dimanche 31 mai 2009

L'engagement

Aucune initiative ne pourrait se concrétiser sans engagement. Jusqu’à ce qu’un être se soit engagé, il y a de l’hésitation, la possibilité de se retirer, toujours, de l’inefficacité concernant tous les actes d’initiation et de création.

Il y a une vérité élémentaire dont l’ignorance tue les idées innombrables et les plans splendides : au moment où un être s’engage définitivement, la Providence bouge aussi. Toutes sortes de choses arrivent pour aider, qui, autrement, jamais ne se seraient produites. Tout un courant d’événements issus de cette décision s’élève en sa faveur sous la forme d’incidents fortuits, de rencontres, d’assistances supra-sensibles qu’aucun homme n’aurait pu rêver trouver sur sa route.

Quoi que vous puissiez faire ou rêver, commencez-le maintenant.

Johann Wolfgang Goethe

Pouvoir de la conscience

Si nous changeons notre perception de nous-mêmes et parvenons à nous voir comme des êtres éternels créant leur propre expérience physique, des êtres unis sur le plan d'existence que nous appelons la conscience, nous commencerons alors à voir et à créer de façon très différente ce monde dans lequel nous vivons.

Ed Mitchell

Tiré du livre "Que sait-on vraiment de la réalité?"
Découvrir les possibilités infinies de transformer sa réalité de tous les jours
http://www.ariane.qc.ca/fr/livre.php?idlivre=133

La première partie de ce livre m'a paru plutôt abstraite, on y parle des principes de la physique quantique mais là où je suis rendue, ça devient vraiment captivant. La conscience n'a pas sa place dans le paradigme Newtonien, elle fait figure même d'anomalie. Mais comment parler du tout sans inclure ce grand mystère qu'est la conscience. J'ai appris dans ce livre que des physiciens ont fait des expériences pour savoir si la conscience influençait le monde physique, entre autres celle-ci: Un appareil était programmé pour choisir de façon aléatoire des bits 1 ou 0, comme on jouerait à pile ou face. L'humain n'avait qu'à presser un bouton. On lui demandait d'espérer que le résultat donnerait plus de 0 que de 1. Et les résultats étaient étonnants, de l'ordre de une chance sur 50,000 d'obtenir de tels résultats par le hasard. Je sais que notre esprit influence notre réalité, et je trouve très intéressant de savoir que des physiciens se penchent sur cette possibilité, étudient la conscience en mettant de côté leurs préjugés. Je sais pour avoir vu le film du même titre que la troisième partie parlera de spiritualité, toujours en rapport avec la physique quantique.
http://www.quesaitonvraimentdelarealite-lefilm.com/

Michelle

samedi 30 mai 2009

La vérité

La vérité est à l'intérieur de nous; elle ne vient pas des choses externes, quelle qu'en soit la croyance. Il y a un centre ultime en nous tous, où demeure la vérité en plénitude, et connaître consiste plutôt à ouvrir une voie d'où peut s'échapper la divine splendeur, qu'à effectuer une entrée à la lumière qui est censée être à l'extérieur.

Robert Browning

L'abri

Il était une fois une immense maison verte qu’on avait baptisée l’abri. Un homme y demeurait avec sa famille, jadis, mais il a dû partir pour se battre dans un lointain pays, pendant que des soldats étrangers envahissaient son logis.

Sa femme, qui languit encore aujourd’hui, enfermée dans l’Abri vert, et ses trois garçons, dont le plus jeune, à 7 ans, n’a jamais franchi les murs de la maison, terrés dans la noirceur relative de cet abri vieillot, sont tous enchaînés à elle, la maison, leur demeure, leur prison, leur abri. Car de là-bas, le père n’est jamais revenu, englouti, et ici la guerre a rendu la terre et le ciel si noirs que l’abri en vomit encore. La paix est devenue plaie. Le passé s’est figé dans un présent si lourd, que plus rien ne bouge.

Les soldats ont laissé en souvenir tout leur blé et des conserves, dont ils avaient rempli le grenier, si haut qu’on n’en voyait plus la lucarne, seule ouverture vers la lumière naturelle, dans cette maison aux fenêtres ligotées par des bandages de bois pleins de clous et de noeuds. Petit à petit, les réserves nourrissant la famille s’épuisaient; alors, plus la lumière entrait dans le grenier, plus la famine menaçait, semblait-il! Heureusement qu’il leur restait quelques volailles, dont les oeufs les nourrissaient chaque jour. Ils étaient cloitrés sans retour, et le plus jeune, lui, rêvait d’en sortir. Le soir, il allait s’installer auprès de la lucarne, seule fenêtre de l’abri. Il regardait, le coeur baigné de lune et rempli de rêves confus mais tenaces d’un au-delà vivant, d’un au-delà vivace, derrière la peur, exorcisant la mort; sans relâche, il faisait en esprit ce geste de sauter par-delà le hublot sur le toit brumeux, déjà rempli de la fraîcheur et de la bruine du soir, regaillardi par cette pensée d’une poussée de liberté si vive, qu’il franchira le pas, soulèvera le loquet… Ce monde se colorait dès maintenant dans ses rêves; mais comment y penser vraiment à ce monde inconnu qui entoure l’abri!

Le petit gars s’appelait Noé comme son grand-père! No-Way n’en sortait jamais, de la forteresse, emplie de bien des pièces, dont l’une, en secret, recueillait le bambin. Noé savait que le monstre grouillant dans la maison y avait une entrée, aussi sortie sans doute, car ici gisait le coeur du monstre, celui de la maison qui lui servait de corps. Le coeur était vibrant de mille symphonies et de parfums subtils. Noé pouvait jouer sur son clavier, ressentir la gamme des sentiments; Noé les connaissait par coeur, les refrains aériens du coeur de l’Abri.
No Way venait s’asseoir ici pour attendre près du coeur et jouait sur ses fibres les plus basses, les fibres d’une vibration très lente et intense. Son réel intérêt était d’être un jour dans l’âme du monstre, malgré sa peur. Il l’appelait sans cesse, sa voix se faisant plus profonde; le mugissement de la maison faisait trembler les murs, comme les bombes. No-Way semait la terreur. Il voulait sortir, sortir, sortir! La maison et sa mère le retenaient encore, mais son esprit suivait le chemin d’avance, la route qui mène où, de quoi est-elle faite, quelles odeurs s’en dégagent? Il en pleurait parfois, le coeur du monstre palpitait sous ses doigts qui cherchaient la clé, en palpant sans se lasser les fibres chaleureuses, irisées; No-Way cherche à connaître le Monstre. Il est le seul attiré par la vie intime et palpitante de la maison-monstre.

