samedi 15 août 2015

LE SEMEUR

Photo prise au biodôme de Montréal le 12 août 2015

Le 27 juillet dernier, une vision intérieure:  Je vois un personnage aux vêtements amples et de couleur claire, debout juste à côté d'une rivière, qui laisse tomber dans l'eau de fines particules qui ont l'air lumineuses.  Je ne sais pas si ce personnage est féminin ou masculin.  Les particules sont pour moi de toute évidence de la nourriture pour les poissons, je suis fascinée par leur luminosité, comme s'ils reflétaient la lumière du soleil.  Je pense aux paroles de la chanson "Maître Pierre":  "Le froment vole dans la lumière".  J'ai l'impression que cette scène se passe dans un coin caché, même si je ne vois pas ce qui me donne cette impression. 

Ce personnage me fait penser au semeur dans différentes peintures et dessins de Van Gogh.  Il n'est pas un semeur dans la juste signification du terme, mais il me semble en être un quand même ... Il pourvoit d'une nourriture riche les poissons qui nagent dans la rivière, symbole de l'inconscient personnel.  Le champ cultivé d'où provient cette nourriture est aussi symbole de l'inconscient.

Quelques jours avant, le 22 juillet, j'ai rêvé à un chat, mon chat (je n'en ai pas en réalité, mais j'en ai eu dans le passé).  Je me rendais compte tout à coup qu'il y avait longtemps que je n'avais pas pensé à le nourrir.  J'ai donc ouvert une boîte de sardines et avant que j'aie pu les disposer dans une assiette, il s'est jeté dessus avidement.  De toute évidence il avait grand faim.  Je me suis dit qu'il ne fallait plus que je l'oublie.  Je me suis promis d'acheter des boîtes de sardines pour lui à l'avenir.

Dans ce même rêve du chat, il était question d'un homme qui était mort et qui cherchait à entrer en contact avec des personnes de sa connaissance pour leur dire que son esprit était encore parmi eux.  Il avait eu un accident de voiture, il conduisait et il y avait une passagère aussi.  Ils avaient foncé sur ce qui semblait être un bloc sculpté au milieu de la rue.  Il y avait aussi un homme chez moi qui semblait indifférent à propos du chat et je me demandais comment couper les liens avec lui.

Après avoir eu la vision du semeur, j'ai pensé à mon chat.  Ces poissons nourris convenablement pourraient très bien lui servir de nourriture à leur tour.  Une riche nourriture qui le maintiendrait en forme.

Et pour compléter le tout, le 8 août, j'ai eu la vision d'un gros morceau de chair blanche qu'on coupait presque en deux et étendait ensuite.  Je l'ai pris en main, j'étais surprise de ne pas sentir que je le tenais, comme si le sens du toucher me faisait défaut.  Cette chair était à n'en pas douter la chair d'un gros poisson, bien que sous cet aspect ce n'était plus évident.

Le sens du toucher me faisait défaut:  le niveau sensitif n'est pas très développé chez moi.  Et c'est peut-être ce qui est représenté dans ce rêve où j'oubliais de nourrir mon chat.  La fonction sensation est notre contact avec la réalité.  La fonction la moins développée en nous est paraît-il la fonction qui fait le lien entre nous et l'inconscient.  Ainsi en est-il de l'animus, cet archétype masculin qui vit à l'intérieur de chaque femme.  Comment ces deux éléments sont-ils reliés, je l'ignore, mais dans ce rêve du chat affamé, il y avait aussi deux hommes, l'un qui était mort et cherchait à entrer en contact et l'autre indifférent à la situation.  Ce rêve parle donc d'inconscience et de besoins naturels qu'il ne faut pas oublier de satisfaire.

A suivre ... peut-être y aura-t-il d'autres indices dans les semaines à venir! 

En attendant, je vais tâcher de ne pas oublier mon chat!

Michelle


mercredi 5 août 2015

La montagne

Pic de l'Aurore, en Gaspésie


J'étais très jeune quand j'ai fait mon premier grand rêve. Je devais avoir 8 ou 10 ans. J'ai fait ce même rêve au moins deux fois, peut-être trois:
Je quittais l'endroit où je vivais à la campagne.  Dans un de ces rêves, je disais adieu à mon cheval.  Et je me retrouvais au pied d'une haute montagne accompagnée d'un compagnon poilu: un ours qui marchait comme un humain mais ne me parlait pas.  Et là commençait un long périple. 

