mardi 26 octobre 2010

Relié à un centre


"A partir du moment où je sais que je suis relié à un centre qui me dépasse et dont j'ai appris l'intelligence et la sagesse, j'accepte avec gratitude, avec amour, ce lien. J'accepte de me dépouiller du fardeau, de mes soucis propres, de mes doutes, de mes recherches tâtonnantes du bien et de ce qui est juste, j'épouse ce qui m'est montré, ce qui m'est dit, j'y vais de tout mon cœur, que ce soit joyeux, que ce soit douloureux, je suis, pourrait-on dire, porteur dans cet acte, de toute l'énergie de l'univers puisque cette énergie qui m'anime vient du centre de moi au delà de moi, qui est comme le centre du monde. Je suis doté ainsi de la liberté qui est celle de l'unité et qui est celle du Tout. Le Tout, l'univers dans sa réalité, est libre, puisqu'il n'est limité que par lui-même. Eh bien j'épouse sa liberté. On a donc le sentiment d'une totale dépendance, qui apparaît concrètement comme une totale liberté et c'est encore, une de ces rencontres des contraires dont est faite cette œuvre intérieure."

Etienne PERROT
Extrait cahier 21, 1983

Texte et photo trouvés sur le blog de Patricia: Etienne Perrot... son oeuvre

samedi 23 octobre 2010

Apprendre la vérité


« Le public commet l’erreur fondamentale de croire qu’il existe des réponses déter­minées, des “solutions” ou des conceptions qu’il suffirait d’exprimer pour répandre la clarté nécessaire. Mais la plus belle vérité ne sert à rien – comme l’histoire l’a mille fois montré –, tant qu’elle n’est pas devenue l’ex­périence première, profonde de l’individu. Toute réponse univoque, celle que l’on dit “claire”, reste cependant toujours fixée dans la tête, et il est extrêmement rare qu’elle pénètre jusqu’au cœur. Ce dont nous avons be­soin, ce n’est pas de “savoir” la vérité, mais de l’apprendre. Non pas d’avoir une conception intellectuelle, mais de trouver le chemin qui conduit à l’expérience intérieure irrationnelle et peut-être inexprimable en mots. Voilà le grand problème. Rien n'est plus stérile que parler à propos de comment les choses doivent ou devraient être et rien n'est plus important que de trouver le chemin vers ces buts éloignés. »

Carl Jung - L'âme et la vie

jeudi 14 octobre 2010

L'homme à la découverte de son âme - Extraits


‎"Il est vrai que l'on va se demander quel profit le rêveur en obtiendra, puisque, à coup sûr, il ne saurait comprendre son rêve. En guise de réponse, faisons remarquer que la compréhension n'est pas un phénomène purement intellectuel ; l'expérience montre qu'une infinité de choses, incomprises intellectuellement parlant, peuvent influencer, voire convaincre et orienter l'homme de façon décisive."

Jung, L'homme à la découverte de son âme, p.208

"On ne se sent pas tout à fait à son aise tant qu'on ne s'est pas rencontré avec soi-même, tant qu'on ne s'est pas heurté à soi-même ; si l'on n'a pas été en butte à des difficultés intérieures, on demeure à sa propre surface; lorsqu'un être entre en collision avec lui-même, il en éprouve après coup, une impression salutaire qui lui procure du bien-être."

Jung, L'homme à la découverte de son âme, p.309

"...les vieux prêtres-médecins (...) utilisaient ces images archétypiques comme moyen de guérison. Ils faisaient entrevoir à leurs malades ces images consolatrices qui leur découvraient, dans leur isolement et dans leur abandon, que l'humanité entière, depuis toujours, avait participé à leurs douleurs. Ces évocations nous émeuvent et font vibrer quelque chose en nous, qui nous dit que réellement nous ne sommes plus seuls. La philosophie japonaise exprime un aspect de cette idée en disant : "Lorsque tu es seul et que tu crois pouvoir faire ce que tu veux, n'oublie pas le vieux sage qui habite en ton coeur." Ce vieux sage est l'incarnation vivante en nous des images archétypiques. C'est l'homme vieux comme le monde qui, durant deux millions d'années, a vécu la vie humaine avec toutes ses souffrances et toutes ses joies, qui a emmagasiné en lui les images fondamentales de l'existence et qui, au nom de son expérience éternelle, délègue une image qui fait communier avec le fond humain toute situation individuelle, unique en apparence."

Jung, L'homme à la découverte de son âme, p.322
"Comment puis-je aimer autrui si je ne m'aime pas moi-même? Comment être altruiste si on se maltraite soi-même? Lorsque nous traitons notre personne avec la dignité qui lui revient, lorsque nous nous aimons, nous allons de découverte en découverte, nous comprenons ce que nous sommes et ce qu'il importe que nous aimions."

Jung, L'homme à la découverte de son âme, p.330
Merci à Delphine Durand sur Facebook