Un jour, le monstre vînt, la maison mugissait de toutes les fibres de sa carcasse. Ce jour-là, No-Way ne l’oubliera jamais! Le coeur, toujours plus près de lui, l’a soudain englouti dans son sein humide et surchauffé, et l’a ainsi massé et pétri; il en est ressorti… étourdi, mais heureux. Il se sentait enfin vivant, libéré de l’angoisse des années passées, car il avait guéri le coeur ardent du monstre de la maison… qui battait maintenant au rythme d’un instinct profond, au diapason des fibres du coeur de la terre. Le petit gars, en quelques instants, fut sur le toit, respirant à pleins poumons et à pleine âme l’air bienfaisant de la nuit, qui, doucement, s’estompait; une aube timide pointait là-bas, dans les champs, dans les blés frémissants.

Un oiseau devança l’éveil, il éclata derrière Noé, les plumes gonflées, dans la rosée, sueur divine; le coq de la maison s’éveille à cet appel profond, l’instinct de sa race, l’instinct de chanter le nouveau jour à plein gosier! Et Noé, dans le silence de la nuit qui s’éclaire, trouve le chemin de sortie. Le hublot franchi, rien ne peut plus l’empêcher de descendre sur cette terre, y poser ses deux pieds, pour respirer les champs, entendre les oiseaux, se rouler dans la terre, voir la vie enfin. Avant de s’engager au-delà, il regarda le soleil rouge à l’horizon, et ressentit dans le silence profond, une bouffée de tranquille allégresse, désormais à l’abri de la nuit, de la mort.

Michelle
25 février 1984

P.S. J’ai composé ce texte quand j’étais animatrice d’un atelier d’écriture. J’avais donné comme thème de composer un texte qui commence par les mots : Il était une fois…. On devait l’écrire chacun chez soi et l’apporter au prochain atelier. Pas longtemps avant, j’avais un jour entendu le nom : « Noémie » mentalement. Quand ça m’arrive d’entendre spontanément un nom qui ne fait référence à aucune personne que je connais, je le décompose pour voir ce que ça donne, et là j’ai pensé : « No way me », moi qui n’ai pas de chemin ou de façon d’être… puis dans un deuxième temps, j’ai pensé : « Know way me », moi qui connais mon chemin. Le chemin se trace à mesure, d’abord on ne sait pas où aller…et puis on franchit une étape… et voilà que ce chemin se dessine plus clairement, se définit, et on sait enfin où on s’en va.

vendredi 29 mai 2009

Citation de Attar

Retourne, rayon perdu, et rentre dans ton Soleil.

Attar (Soufi)

jeudi 28 mai 2009

Il était une fois un diablotin

Il était une fois un diablotin au fond d'un tiroir. Il était si timide qu'il n'en sortait que le soir. Et alors, dans la grande maison vide, vide de tout occupant humain, Arthur le diablotin avait le droit d'être un peu plus à l'aise... Il défripa un peu son habit de poil de souris et fit quelques pas .....

"Aujourd'hui, ce n'est pas comme d'habitude... d'où me vient cette énergie, grand TAO, merci!" Il sortit du tiroir, celui que personne n'ouvrait, le tiroir du buffet, dans le salon.

Arthur se mit à marcher promptement, une fois sorti du tiroir, vers un lieu moins à découvert. Il fit deux pas, trouva une immense table. Il en fit trois autres, et se trouva nez à nez avec une personne d'allure alerte qui fonçait vers lui sans le voir, à grands pas.

Il se tassa. C'était un réflexe, et pourtant, il savait que cette personne, de prime abord, ne pouvait le voir, aveuglée par la lumière qu'elle venait d'allumer. Il se dépêcha mais... trop tard! Cette jeune femme vit une ombre qui courait se réfugier... elle ouvrit le tiroir... Avant de voir Arthur s'y glisser, jamais elle n'avait remarqué le tiroir dans le buffet. Une grande rainure tenait lieu de poignées. On devait y insérer les doigts et tirer vers soi...

ODILE, ce soir-là, était restée chez elle, profitant d'un léger refroidissement, d'un rhume commençant, pour prendre un congé. Ouvrant vite le tiroir, elle vit, blotti, Arthur qui tremblait très violemment. Oh! dit-elle avec émotion. Oh! Qui es-tu, petit personnage parcouru de frissons?

Qui est-elle, se dit Arthur, après tout, c'est peut-être un ange, comme elle a une douce voix! Il toussota un peu, d'une façon brusque et sèche, il dit: "Arthurrrrr..."

ODILE; Viens, viens, qu'on se parle et qu'on se voie. Viens avec moi sur le sofa là-bas. Tu es timide... voilà, je ne te regarde pas, mais grimpe ici, tu vois, je suis grassette, mon épaule est douillette. Ah, n'aie pas peur, viens donc, je ne te mangerai pas!

ARTHUR: C'est la première fois que je rencontre un humain. Je croyais fermement qu'ils étaient tous méchants. Vous n'êtes pas un ange, n'est-ce pas?

ODILE (amusée): Peut-être un peu, mais ma foi, j'ai un peu de lourdeur dans l'aile et des mondes parallèles, c'est la première visite que je reçois. C'est pour moi un honneur de vous recevoir chez moi! A propos, depuis combien de temps es-tu là?

ARTHUR: Ah, tu sais, le temps, pour moi, il coule en emportant passé, présent et même le futur; cette dimension est inconnue chez moi, je veux dire dans ce monde très réel de l'au-delà! Tu sais que ce monde est connecté au tien et d'une façon indissociable, et que ces deux mondes peu à peu s'interpénètrent pour un jour pouvoir vibrer à l'unisson du grand Tao, qui contient tout, même le vide, même celui qui obscurcit notre intérieur. Et aussi l'harmonie des sources qui se croisent et ainsi se ressourcent.

