samedi 16 juillet 2011

POP CORN


Le 12 juillet, j'ai vu mentalement cette image: un grand nombre de grains de maïs serrés les uns contre les autres et au-dessus d'eux, un drapeau. Image qui fait immanquablement penser à une foule homogène sous l'égide d'une même allégeance, d'une même croyance. Et une voix a dit: "Si vous trouvez ..." la suite m'a échappée.

J'ai aussitôt pensé au "pop corn" (maïs soufflé) que j'avais mangé en quantité la veille et je me suis dit: quand les grains de maïs éclatent, ils deviennent tous différents les uns des autres, originaux. Alors m'est revenu en mémoire ce que j'avais entendu (mentalement) un matin (le 18 juin) et qui me disait en substance: Si tu entretiens ton feu, tu vas y arriver. Le feu de l'athanor, en alchimie, qu'on doit surveiller pour qu'il ne s'éteigne pas, autrement dit garder toujours l'esprit ouvert. Le même matin, sur mon calendrier 365 jours, l'expression du 18 juin était: "Avoir un grain". Je ne connaissais pas cette expression, qui signifie "être un peu fou", "avoir un grain de folie". Sympathique!

A la fin de juin, j'ai terminé la lecture du livre "Le symbole un messager". Je vous en ai présenté des extraits dans mon article "La pensée symbolique". Dans ce même chapitre de Jean Desclos, il parle de la théorie des trois mondes du philosophe M. Karl Popper. Voici le lien qui vous amènera à ce passage, qui s'intitule "Les trois mondes de monsieur Karl": http://books.google.ca/books?id=vMYb2K1DzTcC&pg=PA139&lpg=PA139&dq=karl+popper+le+symbole+un+messager&source=bl&ots=waYOMcbzMl&sig=_paFiRZ2-2EHKW18FWnHcWV1kSU&hl=fr&ei=lnUhTp7DNoXq0gG06dWVAw&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1&ved=0CBcQ6AEwAA#v=onepage&q&f=false

Quelques jours plus tard je suis allée au cinéma avec mon amie Micheline voir le film: M. Popper et ses manchots. Ce M. Popper il a vraiment un grain de folie. Très conventionnel pourtant au départ, comme le grain de maïs avant qu'il "s'éclate", il se trouve coincé avec six manchots (bientôt huit avec deux bébés) et là, il craque, il éclate, il lâche son fou, à la manière de Jim Carrey, expert en la matière!


Popper: Celui qui fait éclater les grains!


Attisons nos esprits au feu de la vie


La fantaisie naturellement, spontanément s'épanouit


Laissons éclater nos grains de folie!


OUI!


Je suis en vacances!


Michelle


P.S. Juste une petit post-scriptum pour vous dire que pour les photographier j'ai placé les pop-corns sur le livre rouge de Carl Jung.

mardi 12 juillet 2011

Un rêve étrange

Le 28 juin, j'ai fait un rêve étrange! D'abord, une femme avec une petite chenille ou petit ver blanc ou crème, qui est son bébé. Je prends ce petit être entre mes doigts, me déplace tout en le regardant attentivement. Quand je reviens pour le remettre à sa mère, il y a dans la pièce où elle se trouvait avant quatre femmes qui, avec un air narquois, me disent que la mère est partie. Elle s'est éclipsée en laissant le bébé avec moi. Plus tard, ce petit invertébré est devenu un poisson qui ouvre la bouche très grand en poussant des cris ou des gémissements très désagréables. Il est blanc ou crème, comme le ver qu'il était avant. Je n'ai pas très envie de le garder avec moi. Plus tard, il est devenu un grand chien, brun je pense, mais un chien très étrange, à l'expression et à l'intelligence humaine. Un chien qui réagit beaucoup et de manière critique aux humains. J'ai peur de lui. Ma soeur Louise et son chum Reg sont avec moi mais pas pour longtemps. Je me demande comment je vais me sentir quand ils n'y seront plus, que je serai seule avec ce gros chien trop humain. J'ai peur de me sentir très mal à l'aise. Je pense aussi qu'il doit sûrement manger beaucoup. Je le vois dans une voiture de métro, il réagit vivement et sévèrement en entendant une conversation. Et tandis que je m'interroge, cherchant une échappatoire pour ne pas le garder, le chien me regarde en face et me dit: "Je suis ta conscience".

Commentaires:

Ma conscience! Alors pas question de m'en défaire, bien sûr!

D'abord une conscience larvaire. Quand on se sépare de sa mère et de son autorité, on fait un premier pas vers l'autonomie. Mais cette séparation ne se fait pas aisément ni rapidement. Le poisson pousse des gémissements: ça me fait penser quand j'ai commencé à écrire. J'exprimais souvent mes états d'âme, mes déchirements de conscience, la souffrance qui me tiraillait. Ça a duré quelques années. Ensuite, c'est devenu autre chose.

