« Le public commet l’erreur fondamentale de croire qu’il existe des réponses déterminées, des “solutions” ou des conceptions qu’il suffirait d’exprimer pour répandre la clarté nécessaire. Mais la plus belle vérité ne sert à rien – comme l’histoire l’a mille fois montré –, tant qu’elle n’est pas devenue l’expérience première, profonde de l’individu. Toute réponse univoque, celle que l’on dit “claire”, reste cependant toujours fixée dans la tête, et il est extrêmement rare qu’elle pénètre jusqu’au cœur. Ce dont nous avons besoin, ce n’est pas de “savoir” la vérité, mais de l’apprendre. Non pas d’avoir une conception intellectuelle, mais de trouver le chemin qui conduit à l’expérience intérieure irrationnelle et peut-être inexprimable en mots. Voilà le grand problème. Rien n'est plus stérile que parler à propos de comment les choses doivent ou devraient être et rien n'est plus important que de trouver le chemin vers ces buts éloignés. »
Carl Jung - L'âme et la vie
Alors, en faisant soi-même l’expérience des choses, on devient peu à peu soi-même ce « savoir » que l’on recherche et c’est sans doute parce qu’il en est ainsi que ce qui agit, ce qui est efficace, ce n’est pas ce que l’on dit ou professe mais ce que l’on est en réalité. Jung l’a plus d’une fois fait remarquer à propos des théories ou des méthodes auquelles certains veulent accorder trop d’importance. C’est là une vérité qui ne trouvera pas à coup sûr bon accueil chez tout un chacun…
RépondreSupprimerAmezeg
Toujours à ce propos, Étienne Perrot s’avère bien être l’authentique continuateur de Jung, de Jung alchimiste qui œuvrait à la rencontre des contraires, comme on peut le vérifier une nouvelle fois en lisant le dernier billet publié ici : http://etienneperrot.blogspot.com/2010/10/relie-un-centre.html
RépondreSupprimerAmezeg
Merci Amezeg pour tes commentaires et pour ce lien vers le blog de Patricia, que je n'avais pas visité récemment. Magnifique ce texte sur le lien au centre d'Etienne Perrot. Pour faire suite à ton premier commentaire, dans le livre de Perrot: La voie de la transformation d'après C.G. Jung et l'alchimie, on rapporte ce dialogue. "Mais vous, C.G. Jung, ne guérissez-vous pas avec ce que vous savez?" La réponse fut brève et décisive: "Non. Je guéris avec ce que je suis."
RépondreSupprimerMichelle
Ainsi " les mots nous portent..à notre porte"
RépondreSupprimerNous parlons, écrivons,lisons et agissons pour "savoir "
Et puis un jour nous rencontrons le mot..
Alors..les mots nous manquent pour en parler tant la vibration est forte.
Merci pour ces précieux textes en partage.
Eh oui...il en est ainsi...et plus on vieillit, plus on en constate la vérité: la théorie n'est d'aucune utilité tant qu'elle ne s'est pas fait "chair", tant qu'elle n'est pas devenue partie intégrante de l'individu...
RépondreSupprimerLes prises de conscience, les éclairs de lucidité nous sont utiles, certes, mais reste ensuite le travail de fond qui est le plus long et le plus difficile: intégrer ces nouvelles conceptions dans notre vie quotidienne !