ODILE: Tu sais, j'ai beaucoup lu sur l'au-delà, dans tous les sens du mot. Mais je ne le connais que par mes rêves et les images et les voix qui m'habitent.

ARTHUR: Hé, tu es connectée! Tu sais, ce monde de l'au-delà, pour chacun il se colore et se forge d'originale façon. Il n'est pas figé comme le vôtre de manière physique. Il se meut comme le vent souffle et à l'unisson du Tao qui vibre agréablement de diverses façons. Tous les intérieurs humains, je veux dire leurs esprits, ont tout l'espace voulu pour jouir d'innombrables possibilités, s'ils leur donnent la chance de germer. Il faut d'abord avoir un brin d'espoir et le garder comme on gardait le feu durant la préhistoire, avant d'avoir appris à le domestiquer. Il faut garder ce brin d'espoir au milieu de soi comme un phare allumé dans la grisaille de la vie. Un phare dont la lumière irisée vous éclaire peu à peu à votre particulière manière, à mesure que dans ce monde que vous appelez l'au-delà se tisse au fil des ans une place particulière à nul autre destinée, une place qu'on ne peut qualifier de maison; c'est un endroit où nul autre que vous ne pénètre à moins que ce soit voulu de quelque façon. Ce lieu intérieur se colore de vos émotions, sa structure est animée par vos idées, vos sentiments y développent une atmosphère qui reflète exactement les couleurs de vos désirs, mais aussi de vos cauchemars. Car vos cauchemars, ils vous hantent, directement de cette dimension de l'au-delà.

ODILE: Eh bien, qui aurait cru qu'un sage habitait mes tiroirs. Si j'ai bien compris ce que tu disais là, il faut planter un germe de rêve, l'arroser des rires et des pleurs de la vie qui s'écoule; il faut garder espoir que nos deux mondes en harmonie enfin un jour libèrent l'homme de ses misères et trouvent dans un accord mutuel la clé de nos destinées humaines! Oui, il faut aimer, il faut rire, c'est contagieux, si vous saviez! Vous le savez, Arthur, je ne parle pas pour vous. Je me le dis à moi-même. Et aux autres aussi, peut-être!

ARTHUR: Vous êtes bizarres, les humains, vous vous dites toutes sortes de choses! Parfois, c'est bon, je sais! Parfois, c'est trop, quand la réalité bute intérieurement sur un grand rêve, bien trop loin pour être atteint, et que vous tournez en rond, au milieu de cent questions. Il faut vous y mettre sans façon, ne pas laisser le temps présent vous ronger intérieurement, emportés par l'imagination.

ODILE: Mon nom dit: Oh, dis-le! Merci, petit ami, d'habiter ma maison. Tu sais, maintenant qu'on se connaît, je t'en prie, reste ici!

ARTHUR: Mais non, j'ai appris ma leçon. Ne t'inquiète ni pour toi ni pour moi. Au revoir, et, dis-le, Odile, à ta façon.

Michelle
11 février 1996

La méthode constructive

Tiré du livre "Types psychologiques", de C.G. Jung
Chapitre des "Définitions"

Le terme de « constructif » insiste sur l’idée de construire. Par « constructif », je désigne une méthode qui est à l’opposé de la méthode réductive. La méthode constructive s’applique à l’élaboration des matériaux inconscients, rêves, imaginations, etc… Son point de départ est la production inconsciente qu’elle considère comme une expression symbolique qui anticipe en image un fragment du développement psychologique. Moeder attribue même à l’inconcient une fonction prospective proprement dite qui anticiperait, comme en se jouant, le développement psychologique futur. Adler aussi reconnaït à l’inconscient une fonction anticipatrice. Il est certain qu’il ne faut pas se contenter de considérer les produits de l’inconscient uniquement comme quelque chos d’accompli, qui a été fait, qui est devenu, comme des élaborations en quelque sorte terminales, car ce serait leur dénier toute signification en rapport avec l’évolution de l’existence. Freud lui-même reconnaït au rêve un rôle téléologique, au moins en tant que « protecteur du sommeil », tout en réduisant pour l’essentiel aux seuls « désirs » sa fonction prospectrice. Cependant, on ne peut nier a priori le caractère finaliste des tendances inconscientes, par analogie avec d’autres fonctions psychologiques ou physiologiques. C’est pourquoi nous considérons le produit de l’inconscient comme une expression orientée vers un but ou une intention qu’il caractérise en langage symbolique. Conformément à cette conception, la méthode constructive ne s’occupe pas des sources proprement dites, ni des éléments originels du produit de l’inconscient; elle cherche une traduction claire et compréhensible en général de la création symbolique. Les associations libres qui viennent à l’esprit à propos du produit inconscient sont donc examinées moins sous l’angle de leur provenance possible que par rapport à un but éventuel qu’elles indiqueraient;on les envisage au point de vue du faire et du non-faire futurs; leur relation avec l’état momentané du conscient doit tout particulièrement être prise en considération, car, selon la conception compensatrice, l’activité inconsciente contrebalance toujours l’état du conscient ou le complète. Comme il s’agit ici d’une préorientation, le rapport réel à l’objet a beaucoup moins d’importance que pour la méthode réductive qui s’occupe de rapports qui ont réellement existé. Ce dont il s’agit, c’est surtout de l’attitude subjective où l’objet est avant tout un indice des tendances du sujet. La méthode constructive cherche donc à établir le sens du produit inconscient pour l’attitude future du sujet. Or l’inconscient ne pouvant, dans la règle, créer que des expressions symboliques, la méthode en question sert à élucider le sens de ces expressions de telle sorte qu’on en puisse tirer une indication qui mettrait la conscience dans la bonne voie; elle procure donc au sujet cet accord avec l’inconscient dont il a besoin pour agir.

Aucune méthode d’interprétation psychologique ne peut se fonder uniquement sur les associations de l’analysé : la méthode constructive elle aussi recourt à certains éléments de comparaison. L’interprétation réductive emprunte les siens à la biologie, à la physiologie, au folklore, à la littérature ou ailleurs; de même le procédé constructif pour traiter des problèmes intellectuels recourt aux faits parallèles que présente la philosophie, et à ceux de la mythologie et de l’histoire des religions quand il s’agit des problèmes de l’intuition.