Je n'escaladais pas cette montagne, j'entrais dedans.  J'entrais dans un tunnel et marchais à quatre pattes à l'intérieur.  L'ours me suivait.  Après avoir ainsi rampé dans le noir un bout de temps, nous arrivions à une pièce creusée dans la montagne où se trouvaient un ou des bureaux anciens et sur ces bureaux je découvrais des petits coffrets, des fioles.  Et j'ouvrais chacun de ces petits contenants.  Chaque fois, j'avais un merveilleux sentiment en découvrant ce qui se trouvait là.   Le rêve ne me montrait jamais le contenu.  Et le périple continuait.  De nouveau, je rampais dans le noir, l'ours derrière moi, et puis je découvrais une nouvelle pièce où se trouvaient un ou des bureaux sur lesquels reposaient des petits coffres, des fioles.  Et chaque fois que j'ouvrais un de ces contenants, je ressentais un nouvel émoi.  Et le rêve continuait ainsi.  Je découvrais toujours de nouvelles pièces, de nouveaux trésors, quatre fois, cinq fois, six fois ...  C'était magique!

J'ai compris plus tard que ce rêve préfigurait mon cheminement intérieur, avec ses moments pénibles dans le noir, mais aussi toutes les petites découvertes qui ont jalonné ma vie et m'ont permis peu à peu de me connaître et de m'aimer comme je suis.
Michelle


dimanche 17 mai 2015

J'ai rêvé à Jung


Le matin du 11 mai, j'ai rêvé à Carl Jung.  Dans mon rêve, il avait à peu près cette apparence.  Depuis plusieurs semaines, il me semble qu'il ne se passe rien d'intéressant dans mon cheminement, et voilà que je fais ce rêve: 

J'avais acheté des pilons de poulet pour le repas, en souvenir d'un événement qui était arrivé avant.  J'étais assise en train d'enlever la peau sur les pilons. Je pense qu'il y avait une femme à ma droite.  J'en ai le sentiment mais je ne l'ai pas vue.  L'événement que je voulais célébrer c'est que j'étais en analyse avec Carl Jung et il en était ressorti le chiffre 5.  Pour souligner ça, nous étions allés tous les deux au restaurant dans l'intention de choisir le menu numéro 5, qui consistait en des pilons de poulet.  Pendant que je dénudais les pilons, Jung est arrivé (à ma gauche), comme s'il était mon conjoint venu pour souper.  Et il apportait deux pilons de poulet.  Ceux-ci étaient différents des miens, plus pâles.  (A mon réveil je me suis dit qu'ils ressemblaient à des pénis non-circoncis.)   Il les avait apportés pour la même raison, en souvenir de l'événement du chiffre 5.  Je lui ai demandé s'il préférait manger du steak à la place du poulet.  J'en avais une bonne quantité dans un emballage rectangulaire ... à peu près 5 livres, à vue de nez.  Je me suis mise ensuite à lui raconter ce qui était arrivé le jour du restaurant.  En même temps, je revoyais la scène:  je m'étais assise à une table.  Jung n'était pas avec moi à ce moment-là.  La serveuse est venue me dire que je devais faire comme les autres clients, aller me servir au buffet.  Alors je me suis mise à lui expliquer qu'en analyse, le chiffre 5 avait été mis en évidence.  Et que nous voulions donc manger seulement le repas qui correspondait à ce numéro.  Elle m'a demandé où était mon analyste en ce moment.  Je me suis rendue compte que je me sentais de plus en plus animée en racontant à Jung ce qui s'était passé ce jour-là.

Quand je me suis réveillée, j'ai d'abord pensé que le premier événement, je l'avais rêvé quelques jours avant, mais j'ai vite réalisé qu'il n'en était rien.

