samedi 17 décembre 2011

Mystère joyeux

                      Cette crèche est un précieux souvenir de mes Noëls d'enfant!

En écrivant mon billet précédent, une expression m'est revenue du passé:  les mystères joyeux.  Ces mots ont surgi soudain, porteurs d'un sens nouveau pour moi.  Mystères joyeux de la vie extérieure, mais aussi mystères joyeux de ma vie intérieure.  Ces mots sont utilisés en mystique chrétienne pour désigner des événements de la vie de Jésus.  Il y a les mystères joyeux, les mystères douloureux, les mystères lumineux et les mystères glorieux.  Ici je mettrai l'accent sur un des mystères joyeux:  la naissance de Jésus.


D'abord j'avais l'intention de passer outre à cette "ancienne" signification, de parler de ma propre interprétation de ces joyeux mystères ... mais je me suis rendue compte qu'en fait, l'ancien et le nouveau se rejoignaient.  Le symbole de l'enfant divin n'a pas d'âge, il ne vieillit pas, pour peu qu'on le regarde avec les yeux vivants de l'esprit.


Ernest Aeppli écrit dans son livre "Les rêves et leur interprétation":   "Il peut y avoir des rêves où se rencontre l'"enfant divin"; cet enfant divin est la nouveauté qui se fait jour dans l'âme lorsque ce nouvel aspect est en train de conquérir d'une façon douloureuse la place qui lui revient.  L'enfant annonciateur d'un nouveau salut, d'une conception de vie plus profonde, constitue une des expériences les plus anciennes de l'humanité aussi bien dans l'Orient que dans l'Occident.  Que celui qui ne le comprend pas réfléchisse un instant à l'image de cet enfant divin, couché dans une crèche d'une misérable écurie, dont l'influence considérable est encore sensible dans l'évocation de cette histoire de Noël qui impressionne toujours profondément les hommes... il est petit et abandonné, mais en même temps la pièce où il se trouve (dans l'ombre de laquelle est couchée une femme fiévreuse) est emplie par sa clarté rayonnante."  


"La rencontre de cet enfant qu'il ne faut pas confondre avec ce que nous entendons couramment par ce vocable, peut amener une transformation de l'homme lorsque celui-ci veut bien seconder ce qui en lui essaie de prendre forme; l'allégorie de l'enfant ne fait alors que représenter le devenir, les possibilités, la proximité des couches créatrices."  "Cet enfant est un être spirituel placé dans la nature, au-delà de tout antagonisme; il apporte ainsi l'harmonie salvatrice."  "Lorsque l'enfant divin, l'enfant inconnu fait son apparition dans le rêve d'un adulte, une nouvelle possibilité de vie monte de l'inconscient dans la conscience surchargée par les conflits.  Ce qui permet à Jung de constater: "Pendant que le symbole de l'enfant fascine la conscience et l'émeut, l'effet délivrant pénètre cette conscience et amène le détachement de la situation conflictuelle dont elle s'est montrée incapable.  Le symbole n'est que l'anticipation d'une situation en passe de devenir conscience."


Pour moi, les mystères joyeux sont les centaines de petites énigmes qui, surtout la nuit et le matin quand je m'éveille, émergent de mon esprit comme autant de points d'interrogation jalonnant mon cheminement.   Et aussi toutes les synchronicités qui me font sourire, apportant des touches de magie dans ma vie.  Dans les moments les plus difficiles, certains de ces "messages" m'ont redonné espoir.  Grâce à cette connexion, je me sens à l'abri de la monotonie.  


L'enfant divin représente ce qui est le plus vivant, le plus pur en nous.  Laissons-lui la chance de grandir librement et de rester en contact avec toutes ses dimensions.


Joyeux Noël,


Michelle