La méthode constructive est forcément individualiste parce qu’une attitude collective future ne se développe qu’en partant de l’individu. Au contraire la méthode réductive, ramenant tout fait individuel à l’attitude ou au fait fondamental et général, est collective. On peut soi-même appliquer la méthode constructive à ses matériaux subjectifs; elle devient alors une méthode intuitive affectée à l’élaboration du sens général du produit inconscient. Cette élaboration se fait par enchaînement associatif de matériaux qui enrichissent et approfondissent l’expression symbolique (par exemple : le rêve) de telle sorte qu’elle atteint la clarté qui en permet la compréhension consciente. Enrichie et approfondie de la sorte, l’expression symbolique se trouve placée au sein de connexions plus générales qui en permettent l’assimilation.

La grande rencontre

L’espace environnant bruissait de mille accents
Badinage multi-ethnique tout à fait ravissant
Peu à peu tombent les masques au fil du temps
L’enthousiasme soulève tous les participants

L’Hôte mystérieux de cette escale divine
Invisible géant qu’un espoir illumine
S’est rapproché de nous pour se désaltérer
Depuis bien trop longtemps, il a soif d’unité

A vrai dire cet Hôte, il habite outre-ciel
Est venu subtilement mettre en forme une idée
Tresser un flamboyant tissu universel

Le mouvement merveilleux de toutes ces vibrations
Vivant kaléidoscope de multiples nations
Fait surgir en chacun de fortes sensations

Quelle puissante marée, quelle douce communion
Dieu merci, mes amis, à présent… savourons!

Michelle Nadeau
19 février 2006

Commentaire: Ce poème étrange est le résultat d'un exercice qui consistait à inclure dix mots dans un texte: Accent, badinage, masque, hôte, escale, soif, outre-ciel, tresser, flamboyant, kaléidoscope. C'était un
concours sur le web et je n'ai pas eu la chance de lire les textes des autres participants. J'ai animé des ateliers d'écriture il y a plusieurs années. C'était intéressant et amusant de construire un court texte avec les mêmes mots (par ex. chaque participant proposait un mot), et de constater la grande différence des idées et l'originalité des textes, tous différents.

mercredi 27 mai 2009

Yi-King - La poussée vers le haut





Ce dessin m'a été inspiré par l'hexagramme No 46 du Yi-King, La poussée vers le haut.

"Le trigramme inférieur, Souen, a pour image le bois; le trigramme supérieur, K'ouen, signifie la terre. A cela est liée l'idée que le bois, dans la terre, pousse vers le haut. Cette "poussée vers le haut" est, par opposition au "progrès" (No 35), liée à la notion d'effort, de même que les plantes ont besoin de force pour croître dans la terre."

"La poussée vers le haut des éléments de valeur ne se heurte à aucun obstacle; c'est pourquoi elle est accompagnée de grand succès. L'attitude qui rend possible la poussée vers le haut n'est pas violente, mais humble et accommodante. Mais comme on est porté par les dispositions favorables de l'époque, on progresse. Il faut aller de l'avant et rechercher les personnes qui détiennent l'autorité. On ne doit pas craindre de le faire, car le succès se présentera à coup sûr. Il faut seulement se mettre au travail, car l'activité est source de fortune."

"L'homme noble à la nature abandonnée accumule les petites choses pour en faire des choses grandes et élevées. Le bois dans la terre croît sans hâte et sans précipitation vers le haut en faisant docilement le tour des obstacles. L'homme au caractère abandonné fait de même et ne connaît jamais de repos dans sa progression."

Ma soeur Louise est une femme très rationnelle, qui n'a que peu d'attirance pour ce qu'on appelle l'occultisme(je n'aime pas ce terme non plus qui regroupe diseuses de bonne aventure et Yi-King dans une même appellation!). Il y a quelques années, Louise a eu un accident, une dislocation de son bras gauche; la remise en place n'a pas été correctement faite, ce qui a provoqué une dystrophie; Louise a dû faire de la physio pendant environ trois ans, en plus d'endurer des orthèses très incommodantes durant la nuit. Pas longtemps après cet accident, elle était très découragée et se demandait si elle pouvait garder espoir de se resservir de son bras. Elle avait beaucoup de douleurs. C'est à ce moment-là que j'ai eu l'idée de l'inciter à consulter le Yi-King. (Elle avait même deux Yi-King chez elle, appartenant à son "chum" Reg, qu'elle n'avait jamais eu l'idée de consulter, même si Reg lui en avait parlé). Elle a tiré cet hexagramme, "La poussée vers le haut". Elle qui adore jardiner, c'était vraiment une image qui lui parlait, et les encouragements inclus dans ce texte l'ont grandement aidée. Plusieurs fois par la suite, elle m'a dit: "Je n'en reviens pas... mais comment ça fonctionne? Comment le Yi-King a-t-il pu me donner une réponse qui m'a autant parlée, et aidée?". Toutes les fois où le découragement revenait, elle repensait à ces paroles du vieil oracle chinois. Elle a usé de patience, a continué à faire de la physio (en plus de travailler à plein temps), a consulté quand c'était nécessaire ("recherché les personnes qui détiennent l'autorité"), a insisté au besoin, et a recouvré en grande partie l'usage de son bras.

C'est à ça que sert le Yi-King, à nous aider dans les situations difficiles, où on ne sait trop quelle attitude prendre, où on a peur de ce qui nous attend. Il m'est même arrivé de le consulter trop souvent pour la même question... et de me faire dire: " Ce n'est pas moi qui recherche le jeune fou, c'est le jeune fou qui me recherche. Au premier oracle, j'informe. S'il interroge deux, trois fois, c'est de l'importunité. S'il est importun, je n'informe pas." (Hexagramme No 4, La folie juvénile)

En plus d'être un oracle, ce livre est rempli de conseils judicieux et de sagesse. Nul doute, c'est un grand livre. On dit que la toute première "chose" qui a été imprimée en Chine a été ce dessin des hexagrammes du Yi-King que vous trouvez en première place dans ce message. (En fait, je ne sais pas comment on peut insérer un dessin tout en bas... quelqu'un peut éclairer ma lanterne?)

mardi 26 mai 2009

Le géant



J'ouvre mon coquillage et j'y trouve un géant tout fripé.
Il se déplie lentement vers la rue qui passe et repasse devant lui.
Pas question de repos ni de retour dans l'abri.
La mer des pensées roule dans sa tête, brassant les étoiles qui scintillent tout au fond.
Tristesse! Devant l'immensité, le coeur du géant est coincé.
Tant d'images défilent dans le bleu cristal! Aucune frontière!
Le géant cherche une île pour y bâtir sa maison,
éclairée d'une lanterne avec une cave très profonde remplie de secrets en liberté surveillée!
Des "je ne sais quoi" pas encore nés du hasard et du temps,
encore abrités dans l'arche, qui se pose doucement
au fond du terrain confortable.