A propos du chiffre 5, j'ai pensé tout de suite au Yi-King.  L'hexagramme No 5 est Su: L'ATTENTE  (nutrition):

"Tous les êtres ont besoin de la nourriture d'en haut. Mais les aliments sont administrés en leur temps, qu'il faut attendre. L'hexagramme montre les nuages dans le ciel répandant la pluie qui réjouit tout ce qui croît et pourvoit l'homme de nourriture et de boisson. Cette pluie viendra à son heure. On ne peut la faire venir de force, mais il faut l'attendre... Face au danger, la force ne se précipite pas mais sait attendre, tandis que la faiblesse tombe dans l'agitation et n'a pas la patience d'attendre."

"L'attente n'est pas un espoir vide. Elle a la certitude intérieure d'atteindre son but. Seule cette certitude intérieure donne la lumière qui conduit à la réussite. Celle-ci mène à la persévérance qui apporte la fortune et confère la force de traverser les grandes eaux... La faiblesse et l'impatience sont impuissantes. Seul celui qui est fort viendra à bout de son destin, car il peut tenir ferme jusqu'à la fin grâce à son assurance intérieure. Cette force se révèle dans une sincérité inflexible. Ce n'est que lorsque l'homme est capable de regarder les choses telles qu'elles sont, sans illusion ni duperie à l'égard de lui-même, qu'il se dégage des événements une lumière grâce à laquelle on peut discerner la voie du succès. Une telle connaissance doit être suivie d'une action résolue et persévérante, car c'est seulement lorsque l'homme affronte résolument son destin qu'il peut en venir à bout. On peut alors traverser les grandes eaux, c'est-à-dire prendre la décision qui s'impose et tenir tête au danger."

"Des nuages montent dans le ciel:  Image de l'ATTENTE.  Ainsi l'homme noble mange et boit; il est joyeux et de bonne humeur."

"Quand les nuages montent dans le ciel, c'est le signe qu'il va pleuvoir.  Il ne reste alors plus rien à faire que d'attendre que la pluie tombe.  Il en est de même dans la vie quand un destin se prépare.  Lorsque les temps ne sont pas encore accomplis, on ne doit pas se mettre en souci et s'efforcer de façonner l'avenir par son activité et son intervention propres, mais il convient de rassembler paisiblement ses forces en mangeant et en buvant, pour ce qui est du corps, et en étant de bonne humeur, pour ce qui concerne l'esprit.  Le destin vient de lui-même et alors on est prêt."

Commentaires:

Le lien entre mon rêve, ma situation actuelle (impression qu'il ne se passe rien) et cet hexagramme me paraît évident.  Je dois d'abord faire cuire ce repas, ce qui nécessite quelques étapes, en commençant par enlever la peau sur les pilons, et ensuite l'attente du résultat. - A propos de circoncision, dans le dictionnaire des symboles (Laffont), j'ai trouvé ceci:  "Dans les régions polynésiennes, comme chez les Juifs, elle répète la section du cordon ombilical pratiquée à la naissance de l'enfant et symbolise une nouvelle naissance, c'est à dire l'accès à une nouvelle phase de la vie." - Dans mon rêve, la première étape de la préparation de mon repas est d'enlever la peau sur les pilons et ceux que Jung m'apporte me font penser à des pénis non-circoncis - Quant au chiffre 5, dans le même dictionnaire des symboles, on dit ceci entre autres:  "Le nombre 5 tire son symbolisme de ce qu'il est, d'une part, la somme du premier nombre pair et du premier nombre impair (2 + 3); d'autre part, le milieu des neuf premiers nombres.  Il est signe d'union, nombre nuptial disent les Pythagoriciens; nombre aussi du centre, de l'harmonie et de l'équilibre." - Signalons en passant que les hexagrammes du Yi-King sont formés de lignes continues (Yang, correspondant au chiffre 3) et de lignes interrompues (Yin, correspondant au chiffre 2).


La serveuse du restaurant me reproche de ne pas aller me servir au buffet comme les autres clients.  Un peu mal à l'aise, comme toutes les fois où on me réprimande, je m'explique.  A situation spéciale, procédure spéciale.  J'attendrai qu'on nous serve plutôt que de me servir moi-même.  Le repas sera moins copieux peut-être, mais ce qui a le plus de valeur pour moi c'est ce qui est significatif en ce moment symboliquement et donc me concerne personnellement.  Je suis certaine que mon comportement est légitime, c'est pourquoi je me sens de plus en plus animée quand je raconte cet incident à Jung.

