jeudi 22 avril 2010

Quand j'étais petite...


Quand j'étais petite... j'étais grande et riche, comme le sont les enfants. Chaque enfant a son originalité et ses rêves, il est entièrement lui-même. Vous voulez vous connaître, observez l'enfant que vous étiez! Les souvenirs qui nous restent sont ceux qui comptent; idem pour les rêves importants, on ne peut passer à côté. Et en parlant de rêve, je vous ai déjà raconté celui que j'ai fait plusieurs fois quand j'étais enfant:
A l'école en première année, je me revois encore en classe devant mon cahier, écrivant le mot "locomotive". J'aurais voulu étirer le mot d'un bout à l'autre de la page (de taille modeste). Une locomotive, bien sûr, ça va plus loin, et quand on est petit, on a des rêves d'aventures de grand. J'avais aussi un disque de Puff'n'toot, cette petite locomotive dont le chemin passait par une colline, qu'elle avait toutes les peines à franchir. Et un autre où on entendait les bruits de préparatifs du départ d'un train, aussi le cri "All aboard", l'ébranlement un peu laborieux et puis le vrai départ. J'adorais ça!
Comme tous les enfants de ma génération, j'ai beaucoup joué avec des poupées à découper et leurs vêtements. Mais ce que j'aimais plus que tout, c'était de découper les vêtements de papier des plus grandes poupées pour les ajuster à une qui était plus petite, et même Louise (ma soeur aînée de 2 ans) et moi, nous en avions fabriqué une en prenant comme modèle cette petite poupée: c'était notre préférée (j'en ai un vague mais tenace souvenir). Ajuster, transformer, ce qui existe déjà et le tailler sur mesure pour notre "création", quelle joie.
J'aimais dessiner d'abord une forme qui revenait à son point de départ. Un nuage qui prenait à chaque fois une forme différente. A l'intérieur de cette forme, je traçais une ligne parallèle juste à côté. Et puis une deuxième. Et ainsi de suite jusqu'à ce que j'atteigne le centre. Et j'observais le résultat, la forme de ce centre. C'était le but de l'exercice que je recommençais sans me lasser. Trouver le centre de Soi. Et un autre exercice que j'aimais tout autant était de faire une forme semblable à la première (décidément j'aimais les nuages) mais cette fois, je laissais l'intérieur blanc, mais j'essayais de trouver la couleur de ciel alentour ou simplement de son contour qui rendrait ce nuage encore plus blanc. J'avais réalisé que le bleu foncé donnait ce résultat, et ça me fascinait, de rendre ce blanc plus blanc. J'ai réalisé ce matin en y repensant combien ces deux exercices étaient complémentaires. Trouver le centre d'une part, et aussi trouver des moyens extérieurs (le bleu est la couleur de la spiritualité) de rendre le blanc plus blanc.
Pour continuer avec le dessin, j'avais dans un de mes livres un petit dessin tout simple que j'aimais beaucoup, et que je reproduisais souvent. Quand j'étais enfant je le reproduisais assez fidèlement et quand j'ai recommencé à dessiner à 23 ans, j'ai refait ce dessin de temps en temps, mais dans une version différente à chaque fois. Deux collines se rejoignaient. Un sentier montait sinueusement entre les deux. On y voyait des traces de pas. Et puis, en-haut du chemin, le haut d'un clocher d'église avec la croix. Il y avait aussi un sapin d'un côté... ou de chaque côté de ce sentier. Bien sûr l'église représente la spiritualité, dans le sens large de ce mot. Le reste se passe d'explications, je crois bien!
J'avais inventé un jeu. Je plaçais un drap sur ma tête en guise de voile et m'assoyais sur mon lit. J'étais une reine et mon frère Gilles était à mon service. Je lui demandais de parcourir mon royaume et de me ramener tous les enfants perdus qu'il trouvait. Il me les ramenait (poupées? enfants imaginaires?) et je les couchais près de moi sous les pans de mon voile pour les protéger. J'ai souvent joué à ce jeu. Bien sûr, je suis la "reine" de mon royaume où se trouvaient beaucoup d'éléments à ramener au centre de mon attention. Le travail de toute une vie... qui a commencé comme ça, durant ces tendres années.