Michelle

Commentaire: Cet étrange poème a été écrit dans un atelier d'écriture des Loisirs littéraires du Québec.
On nous avait demandé d'apporter un objet significatif pour nous. Alors, j'ai apporté ce coquillage, que j'ai trouvé enfoui dans le sable sur le bord de la mer à Ogunquit. J'ai inclus ici deux photos de ce coquillage qui a de toute évidence été travaillé de main d'homme, pour en faire probablement un objet utilitaire, un bougeoir? ... L'exercice d'écriture consistait d'abord à écrire les mots qui nous venaient en tête (écriture automatique), et puis à commencer notre texte par: "J'ouvre..." (l'objet apporté) et ensuite composer en utilisant au hasard les mots surgis automatiquement. Je recommande cet exercice à ceux qui n'ont pas l'habitude d'écrire et que la page blanche rend anxieux: commencer par écrire ce qui nous vient en tête et puis en faire un texte.

lundi 25 mai 2009

Simplicité

Il est bien difficile d'être simple.
Carl Jung

Trigrammes du Yi-King et les saisons

L'humain, comme les saisons, connaît des cycles et se transforme. Les huit trigrammes composant les
64 hexagrammes du Yi-King sont tous des exemples tirés de la nature.
Voici des extraits du chapitre "Discussion des trigrammes" du livre Yi-King le livre des transformations, version allemande de Richard Wilhelm, traduit en français par Etienne Perrot:

"Le printemps naît: les germes et les bourgeons apparaissent dans la nature. Ce moment correspond, dans la journée, au matin. Cet éveil est attribué au signe Tchen, l'éveilleur qui jaillit de la terre sous forme de tonnerre et de force électrique.

Puis viennent les douces brises qui renouvellent le monde des plantes et revêtent la terre de verdure. Ce moment correspond au signe du doux, du pénétrant, Souen. Souen a pour image, d'une part le vent qui dissout la glace rigide, d'autre part le bois qui se développe organiquement. L'action de ce trigramme est de faire que les choses se coulent en quelque sorte dans leur forme, se développent et croissent pour acquérir la forme préfigurée dans le germe.

On arrive alors au point culminant de l'année, la mi-été, qui correspond, dans la journée, à midi. C'est la place du trigramme Li, ce qui s'attache, la lumière. Ici les êtres s'aperçoivent mutuellement. La vie organique végétative passe au stade de conscience psychique.

Survient ensuite la maturité des fruits des champs qui est assurée par K'ouen, la terre, le réceptif. C'est l'époque du travail de la moisson, du service en commun. Elle est suivie de la mi-automne sous le signe du joyeux, Touei, qui conduit l'année à la maturité et à sa joie, comme le soir le fait pour le jour.

Vient alors la saison rigoureuse où doit se manifester ce qui a été accompli. Il y a du jugement dans l'air. Les pensées retournent de la terre, au ciel, au créateur, K'ien. Un combat se livre. C'est au moment précis où le créateur établit son règne que l'action de la puissance obscure du yin est la plus forte à l'extérieur. C'est pourquoi l'obscur et le lumineux s'excitent alors mutuellement.

L'hiver s'avance ensuite, dans le signe de l'insondable, K'an, situé au nord - à la place de la terre dans l'ordre antérieur au monde. K'an a pour symbole le ravin. Vient alors le travail qui consiste à engranger les récoltes. L'eau ne refuse aucun effort mais se tourne toujours vers les endroits les plus profonds, ce qui fait que tout afflue vers elle; de même, l'hiver dans le cycle de l'année et minuit dans celui du jour sont l'heure où l'on recueille.

Le trigramme Ken, l'immobilisation, dont l'image est la montagne, contient un sens mystérieux. Ici, dans la tranquillité d'une profonde retraite, la fin de toutes choses est intimement liée dans la graine à un nouveau commencement. Mort et vie, trépas et résurrection sont les pensées qu'éveille la transition de l'ancienne année à la nouvelle.

Ainsi le cycle est fermé. Tout comme le jour ou l'année dans la nature, chaque vie, bien plus, chaque cycle d'événements vécus est un enchainement qui relie l'ancien au nouveau."

Tchen: l'éveilleur, le tonnerre
Souen: le doux, le pénétrant, le vent, le bois
Li: ce qui s'attache, lumineux, le feu
K'ouen: le réceptif, la terre
Touei: le joyeux, le serein, le lac
K'ien: le créateur, le ciel
K'an: l'insondable, l'abîme, l'eau
Ken: l'immobilisation, la montagne

Présentation du Yi-King sur le site de Carl Jung:
http://www.cgjung.net/publications/yiking/yiking_1.htm

Et le Yi-King livre des mutations sur le web:
http://www.afpc.asso.fr/wengu/wg/wengu.php?lang=fr&l=Yijing

Michelle




dimanche 24 mai 2009

Synchronicité et dialogue entre le bien et le mal

Le 4 mars 1998 a commencé une période très intéressante de ma vie, une année jalonnée de multiples synchronicités, dont la première a été celle-ci. J'étais en train de lire "Les thanatonautes" de Bernard Werber, où on cite un extrait du Zohar, le livre des splendeurs:

"Le centre d'où provient l'Origine produit la lumière la plus secrète. Elle est d'une pureté, d'une diaphanéité, d'une délicatesse qui ne se peut comprendre. Lorsqu'il se répand, ce point lumieux devient un palais qui enveloppe le centre. Lui aussi est translucide. Ce palais, source du Point Inconnaissable, est moins diaphane que le point originel. Mais de ce palais se répand la lumière originelle de l'Univers. Et à partir de là couche sur couche, chacune forme le vêtement de la précédente, comme la membrane sur le cerveau."

