dimanche 16 février 2014

LE FEU NOUVEAU

 

Le 16 décembre, j'ai entendu mentalement ces paroles:  "Tu brûles".  Ce qui m'a fait penser bien sûr à nos jeux d'enfants:  "Tu brûles!  Tu gèles!"

Cinq jours plus tard, dans le livre "N'oublie pas les chevaux écumants du passé" de Christiane Singer, je lis ceci:   "Qu'est-ce que nous aimons sur cette terre?  Qu'est-ce que nous honorons?  Quelle pensée nous émeut?  De quoi avons-nous une nostalgie fervente?  Voilà la bonne direction:  ça chauffe!  Ça chauffe!  Tu es tout près de la vraie vie ... Poursuis!  Tu y es déjà."

Le matin de Noël, une image hypnagogique:  Je vois un vieux poêle noir, le fourneau n'a pas de porte et tout l'intérieur est illuminé d'un grand feu clair.

Le 28 décembre, je rêve que j'ai un jeune enfant, de 2 ans environ.  Intrépide, il a hâte d'être grand.  Je le présente à Claude qui est chez moi, tout en le prenant dans mes bras affectueusement.  Plus tard je me demande si je peux être considérée comme une bonne mère, parce que je ne le surveille pas, je le laisse libre d'aller et venir dans l'appartement.  De temps en temps, des signaux d'alarme résonnent.  Je vais voir dehors, de grands camions métalliques carrés environnés de flammes claires déambulent dans la rue.  Ça me fait peur et ça m'intrigue.  A un moment donné, le feu prend devant chez moi, sans être vraiment menaçant.  Juste un petit feu facile à éteindre.

(Claude est une femme très riche intérieurement et que j'ai toujours sentie sûre d'elle et bien campée dans la vie.)

Le 31 janvier, deux images: 
 
- Un blason dont je ne vois aucun détail.  Il est environné de feu qui ne l'endommage pas.

- Un édifice éclairé en-dedans à la base.  Ça pourrait être du feu.  Encore une fois, un feu très clair.

J'ai aussi plusieurs fois entendu le mot "rouge" et vu du rouge durant cette période.

Ce n'est qu'après avoir vu les deux images du 31 janvier que j'ai regardé la signification symbolique du feu dans un dictionnaire des symboles.   Et c'est là que j'ai lu à propos du feu nouveau.  Certains rituels le situent à Pâques, mais d'autres le situent au solstice d'hiver, ou exactement la nuit de Noël.  Bien sûr, la coutume de la bûche de Noël, maintenant sous forme de gâteau, vient de là.  Elle variait un peu selon les régions, mais il s'agissait de garder cette grosse bûche allumée toute la nuit, ou parfois plus longtemps, pour que l'année soit favorable et prospère.  Ce feu symbolisait la lumière d'espoir et de vie qui finit par l'emporter sur les ténèbres, les jours commençant à s'allonger à partir du solstice.  Dans le rituel des Saturnales, brûler la bûche revenait à libérer le soleil.

Etrange que je n'aie pas "allumé" à propos de ce feu dans le poêle, que je n'aie pas fait le lien avant le 31 janvier. 

Le blason me fait penser aux armoiries de ma famille.  Mon nom de famille est Nadeau.  "Il semble aujourd’hui certain que les premiers Nadaud aient été régulièrement élus le jour de Noël, d’où leur surnom « Natalis » que l’on retrouve dans les premiers registres consulaires de la ville (d’autres consuls, élus à Pâques, furent dénommés Pascal, Pasquaud). Le nom a ensuite évolué en Nadal puis Nadault, avant de définitivement devenir Nadaud. Certaines déformations donnent Nadeau (Charentes)."  http://genforum.genealogy.com/nadeau/messages/909.html

Donc mon nom tient son origine de la fête de Noël!

Le feu est bien sûr symbole d'une énergie qui peut s'avérer selon le contexte soit positive soit négative.   D'où les camions environnés de feu qui déclenchaient un signal d'alarme.  Je me demandais si j'étais une bonne mère, aux yeux des autres bien sûr, et j'ai vu ces camions environnés de feu alors que je me sentais en sécurité chez moi.   

Etienne Perrot écrit dans "C.G. Jung et la voie des profondeurs": 
"Tout voyageur solitaire, si les dieux le favorisent, sait l'émerveillement et le soulagement que procure le sentiment que la chaîne d'or lui est présentée, qu'il lui est offert de s'y rattacher et d'en devenir l'un des maillons et qu'il est ainsi arraché aux vertiges de l'aventure sans nom.  C'est alors seulement qu'il se sent définitivement en sûreté - tout en restant dans la crainte et le tremblement."

Cette dernière phrase décrit exactement ce que je ressens:   Je me sens reliée au Soi, donc définitivement en sûreté, bien protégée, tout en restant dans la crainte et le tremblement.

Le matin du 7 février, je repensais au feu dans le vieux poêle, et j'ai entendu:  "Ils font tout ... mettre la grille ... l'électricité."   Il semble donc continuer à y avoir un mouvement inconscient à ce sujet.

Et le 9 février, encore une fois j'y pense, ce qui est une façon de continuer le contact sur un sujet donné, et j'entends:  "... et les odeurs."  J'avais pensé au poêle qui sert à cuire la nourriture, mais je n'avais pas pensé aux odeurs:   odeurs de nourriture, mais aussi odeur du bois en train de brûler, ou mauvaise odeur d'un incendie.

Le feu est aussi symbole de purification par la connaissance.

Je donne encore la parole à Etienne Perrot pour conclure:
"La transformation du noir en clarté nouvelle s'opère, disent les alchimistes, par l'application du  "feu secret".  Ce feu constitue l'un des arcanes majeurs de l'œuvre.  On n'est pas alchimiste sans lui, car la préparation de la pierre philosophale est "l'œuvre du feu" et l'artiste qui s'y livre est "philosophe par le feu".  Il faut voir dans ce feu la chaude clarté de la conscience supérieure.  Cette clarté n'est pas seulement intellectuelle, mais, émanant du centre, du Soi (non du moi), elle est "cordiale", donc empreinte d'amour, au sens supérieur d'un don d'énergie visant à aider l'accomplissement de l'être dans son autonomie et sa liberté."

C'est la grâce que je nous souhaite à tous en cette nouvelle année déjà un peu entamée.

Amicalement,

Michelle