Nos parents aimaient les livres et par conséquent nous en avons eu depuis notre prime enfance. Dans mes livres illustrés, je me souviens entre autres de l'histoire de Souris, qui était moins belle que ses deux soeurs, mais plus futée. Des géants vivant sur une île avaient volé le soleil, le roi se désespérait de cette situation qui plongeait son royaume dans le noir. Souris est partie en barque et avec courage est allée récupérer le soleil pour que chacun puisse en jouir. Il y avait aussi la fille aux mains coupées, un conte ô combien symbolique, et très impressionnant. Plus tard, j'ai écouté une conférence de Germain Beauchamp, thérapeute jungien, sur ce thème de la fille aux mains coupées. Je vous reviendrai sur ce thème plus longuement une autre fois. La fille aux mains coupées parle bien sûr de sentiments d'impuissance qui ne sont pas signes de faiblesse mais souvent des étapes à traverser au contraire courageusement sur le chemin de la vie.
Le souvenir le plus étrange de ma prime enfance est sûrement celui-ci. J'aimais accompagner ma mère quand elle allait faire l'épicerie, dans un but précis. J'étais fascinée par les poissons entiers et particulièrement par leur oeil grand ouvert (je n'en voyais qu'un dans l'emballage, bien sûr). J'étais terriblement déçue les jours où il n'y en avait plus dans le comptoir. (Ma mère n'achetait pas ces poissons mais toujours des filets). Fascination on ne peut plus bizarre! Bien des années plus tard, j'ai lu dans un livre de Jung (je ne sais plus lequel) que l'oeil du poisson était assimilé à l'oeil de Dieu, parce qu'il est toujours ouvert. Même durant notre sommeil, le grand Oeil est toujours en éveil, on peut compter sur Lui.
Vers l'âge de 10 ans, je rêvais d'avoir une bicyclette. J'en empruntais une aux voisins, enfin, ce qu'il en restait: elle n'avait pas de pneus, pas de banc, il manquait une partie des pédales.. hi, hi! Elle faisait un train d'enfer en roulant sur le trottoir... mais j'aimais ça quand même. A 11 ans, je participe à un concours trouvé sur une boîte de céréales Kellogs. Il fallait observer un dessin et répondre "vrai" ou "faux" à quelques questions. Quelque temps plus tard, maman me remet une lettre: j'avais gagné une bicyclette! Wow, j'étais enchantée. Une bicyclette ça représente l'autonomie, on me défendait d'aller bien loin... mais chevaucher ma bicyclette était exaltant.
Un souvenir à l'école. J'étais en 4e année. (Au Québec, on commence par la 1ère année, à 6 ou 7 ans) Je n'ai jamais su pourquoi, on m'avait emmenée et moi seule dans une classe de 6e année, à l'étage au-dessus. On m'avait installée avec une feuille de papier et un dessin à copier au milieu de la classe. C'était le dessin d'un flambeau dont la base était torsadée, en spirale, portant une belle flamme, et en-dessous le mot: LUMEN. Je trouvais ce dessin génial. Je m'étais bien appliquée pour le copier, je ressens encore mon plaisir quand j'y repense. Et je l'ai re-dessiné bien plus tard de mémoire. LUMEN, lumière, conscience. De plus, une grande de cette classe m'avait accompagnée un bout de mon chemin de retour à la maison; elle était gentille avec moi. Une journée très spéciale dont je me souviendrai toujours avec bonheur.
En 1962, j'avais 11 ans, inspirée et incitée par maman, j'ai commencé à écrire mon journal. Oh, j'écrivais seulement trois ou quatre lignes, mais le principal y était, comme par exemple, le jour où j'ai gagné ma bicyclette! En date du 2 janvier, j'ai appris à jouer au piano: "Twinkle, twinkle, little star". Premier morceau que m'a appris maman. Début d'écriture, début du piano. Débuts très modestes dans les deux cas, bien sûr! Brille, brille, petite étoile, comme je me demande qui tu es!
Comme l'a écrit notre grand poète Vigneault: "Les îles de l'enfance dorment sur l'eau du temps, on ne saurait y revenir qu'avec des pas d'enfant. On ne saurait tout retenir, l'eau et le vent sans vent devant, sans emporter un souvenir. Puisque c'est ton tour, vogue, rêve et cours dans les anciens jours et remplis ta tête. Regarde avec soin secrets et grands foins, prends-en plus que moins, et remplis ton coeur."
Michelle
22 avril 2010
P.S. Un grand merci à André de m'avoir insufflée cette idée. Il m'a dit dimanche dernier: Tu veux savoir qui tu es? Regarde l'enfant que tu étais et ses rêves!

