moments fugitifs, entre la veille et le sommeil, où quelque bribe d'inconscient parfois surgit dans la conscience.   L'animus d'Isabeau l'accompagne la nuit, l'anima d'Etienne se perche sur son épaule tous les jours.  

Mes deux oiseaux m'ont fait penser à une légende au sujet du pélican, bien qu'ils n'avaient pas du tout l'envergure et la puissance de ce grand oiseau blanc:  on dit que le pélican nourrit ses petits avec son propre sang.  Le petit oiseau prenait avec intensité et le grand oiseau se donnait aussi intensément.  Comme deux amants!

Michelle