Le chien, sévère surmoi. Il ne me laisse rien passer. Je me souviens de tous mes manquements avec acuité. Les chiens sont souvent des guides, symboliquement et dans la vie. Vers où me mène cette vive conscience de mes fautes? J'ai interrogé ce chien et voilà ce qu'il m'a dit:

"Comme tu as pu le constater, je réagis vivement à tout ce qui est détonnant dans mon environnement. Je suis naturel, spontané. Pas hargneux, non, mais sévère parfois, je dirais plutôt sérieux, très sérieux. Ton sens de l'humour ne m'atteint pas ... C'est peut-être ce qui te met mal à l'aise. Tu as l'habitude d'entrer en contact souvent grâce à cet humour. Comme beaucoup de gens. Je suis instinctif et intelligent. Je suis comme je suis. Et tel quel je pense pouvoir m'entendre avec toi. Si tu ne triches pas! Après tout, je fais partie de toi.

Tu as peur que je mange beaucoup? Tu ne t'es pas vue t'empiffrer? Laisse-moi rire... ou plutôt pleurer, moi je ne ris pas! Je suis ta conscience ... impitoyable. Tu aimerais mieux m'oublier mais je suis toujours là. Imperturbable. De quoi je me nourris? De tout ce que tu apportes au moulin: tes "prises" de conscience, ce qui émerge de ton inconscient et qui te fait vibrer. Ce qu'il y a de bon en toi, de vrai."

Je continue à y réfléchir! Ma conscience, tour d'ivoire, tour d'y voir?

Michelle

samedi 2 juillet 2011

Qu'est ce qu'un archétype?




Extraits du livre "Les rêves et leur interprétation" d'Ernest Aeppli

Un livre oh combien précieux pour moi depuis plus de 30 ans!

"Nous sommes entourés par un milieu; nous avons même l'impression de nous trouver en son centre. Nous contactons journellement les objets de ce milieu et nous les utilisons selon leurs possibilités. Pourtant nous ne lui sommes pas identiques; nous faisons bien plutôt face à ce monde extérieur, même si celui-ci se prolonge dans notre conscient et notre inconscient. Ainsi les faits et les images de ce monde sont à la disposition de chaque individu dont ils forment l'expérience; ils sont une des grandes sources dont se sert le rêve. L'autre source est constituée par le monde intime de notre âme, l'inconscient collectif, dans lequel notre moi plonge ses racines. Il appartient également à tous et se prolonge dans chacune des âmes individuelles. Pourtant, là non plus, nous ne faisons pas un avec ce monde; lui aussi nous fait face, même si sa richesse émerge jusque dans notre inconscient personnel, notre imagination et nos rêves et influence ainsi le moi à son insu. C'est ce monde intime et collectif à la fois qui constitue l'autre réservoir dans lequel le rêve puise son matériel merveilleux; celui-ci prendra corps dans une image archaïque nommée archétype."

"Dans ces images archaïques, comme Jung les appelle d'après une expression de Jakob Burckhardt, toutes les expériences faites par le psychisme humain depuis l'origine, sont représentées au moyen d'images: la croissance et le déclin, le bonheur, les dangers, les rencontres avec les forces de la nature, les animaux et les êtres humains. Les archétypes contiennent également les images traditionnelles et les images perdues symbolisant les rapports humains avec les puissances "d'en haut" et les puissances "d'en bas"; il s'agit là des grands symboles religieux. De tout temps, les hommes ont fait l'expérience de la lumière du jour et de l'obscurité de la nuit, et ce rythme incessant a profondément marqué l'âme. Les hommes ont fait connaissance avec les saisons riches et les saisons pauvres. Ils sont restés profondément unis au devenir de la végétation. Ils ont apprivoisé le feu, dompté les animaux pour les mettre à leur service; ils ont durant des millénaires craint l'hiver et les animaux restés sauvages. A l'intérieur de la communauté plus ou moins étendue de la famille, du clan ou de la tribu, l'homme était entouré par la vie et la mort de ses parents, par la jeunesse et la vieillesse; il éprouvait sa détermination sexuelle et son rapport de dépendance dans le couple; la maternité et la paternité étaient des formes de vie importantes et acceptées comme telles par la majorité. Le miracle de l'enfant, l'épanouissement des jeunes gens et jeunes filles comblaient les adultes de bonheur.

La communauté, mais aussi la lutte des individus et celle des grandes associations spontanées, créaient sans cesse des situations dans lesquelles un certain comportement humain typique prenait forme. Au moyen de la roue et de l'animal, la culture naissante s'étendait dans les environs; la barque et les bateaux traversaient les eaux redoutables, la voûte des ponts s'élançait sur les fleuves, tout d'abord d'une façon primitive, puis avec un art de plus en plus achevé. Des formes de vie naissaient et se conservaient à travers le temps malgré des modifications superficielles.

On pourrait multiplier les exemples, mais pas indéfiniment; car il n'existe qu'un nombre limité d'événements humains fondamentaux, tout comme l'individu qui ne fait jamais que quelques expériences typiques. Celles-ci sont condensées en archétypes qui représentent comme un produit de la distillation de tout l'existant, de ce qui a pu se produire et se produira encore. Il semble que par une répétition incessante, ces images archaïques se soient chargées d'une énergie interne au moyen de laquelle elles sont véhiculées de génération en génération.