Et le même matin, dans mon calendrier "Alchemy & mysticism" j'ai trouvé ceci, avec une reproduction de peinture assortie: "Après la chute, Satan se retrouve, avec des légions d'anges déchus, dans l'étang de feu au tréfonds du chaos. Mais peu après, il batissait un palais imposant et somptueux d'après le modèle du panthéon grec, le pandémonium."

C'était une belle synchronicité, un palais lumineux et un palais démoniaque, alors j'ai noté cela dans mon cahier. Et je cite: "Et voilà qu'en transcrivant ce texte à propos du centre, comme je viens d'écrire: "Lorsqu'il se répand, ce point lumineux devient un palais", et au bout d'une ligne, après "se" voilà qu'il y a tout à coup un petit point brillant. Je le remarque et écris. "Un petit . lumineux, d'où vient-il?" pour tout de suite réaliser que c'est précisément de ce point auquel le "se", pronom réfléchi, se rattache, c'est d'un point lumineux qu'il s'agit et voici qu'il se "détache" et me saute aux yeux. Ah petit point lumineux, soleil de ce matin, qui s'annonce si bien. Un petit cristal solide de soleil sur ma page. Quelle magnifique et humble synchronicité! Merci, mon Dieu!"

Cette synchronicité m'a inspiré un dialogue entre le Bien et le Mal:

Un palais s'érige, paraît-il, dans les deux pôles? Le ciel - L'enfer

BIEN : Pourquoi es-tu là, le Mal, pourquoi?

MAL : Eh bien, ma foi, il se pourrait que je sois l’aiguillon dont l’humain a besoin pour aller plus loin!

BIEN : On dirait bien que pour le moment, c’est comme ça.

MAL : Ah, ah! C’est comme ça!

BIEN : Dis-moi, quand tu disparaîtras, est-ce que je devrai disparaître aussi?

MAL : Ne t’inquiète pas pour ça! C’est pas pour demain la délivrance, c’est certain! En attendant, la vie est un jeu d’échecs… et parfois de succès!

BIEN : Alors, c’est dans un long duel, qu’on est depuis longtemps et pour longtemps engagés! Aussi bien (ou aussi mal)… prendre l’autre en considération. C’est la moindre des politesses.

MAL : Hum, faudra que j’y pense! Ce n’est pas habituel pour moi de reconnaître que je suis toujours d’un peu de bien mêlé! Et surtout, de reconnaître ce bon côté! Un DUR, un PUR, mêlé d’un doux côté?, ça ne s’est jamais trouvé!

BIEN : Et un DUR pas pur, qu’est-ce que vous en pensez, vous les suppôts de l’enfer?

MAL : Un point pour toi! La pureté, on se l’est indûment appropriée! Mais moi je ne suis pas sûr que votre côté soit très dur. A propos, c’est une qualité, crois-moi.

BIEN : Eh bien, j’avais jamais pensé à ça! Être un roc, d’une grande solidité, bien sûr, être un pur dur (et qui dure), c’est un atout majeur. Mais la pureté, , c’est un petit point si brillant, un petit point si petit qu’il pourrait être à la fois rond et carré, quelle importance! C’est l’esprit qui s’ouvre à son entourage d’un oeil nouveau! Et respecte tout ce qu’il voit!

MAL : Mais est-ce dur?

BIEN : Ce n’est pas le terme approprié. C’est plutôt dense, d’une densité immense, puisque dans un point concentrée. A propos, puisque le mal fait avancer l’humanité, tu travailles pour moi en réalité?

MAL : Eh! Ne force pas la note! Bien des suppôts se croient de ton côté et à l’abri dans la mièvrerie de leur foi, alors qu’ils me servent, et très bien, ma foi, colportant des méchancetés d’un air outré. Ce ne sont pas mes préférés, mais… bien bon pour toi!

BIEN : Et vlan! Oui, bien du mal a été fait sous le couvert de la bonté, grimace dissimulée pour mieux frapper! Et puisque nous voilà associés, (au fond, on l’a toujours été), venez prendre un verre à notre santé!

MAL : Prendre un verre…! Ça me surprend que tu me le demandes. Je croyais que ça… c’était de mon côté!

BIEN : Eh bien tu sais, au fil des millénaires bien des choses ont été d’abord vénérées, puis craintes ou haïes même, tout ça : le vin, la sexualité, les drogues et les bons tours à jouer, tout ça au cours des âges a passé d’un camp à l’autre, selon la mode ou selon la morale du temps qui passait. Le vin donne un effet grandement désiré par tous, bons… ou moins bons. Et le reste aussi, parfois!

MAL : Eh bien! J’étais loin de me douter qu’on pouvait ainsi se compléter sans vouloir sans arrêt s’obstiner.
Je pensais vouloir te tuer, mais tu as raison, vaut mieux trinquer, viens donc!…

Et le bien lui laissa le dernier mot! Hi, hi!

Michelle

P.S. A la fin de ce dialogue, le bien laisse en apparence le dernier mot au mal... mais en fait c'est lui qui donne la dernière réplique, terminée par un rire. C'est la grâce que je nous souhaite, que le bien ait plus souvent le dernier mot!




samedi 23 mai 2009

Mariage de l'eau et du feu

Mariage alchimique de l'eau et du feu. "Lorsque la coïncidentia de deux opposés est réalisée, l'opposition se trouve alors dépassée, transcendée, et une énergie naît de leur complémentarité."
http://www.radio-canada.ca/Par4/tran/noces.htm

Le taoïsme


Tiré du livre "Un torrent de silence" de Placide Gaboury

Extraits de l'introduction au chapitre sur le Taoïsme.
J'ai une particulière attirance pour cette philosophie, si naturelle!
Michelle