dimanche 18 avril 2010

SOL


Un sol sous mes pieds

pour danser et faire germer la vie

Un Sol là-haut dans le ciel

Soleil chaud, intense

qui réchauffe le sol et la vie

A Sol *, des amis qui me côtoient

et dansent avec moi

pour me garder en vie

Un sol dans ma tête, il éclate de joie

Do ré mi fa sol jouent une mélodie

pour me faire danser

sur le sol, sous le Sol, à Sol

et faire vibrer ma vie

Un sol, c'est aussi un sou

et dans mon sous-sol

vous ne trouverez peut-être pas le Pérou,

mais sûrement une petite pièce d'or

qui joue en sol mineur

un refrain pour tous les petits sols

rêveurs de quatre sous

dansant sous le Soleil.


Michelle
31 mars 1983

* Sol, c'est le diminutif du nom d'un groupe dont j'ai fait partie pendant bien des années, un groupe d'entraide en santé mentale: Solidarité-Psychiatrie

lundi 12 avril 2010

La femme en blanc

Carte du psycho-tarot de Hurley & Horler

Hier matin, j'ai vu une image hypnopompique qui m'est restée en tête de façon persistante au courant de la journée. (Hypnopompique: relatif à la phase de réveil partiel qui succède au sommeil)

J'ai vu une jeune femme toute vêtue de blanc. Sa robe blanche ajustée à la taille devait être soit en dentelle, soit en tissu texturé, non lisse. Elle portait sur la tête un long chapeau pointu. Ce chapeau était blanc aussi. C'est ce qui m'a le plus frappée, ce chapeau de magicienne ou de fée. Elle était habillée comme pour une fête, un événement spécial, une cérémonie. Et venant de sa droite (donc de ma gauche en tant que "spectatrice" de la scène) un homme que je n'ai pas vu lui tendait une boîte carrée ou légèrement rectangulaire blanche elle aussi et déjà ouverte. Dans cette boîte, un peu masqué par autre chose, j'ai vu un morceau de tissu rouge foncé: un accessoire pour compléter le costume? Un foulard peut-être ou une capeline! Comme un cavalier qui offre un élément de plus pour compléter une robe de soirée et lui ajouter un élément coloré!

En alchimie, l'oeuvre au blanc représente la lune qui reflète le soleil, donc l'intuition, l'imagination, la "réflexion" qui nous permet peu à peu de connaître et de comprendre qui nous sommes. L'oeuvre au rouge (rubedo) par contre représente le soleil lui-même, donc la mise en oeuvre, l'activité, l'expression de ce qui a mûri dans la phase albedo.

Cette femme est toute de blanc vêtue, et on lui offre donc un élément rouge pour compléter sa belle tenue. Une phrase que j'ai écrite dans un de mes poèmes décrit bien mon sentiment face à cette image: "Se peut-il que je sois invitée au banquet de ma vie?"

Ces jours-ci, j'ai fait la connaissance d'un homme qui a un coeur d'enfant et une plume fantaisiste et profonde: un homme qui aime le bonheur et la vie. Une rencontre stimulante pour moi et ma créativité en veilleuse. Il dit que je suis une belle rivière souterraine. Souterraine? Eh oui, cette image me parle beaucoup. Et aussi celle de cette jouvencelle prête pour aller au bal!

Michelle
12 avril 2010

dimanche 11 avril 2010

Le petit ver mordoré


LE PETIT VER MORDORÉ
Bien sûr, il vivait sous le sol, comme tous ses pareils.
Il grignotait la terre par petites bouchées,
puis la redonnait à la Terre après l'avoir digérée,
et la terre était belle grâce à lui,
grâce aux unis vers, qui labouraient la terre, sans se lasser.

Vers mi-sots sous le sol sans cesse remuez,
pour faire respirer la terre, qui a besoin d'air,
comme tout ce qu'elle produit.
Nouvelle façon de voir les vers et ce qu'ils trament dans la vie.
Nouvelle façon de voir les gens qui, mine de rien,
se taillent une petite vie à leur portée.
Tendresse au fil des jours, grandes âmes aux habits parfois usés;
chacun de nous aide l'Esprit à respirer, peu à peu, plus à l'aise.

Quant aux petits vers casaniers, ils sont les plus incompris.
Ils labourent leur coin de terre et semblent ne rien apporter
au bien-être de la collectivité.
Mais attention, ce sont parfois les plus riches,
laissez-les émerger, vous serez étonnés.

Michelle
Mars 1986

Petit coeur après 9 heures


PETIT COEUR APRÈS 9 HEURES
Il s'en allait de bon matin,
il était 9 heures et trois
et le petit coeur était rempli d'énergie.