Se nourrir de ce qui advient pour attiser notre feu intérieur, telle est la partie qui nous incombe dans l'alchimie de notre vie.

Michelle

P.S.  "Par hasard", en cherchant autre chose, je retrouve dans un cahier d'il y a deux ans un extrait du livre "Les sept plumes de l'aigle" d'Henri Gougaud, où on parle de circoncision  (quelques heures après avoir écrit cet article):

- Est-ce qu'El Chura t'a circoncis?

- Circoncis?  Dieu du ciel!  Pourquoi l'aurait-il fait?  Il s'est mis à rire.  Il s'est empoigné l'entrejambe.
 
- Pas là.  Et cognant son front de l'index - Ici!

Et plus tard il explique ce qu'il a voulu dire:

- Tu vois, le monde, lui n'a pas de capuchon. Il capte tout du ciel, du soleil, des étoiles. Si ton crâne était circoncis, il pourrait accueillir mille choses qu'il ne peut percevoir parce qu'il est couvert, comme ton sifflet. Ton trou est tout petit et ce qui vient d'en haut a du mal à passer.

- J'aimerais être grand ouvert, don Benito, comme le monde.  Dites-moi comment faire.

- Oublie tes peurs, tes opinions.  Sens les choses et laisse venir.  Accueille tout, ne pense pas.

 


dimanche 18 janvier 2015

Le trou dans la pierre



J'ai eu une vision intérieure le 13 janvier dernier, que j'ai reproduite hier dans ce montage.

D'abord, j'ai entendu la voix d'un homme qui parlait d'une femme.  Il disait qu'elle croyait que sa vie serait différente (dans le contexte d'un voyage intersidéral) mais qu'il n'en serait rien, étant donné que ce voyage serait bien plus long que la durée de sa vie.  Elle n'arriverait donc pas elle-même au but du voyage. 

Et moi je me suis dit que sa vie serait quand même différente intérieurement, à cause de l'attitude nouvelle qui serait la sienne, dans la perspective du but, même lointain, de ce voyage.

C'est là que j'ai vu un trou rond dans un mur de pierre.  Un hublot, en quelque sorte.  Et à travers ce trou, j'apercevais des tissus de couleurs pastelles.  J'ai surtout remarqué le rose.  Ces tissus m'ont fait penser irrésistiblement aux robes des personnages féminins des dessins de Disney, les robes de Cendrillon et d'Aurore (la belle au bois dormant) entre autres.

Et puis le trou s'est un peu agrandi, et en plein centre de ce trou, de cette fenêtre, est apparu un petit cœur de pierre.  Ce qui, dans mon esprit, a résonné comme une confirmation de la justesse de mon point de vue.

J'ai commencé depuis peu à méditer.  En fait, je connais cet état de méditation depuis très longtemps, mais j'ai récemment assisté à un cours de méditation sur mon lieu de travail, qui m'a incitée à méditer sur une base plus régulière.  Et quel grand bien ça me fait!
  
De plus, en ce moment, je suis en train de relire "Sri Aurobindo ou l'Aventure de la conscience" de Satprem, que j'ai déjà lu deux fois dans le passé, avec vingt ans d'intervalle à chaque fois (dans la vingtaine, dans la quarantaine, et puis maintenant... Dans ce livre, Satprem parle de la méthode de yoga intégral de Sri Aurobindo.  Je le recommande à tous sans restriction.  Quel trésor!

Je pense que cette vision intérieure (pour employer le terme de Sri Aurobindo que je vais adopter dorénavant, au lieu de parler d'image mentale ou psychique) fait référence à l'aventure intérieure que j'ai personnellement entreprise il y a bien longtemps, mais qui prend ces dernières semaines une nouvelle tournure pour moi.  Cette femme est consciente, dans son "fort intérieur", que l'aventure ne fait que commencer pour elle-même et aussi pour l'humanité.  Qu'à cela ne tienne, le jeu en vaut la chandelle.

Satprem écrit:  "Le vrai système de yoga consiste à attraper le fil de sa propre conscience, ce "fil brillant" dont parlaient les rishis, et de s'y accrocher et d'aller jusqu'au bout."

Oui, l'aventure de la conscience ne fait que commencer!  Quel magnifique voyage en perspective!  

10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, l ... Partons!

Michelle