C'est toujours avec une certaine modestie que l'on aborde le Taoïsme. De tous les textes spirituels que je connais, je pense que peu atteignent en grandeur et en pureté le Tao Te King, dont le sens est à peu près: Le livre de la Voie et de Sa Potentialité (Te: potentialité, simplicité, semence). Cet ouvrage, attribué au vieux sage Lao Tseu (qui veut dire le vieux), échappe à tout commentaire, à toute explication intellectuelle. Il n'y a pas de place pour la raison calculatrice et catégorisante. Tout a la nudité et la simplicité d'une fleur; tout a la sagesse et l'incorruptibilité d'un vieux paysan. C'est de tous les livres le moins entaché de religion, c'est-à-dire de tout appareil organisationnel, dogmatique, hiérarchique et ritualiste. Pas de place non plus pour les Pouvoirs ni leurs pièges illusoires; pour des prescription obligatoires ou des clergés. Pas de place pour la petitesse humaine. Rien d'inutile ou de facile, seulement l'indispensable: ce qui reste. Tout y est transparent et originel comme l'eau de source. Il s'agit de laisser couler la source. Il s'agit de s'abandonner sans refus, de se laisser mener par la force du courant (qui est en même temps nous-mêmes), sans résister par l'analyse, par les prises mentales, par les doutes intellectuels qui paralysent le mouvement, par la passion possessive qui veut s'accrocher aux rives. C'est la sagesse du corps, qui connaît le chemin même de nuit, c'est l'intelligence des organes, la connaissance innée et intérieure du Grand Tout (que chacun contient, est ou devient) qui aménage, harmonise et inspire toutes ses parties comme une mère entoure et comprend ses petits.
Le mot Tao est intraduisible. Mais les sens qu'on lui donne habituellement ont la richesse de deux autres mots parallèles - Dharma et Logos. En effet, le Tao - voie, direction, manière, doctrine, principe, ordre, sagesse, totalité, état-sans-ego, spontanéité -, rappelle un peu le contenu du mot Dharma (loi, ordre, ensemble, religion, devoir, harmonie), de même que la compréhension de Logos, qui est habituellement traduit par Verbe ou Raison, mais qui contient une polyphonie de significations: promesse, ordre, cause, fin, sens, valeur, proportion, pattern, harmonie.

Le Tao, c'est la manière dont agissent ceux qui veulent faire sans agir. Un des mots-clés du Taoîsme est en effet wu-wei, qui signifie non-agir. Ce n'est pas l'inaction, la paresse ou l'indifférence stérile, mais le consentement à ce qui se présente, l'acceptation d'entrer de plein gré dans la danse des choses, de couler avec elles, sans s'y opposer, sans y opposer de volonté propre. C'est n'avoir aucun programme individuel allant à l'encontre du dessein universel. Ainsi, l'eau est-elle le symbole du Tao et le terrain privilégié du wu-wei; le roseau qui plie sous le courant mais ne brise pas en est l'image-clé. Le wu-wei est l'opposé de toute forme de domination. Mais ce n'est pas non plus l'attitude de celui qui suit sans comprendre ou qui plie comme un esclave; c'est le coeur de celui qui se fie à une sagesse plus grande et refuse de se croire important ou de se prendre au sérieux. (...) Le Tao peut être symbolisé par le bloc de pierre ou de bois inentamé, demeuré vierge et dans sa forme originelle. C'est l'état de la soie avant son blanchiment. Voilà la situation de l'homme originel, qui est inentamé par le temps, libre de la naissance et de la mort. Il n'est pas limité en étant seulement telle ou telle chose; il n'a pas de nom car il est toutes choses.

Le Tao est omniprésent. C'est pourquoi il est innommable; on s'y trouve immergé, on en est saturé, imprégné, comme une éponge par l'eau ou comme l'oxygène ou les protéines pénétrant notre corps. Le Tao, c'est nous-mêmes, la texture de notre être, le silence au coeur de nos atomes, la magie des cellules, la musique des liquides dansant dans les vaisseaux du corps, le vide de notre esprit lorsqu'il est sans pensée, la plénitude de notre coeur lorsque l'esprit s'y est perdu. Toute matière en est pleine. C'est ce qui est. C'est un autre mot pour l'être. Il n'y a pas de degrés d'être, seulement de l'être; pas de distinction entre fumier et prince, seulement de l'être. Pas de réalité extérieure favorisée, privilégiée, préférée; pas de nom, pas de catégorie, pas d'étiquette. Juste des choses en train d'être. Et cependant, ce n'est pas une chose connaissable en dehors de nous. Ce n'est qu'en devenant Tao qu'on le comprend, en y étant compris. Le Tao, c'est les choses, les êtres et les vies laissés à eux-mêmes. C'est le monde déjà parfait en-deça et au-delà de nos peurs et désirs; c'est le oui de chaleur qui fait fondre et couler nos fixations.

Le Tao, c'est la nature retrouvée. Personne mieux que l'homme du Tao - appelé le Saint-Homme - n'a conscience des éco-relations. Il est Cellule dans le Corps Universel. Il porte l'Ensemble qui est son environnement.

Placide Gaboury - "Un torrent de silence"

Introspection


Voici un dessin qui date du début de mon cheminement, de ce que Jung appelle le processus d'individuation. Prendre conscience, se regarder avec franchise! Ce dessin, comme la plupart des autres, a surgi peu à peu sous mes doigts, à mesure que je dessinais, sorti tout droit de mon inconscient... et me parlant de moi, de ma volonté de me voir telle que j'étais, sans mensonge. Moi qui regarde au centre, un personnage austère derrière, surmoi (autrement dit ma conscience), et puis ce personnage plutôt immatériel mais naturel, qui ressemble un peu à une plante et que je scrute attentivement! Mes nombreux dessins m'ont accompagnée dans mon périple, me montrant chaque fois quelque chose qui m'était étranger tout en représentant bien ce que je vivais intérieurement. Je m'efforçais de bien identifier ce qui me nuisait dans mes relations avec les autres, parce que prendre conscience, c'est grandir, changer, se sentir mieux et devenir soi-même!