Ce matin, les oiseaux volaient bas,
quelques nuages s'amassaient ça et là
aux coins du ciel
et le soleil était présent,
s'infiltrant par moments.

Le petit coeur saluait intérieurement
cette douce énergie qui le remuait si profond.
A ce moment même le soleil tout à coup aviva ses rayons
répondant aux salutations venant de la terre.

Le petit coeur tressaute... puis il se rassure.
Le petit coeur re-salue le soleil
et "salue terre" en même temps!

Michelle
17 août 1986
(Dis, c'est tout!)

Cette petite aventure m'est arrivée pour vrai, un matin où je rendais grâce au soleil si doux. Il s'est infiltré simultanément entre les nuages pour me faire un petit coucou. Quand on est attentif à ces petits événements, ils se multiplient: doux petits clins d'oeil de la vie.

jeudi 8 avril 2010

Printemps

Jardin botanique - 5 avril 2010
PRINTEMPS

Je vis avec joie des pousses plus vertes autour de moi.
Le printemps peut-être allait pour de bon venir,
le printemps en-dedans je veux dire!
Paradis permis?
D'abord avaler un peu de sable comme le serpent,
ramper malgré soi.
ET THEN... pour chacun, la fin est différente.
La suite de sa vie, on l'invite dans le présent,
on y invite aussi le passé,
on tourne autour des pots cassés
et des souvenirs, des rêves aussi.
On doit re-susciter la vie qui meurt en soi.

Michelle
Mars 1986
Dans ce poème, je parle de la fin différente pour chacun: fin du processus d'individuation. En fait, plus tard j'ai réalisé que cette "fin" est le début d'une autre étape, et ainsi de suite. Telle l'aventure de Jonathan Livingstone, celle-ci ne saurait avoir de fin. Comme dans un vieux film quand apparaît le mot "fin", en fait le scénario se termine là, mais on espère qu'après "ils vécurent heureux pour toujours" (pour emprunter la formule en anglais: "they lived happily ever after") En réalité, c'est notre centre qu'on a réussi à ancrer solidement, après avoir remplacé peu à peu le miroir de nos projections par une vitre sans tain. "Et then"... chaque aventure est unique et ne saurait être découverte que par soi!

Brindilles poétiques


Couleurs et douleurs crient dans le soleil
Hâte-toi, c'est plein jour
Rassure-toi, un abri est là
derrière la tourmente du tournant!

o o o o o o o o

Avec un haut-écouteur
une âme acteur
et une lampe-lune
je capte et transmets
au fil du temps
mon âme!

o o o o o o o o

Quand mon chemin aura été creusé,
il me sera facile de l'emprunter
pour y faire ce que je veux
en toute liberté
Et ce que je veux
c'est aimer et être aimée
toujours!

Michelle

mercredi 7 avril 2010

Faire feu de tout bois

Photo prise dans le jardin de ma soeur Louise, à Pointe-Claire

J'ai écouté grâce à mon amie Laurence des extraits d'une entrevue avec M. Arnaud Desjardins. Une femme un jour lui a demandé: "Comment peut-on progresser malgré les difficultés quotidiennes?" Et il rétorque: C'est comme si on disait: "Comment monter au premier étage malgré les marches de l'escalier?" La question n'est pas: Comment progresser malgré les difficultés quotidiennes, mais bien: Comment progresser grâce aux difficultés quotidiennes?

M. Desjardins affirme: "La démarche spirituelle proprement dite est la seule entreprise humaine qui ne rencontre jamais d'obstacle ou d'empêchement. Toute situation peut être utilisée pour progresser sur la voie."

