Quand j'étais enfant, j'ai fait le même rêve plus d'une fois. J'habitais sur une ferme, je disais adieu à la ferme (dans un de ces rêves, à un cheval en particulier), et accompagnée d'un ours qui marchait comme un humain mais ne me parlait pas, je m'enfonçais dans un tunnel étroit à la base d'une montagne. Et puis nous progressions ensemble dans le noir, à quatre pattes. Puis nous arrivions dans une pièce (grotte? ça ressemblait plutôt à une pièce creusée dans la pierre). Là se trouvaient des tables, bureaux. Sur ces meubles se trouvaient des petits contenants: petits pots, coffrets, petites fioles. Et je regardais dans chacun de ces contenants, et chaque fois j'avais une surprise qui m'enthousiasmait. Je n'en voyais jamais le contenu, je veux dire que le moi du rêve seulement le voyait. Et puis je continuais à marcher dans un tunnel étroit, à quatre pattes, avec l'ours comme compagnon. Et j'arrivais encore dans une pièce où je faisais encore des découvertes et ainsi de suite... Le bonheur était dans chacune de ces découvertes et non dans un aboutissement... qui n'arrivait jamais.
Ce rêve était précurseur du cheminement intérieur que j'ai entrepris (ou qui m'a entreprise) à l'âge adulte. Enfin, ce qu'on appelle l'âge adulte! (Quant à moi, j'ai "grandi" sans jamais me sentir devenir une "madame"). A l'âge de 20 ans, j'ai quitté la maison familiale. Et c'est là que mes angoisses, mes peurs se sont amplifiées. Quand je pensais à mon avenir, je voyais un grand tourbillon noir, comme un cyclone. J'avais de drôles d'idées, comme un désir d'être paralysée, pour ne jamais avoir à prendre des décisions, qu'on me prenne en mains. J'ai consulté une psychologue, commençant une thérapie individuelle qui a duré environ cinq mois. C'est là que j'ai appris les rudiments de la psychologie. J'ai compris que je n'étais consciente que d'une petite partie de ce que j'étais, et que je me "bluffais" sur moi-même. Je me souviens que je sortais de ces rencontres plus légère. Enfin, je commençais à comprendre comment l'esprit humain fonctionnait, et le mien en particulier. On m'a proposé une thérapie de groupe, j'y ai participé quelque temps, mais ensuite j'ai quitté... bien décidée à entreprendre mon propre cheminement. La clé était de prendre conscience, de ne rien "laisser passer" dans la mesure du possible, de travailler sur soi.
Je venais de commencer à dessiner, à écrire. J'étais remplie de bonne volonté. Je suis autodidacte. Je n'ai pas pris de cours. J'y suis allée franchement, d'abord maladroitement, et ensuite j'ai trouvé peu à peu mon style. Par exemple, mes premiers dessins étaient ceux d'un enfant, je dessinais n'importe quoi, faisant fi de l'esthétique et de la perspective. C'est en dessinant que j'ai appris à dessiner, à ma manière. Et ce qui en est sorti m'a vite étonnée!
Un de mes premiers sujets d'écriture a été le rêve que je viens de vous raconter, mon premier long poème. J'écrivais aussi sur mes états d'âme, mes peurs, mes souhaits. Le dessin et l'écriture ont été très importants pour moi. Ma créativité m'a permis de me découvrir dans ma singularité, mon originalité et de commencer à m'aimer!
Photo inédite du maître zurichois ?
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Quoi qu'il en soit, tirage original de 1960, quelques mois avant son grand
départ....une présence (raccompagnée), manifestement dans sa "tour" de
Bollin...
Il y a 5 semaines
Tu suis vraiment la voie de Jung en dessinant tes rêves. C'est un beau chemin. Amitiés.
RépondreSupprimerAu sujet de ton rêve et de l'ours , je repense au conte "Neige blanche et rose rouge" interprété par M-L Von Franz dans la "Femme dans les contes de fée ".
RépondreSupprimerIl y a la présence d'un OURS.
Très intéressant cette descente au plus profond de toi. Que représente donc cet ours ? :-)
RépondreSupprimer■ paumier