Le nombre des archétypes est donc limité. Mais ils n'en sont pas moins de véritables centres énergétiques. Dans une petite remarque, Jung indique qu'il y a analogie entre les formes typiques de l'inconscient et la répétition morphologique ou fonctionnelle de certaines ressemblances dans le domaine de la nature. Ce sont à première vue des "formes existantes ou des normes biologiques de l'activité psychique". Le moi n'en dispose pas; elles sont dès le début données à chacun comme un héritage ancestral.
Nous nous conformons à leurs règles sans le savoir; et dans ce cas nous sommes dans le vrai. Ce n'est pas seulement le fonctionnement corporel qui s'accomplit pour la plus grande partie en dehors de notre volonté et selon des lois biologiques transmises, mais également la vie mentale; celle-ci nous est tracée depuis des temps immémoriaux et nos ne pouvons l'abandonner sans par là même occasionner des troubles. Grosso modo, nous faisons ce que l'homme a toujours fait dans le bonheur et dans la peine, à l'ouvrage ou parmi les siens et surtout lorsqu'il se trouve placé devant une décision inhabituelle. Le fondement de la vie et le comportement caractéristique de l'homme sont identiques alors même qu'ils peuvent prendre la forme la mieux appropriée à chaque individu. Ceci, soit dit en passant, nous permet de comprendre les messages laissés par les hommes d'autres époques, c'est-à-dire leur histoire, et en particulier les grandes épopées qui reflètent une activité humaine universelle.

Une comparaison encore plus adéquate, bien que ressortissant à un domaine inconnu de certains lecteurs, est celle de forces qui, obéissant à des lois précises, obligent certains liquides à prendre la forme déterminée de cristaux qui sont typiques; par exemple, l'eau qui se transforme en cristaux de neige. Il en va de même de la vie psychique qui obéit aux lois invisibles de certaines forces directrices. La psychologie essaie de les comprendre explicitement; images miraculeuses et vivantes de l'inconscient, elles nous sont présentes dans le rêve et dans la vision.

Fait significatif et particulier, ces grandes représentations apparaissent dans le rêve lorsque le rêveur se trouve devant une situation qui ne met plus seulement en jeu des intérêts privés et qui lui sont personnels.

Le rêve répond aussi aux petits événemens quotidiens, comme on a pu s'en rendre compte. Il le fait au moyen d'un rêve appelé rêve quotidien. Il n'y a donc pas à rechercher des archétypes lorsqu'il s'agit de savoir s'il faut accepter une offre d'emploi; ils ne se prononceront pas pour ou contre un départ en vacances... Mais les images archaïques afflueront avec puissance lorsque seront en cause des problèmes humains fondamentaux, lorsque le développement de la personnalité même est mis en question. Ils font leur apparition lorsqu'un plan supérieur doit être atteint ou lorsqu'une difficulté vient d'être surmontée effectivement. Ces événements internes qui doivent avoir lieu chez la plupart des individus sont alors accompagnés par ces images éternellement jeunes. Ainsi "l'enfant" a toujours symbolisé survie et possibilités futures... A toutes les époques, les mères ont prodigué affection et soins, tout en continuant à rester attachées à ce qui naît d'elles; ainsi s'est immortalisée la figure universelle de la grande "mater". De tout temps, aussi, le "guerrier" a accepté ou a dû accepter la mort, de tout temps le "vagabond" a erré au hasard des paysages ou des groupements humains. On a toujours été "jeune", on a toujours été "vieux", la misère et la peur, mais également les fruits de la vie ont existé de tout temps. On a bâti la "maison", le "feu" l'a détruite. Fleuve et mer ont toujours été des symboles de l'existence.

Tous ces symboles sont originels. Quand nous arrivons à un endroit dangereux, soit en nous-mêmes, soit au-dehors, quand notre conduite est troublée par des conflits profonds, mais aussi lorsque s'épanouissent les quelques grandes joies de l'existence, les rêves reviennent aux images archaïques, aux pensées et actions types d'une humanité qui a toujours su trouver son chemin à travers le besoin et les désastres. Nous communiquons avec son savoir millénaire qui se formule par de grands symboles plutôt que par des énoncés clairs et conformes à la raison.

L'image onirique qui se rapporte à ces contenus internes ne nous devient souvent accessible qu'avec l'aide d'un interprète ayant l'habitude de reconnaître les symboles; avec ou sans cette aide, nous entrons en contact avec l'énergie qui s'est amassée dans ces symboles. D'après un mot de Nietzsche, qui d'ailleurs ne faisait que pressentir l'existence et la profondeur de certains rapports, "par le rêve et le sommeil, nous refaisons la tâche de nos ancêtres"; nous nous alimentons aux sources de la vie, c'est-à-dire à cette expérience que des milliers de générations ont amassée et qui devient perceptible sous forme de symboles."