C'est tellement vrai! Je l'ai expérimenté durant toutes ces années où le processus d'individuation s'est actualisé en moi, depuis que je tiens en main le fil d'Ariane * de mon cheminement intérieur. Et curieusement, j'en ai pris pleinement conscience... quand soudain je me suis butée sur un mystérieux obstacle, qui s'est exprimé symboliquement ainsi: J'ai d'abord fait un rêve: "Je suis dans un autobus. Il y a là un tout petit bébé. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose parce que sa mère n'est pas là pour le moment. Mais il est très "vif-argent", il court vite. Je l'attrape dans mes bras, mais il s'échappe et court jusqu'en arrière. Je suis à la hauteur du conducteur qui me parle dans une langue étrangère (espagnol?) à propos de l'enfant! Je n'y comprends rien." (23 fév. 2000) Le lendemain, multiple synchronicité toute la journée à propos des langues étrangères. Le 1er mars, à mon travail, un homme me parle au téléphone, il veut nous envoyer son père sourd-muet pour remplir un formulaire sur son état de santé, il viendrait seul et il est illettré!!! Je réfère cet appel à Info-Santé. J'écris ces commentaires: "Ça me fait penser à ces rêves et paroles, dernièrement, en langues étrangères. Décidément, je me trouve présentement, temporairement, dans une fâcheuse position. Heureusement que j'ai aussi l'espoir de dépasser cette "impasse"... mais de quelle façon? L'avenir (proche j'espère) me le dira!" L'homme est venu le lendemain avec son neveu, il s'appelait M. Paradis (para-dit: en effet c'est du para-dit que le langage des signes... surtout sans aucune autre possibilité.)

Le 3 mars, j'ai rêvé que je recevais une femme en consultation comme si j'étais un médecin. C'était pour un suivi de grossesse. Il était question du degré d'ouverture du col de l'utérus, donc l'accouchement était imminent. Une femme médecin est arrivée. Ouf, je me suis sentie soulagée et en même temps mal à l'aise en réalisant que j'avais fait une gaffe en me prenant pour un médecin, que ça n'avait aucun bon sens. Une infirmière m'a dit que certains patients avaient justement des doutes sur notre organisation et que ça n'aiderait pas. Je me suis réveillée, heureuse que ce ne soit qu'un rêve!

J'étais décontenancée mais comme jamais rien n'avait fait entrave à mon progrès, et ce depuis presque vingt ans, je me suis dit que quelque chose ou quelqu'un forcément surviendrait pour me guider. Je ne voyais pas d'autre explication. Et c'est exactement ce qui arrivé quelques jours plus tard. Une femme, une collègue de travail, est entrée en contact avec moi et j'ai vécu grâce à elle ce que j'appellerais une initiation. En parler dépasserait mon propos sur ce blog, qui est de raconter mon cheminement psychologique... Après cette étape singulière qui a duré plusieurs mois et a eu des répercussions permanentes en moi, ma démarche a continué naturellement de la même manière qu'avant.

N'est-il pas éminemment rassurant de savoir qu'il est possible de réellement faire feu de tout bois et de faire confiance à la vie qui sculpte chacun de nous sans relâche à sa façon, si surprenante parfois!

Michelle
7 avril 2010

* A propos de ce fil d'Ariane, je vous invite à lire "Le fil d'Ariane - Regarder la mer"

samedi 3 avril 2010

Mystère

Fractale créée par mon frère Gilles: Oeuf (Glyph) *

"Enfant, je me sentais solitaire, et je le suis encore aujourd'hui, car je sais et dois mentionner des choses que les autres, à ce qu'il semble, ne connaissent pas ou ne veulent pas connaître. La solitude ne naît point de ce que l'on n'est pas entouré d'êtres, mais bien plus de ce que l'on ne peut leur communiquer les choses qui vous paraissent importantes, ou de ce que l'on trouve valables des pensées qui semblent improbables aux autres. Ma solitude commença avec l'expérience vécue de mes rêves précoces et atteignit son apogée à l'époque où je me confrontais avec l'inconscient. Quand un homme en sait plus long que les autres, il devient solitaire. Mais la sollitude n'est pas nécessairement en opposition à la communauté, car nul ne ressent plus profondément la communauté que le solitaire; et la communauté ne fleurit que là où chacun se rappelle sa nature et ne s'identifie pas aux autres.

Il est important que nous ayons un secret, et l'intuition de quelque chose d'inconnaissable. Ce mystère emplit la vie d'une nuance d'impersonnel, d'un "numinosum". Qui n'a pas fait l'expérience de cela a manqué quelque chose d'important. L'homme doit sentir qu'il vit dans un monde qui, à un certain point de vue, est mystérieux, qu'il s'y passe des choses, dont on peut faire l'expérience - bien qu'elles demeurent inexplicables, et non seulement des choses qui se déroulent dans les limites de l'attendu. L'inattendu et l'inhabituel font partie de ce monde. Ce n'est qu'alors que la vie est entière. Pour moi, le monde, dès le début, était infiniment grand et insaisissable."

Carl Gustav Jung - "Ma vie" Souvenirs, rêves et pensées

* Voici le lien pour visiter les galeries de fractales de mon frère Gilles. Bonne visite!http://www.mathsong.com/casaraku/index.htm