Michelle

vendredi 22 mai 2009

A propos de la créativité

Extraits du livre "C.G. Jung parle - Rencontres et interviews"

"Je maintiens qu'il est nécessaire d'associer à la conscience les dynamiques jaillissant de la matrice de l'inconscient. J'essaie de faire passer comme au travers d'un entonnoir les fantasmes de l'inconscient dans l'esprit conscient, non pour les détruire mais pour les développer. Dans le cas d'un homme d'affaires névrosé, par exemple, je pourrais lui montrer que sa névrose est due à des goûts artistiques non satisfaits. Par l'examen de ses rêves, je pense alors découvrir quel est son talent particulier et il est possible de parvenir à une guérison des plus complètes si - pour rester sur cet exemple - je réussis à obtenir de cet homme d'affaires névrosé qu'il écrive des poèmes, peigne des tableaux ou compose des chansons. Il se peut que d'un point de vue artistique ces oeuvres soient totalement dénuées d'intérêt, mais pour leur créateur elles ont une valeur subjective énorme. Développer nos fantasmes signifie perfectionner notre humanité."

"Les tendances refoulées, dont on devient conscient, ne doivent pas être détruites, mais au contraire développées plus avant. Un exemple éclairera cela. En chacun de nous se cache quelque chose d'un artiste.
C'est évident chez les peuplades sauvages par le fait que le guerrier décore sa lance de plumes ou peint son bouclier. Dans notre monde mécanisé ce besoin de création artistique, refoulé dans le travail quotidien unilatéral, est souvent la cause de troubles psychiques. L'artiste oublié doit être sorti de l'obscurité du subconscient et un passage doit être dégagé pour ce besoin d'expression artistique. Peu importe la qualité des peintures et des poèmes ainsi produits."

"Quand il n'y a plus d'autre recours, essayez de réveiller l'artiste caché qui sommeille en tout homme. Donnez-lui la possibilité d'amener à la lumière les images non peintes qu'il porte en lui, de libérer ces poèmes non écrits qu'il a enfermés à l'intérieur de lui-même et toute nouvelle source de trouble psychique sera ainsi écartée. Et même si l'oeuvre produite a rarement une valeur technique et artistique, elle aura aidé à purifier et à libérer la psyché."

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Ces trois extraits tirés de trois entrevues différentes disent sensiblement la même chose. Si je vous les présente tous les trois, c'est pour insister sur le fait que la plupart d'entre nous hésitent à se mettre à l'oeuvre, alors que nous pouvons tous pratiquer un art ou un autre, pour notre plus grand bien. C'est que nous appartenons à une société à l'esprit compétitif, et que nous avons peur de produire quelque chose de médiocre. Nous nous comparons constamment aux "vrais" artistes, alors nous n'osons même pas tirer un trait de crayon. Le dessin a été pour moi un excellent outil pour me connaître moi-même. Et pourtant je me souviens avoir dit à un ami "Si je savais dessiner..."; il m'a donné le coup de pouce dont j'avais besoin. Il m'a dit: "Si tu as envie de dessiner, prends crayons et papier, et dessine." Quel service il m'a rendu là!...
Je vous incite donc à laisser parler sous une forme ou une autre ce que vous gardez caché en vous, pas pour "épater la galerie", mais pour votre propre bonheur.

Michelle





jeudi 21 mai 2009

Transformation

Dirigeable, donc moins inquiétante,
la vie se déroule, roule au fond de la mer, se détend,
surgit et revit d'une autre manière,
en ne m'oubliant pas derrière.

Michelle

Alchimie

Extrait du livre "La voie de la transformation d'après Carl Jung et l'Alchimie", d'Etienne Perrot

Les auteurs hermétiques, précurseurs de la psychologie des profondeurs, sont unanimes à déclarer qu'une fois la matière première trouvée - l'inconscient abordé - l'athanor bien fermé - la résolution affermie - le feu secret découvert - ce feu est l'amour de la totalité, but de notre entreprise, les choses suivent leur cours d'elles-mêmes, tant la nature en nous est avide de réaliser ce qui est son oeuvre. "Les destins trouveront le chemin", disent-ils après Virgile. Le cours de la vie extérieure change et l'on voit les moyens se créer de façon imprévue, les rencontres, les ressources - les épreuves aussi - s'offrir au chercheur de trésor. Cette entrée dans les synchronicités, c'est-à-dire cette apparition et cette multiplication des coïncidences signifiantes, qui ordonnent la vie autour d'un axe mystérieux, est le meilleur témoignage que le travail est en bonne voie.

Citation d'Etienne Perrot

L'oeuvre intérieure avec ses épreuves et ses tribulations a pour but d'ouvrir en nous le Livre qui est notre livre, et qui contient toute science.

mardi 19 mai 2009

Amis partons sans bruit

Amis, partons sans bruit, la pêche sera bonne
La lune qui rayonne éclairera la nuit

lundi 18 mai 2009

Magicienne

J'ai connu jadis une magicienne qui avait l'oeil bleu
comme le ciel et la mer,
et dans cet oeil unique, j'aimais plonger les miens.
J'avais l'impression d'entrer dans la profondeur
de son monde, de sa quiétude.
Magicienne de profession,
magie blanche, parfois grise, mais jamais noire.
elle contenait en elle des mystères
qui parfois se matérialisaient,
surprenant le profane, choquant le sceptique,
et faisant naître dans les gens ouverts
l'espoir d'une vie nouvelle.

Tout semble en danger,
mais quelque chose apparaît de transparent,
qui cherche à saisir le bien en chacun(e),
pour en faire une chanson, un choeur, un coeur.
Quel grand coeur cela fera,
la vie qui bat!

Michelle

Poésie

Si on parlait d'art, de mots, de nids,
fragiles harmonies!

Michelle

Le miroir

Au centre de ma maison, un miroir,
derrière de lourdes tentures vertes.
Je les soulève, me regarde.
C'est un miroir affolant,
qui semble trop profond pour être fidèle.
Soudain, un bruit grinçant me fait sursauter,
je ne vois plus mon image,
le miroir s'ouvre comme une porte.
Je m'avance, surprise, surmontant ma frayeur.
J'avance vers l'ouverture, jette un oeil à l'intérieur.
C'est une pièce minuscule et ronde, peinte en rouge,
et dont les murs suintants vibrent constamment
en vagues vivantes.
Je me penche, manque de tomber, m'agrippe au miroir.
Il n'y a pas de plancher mais un trou
dont je ne vois pas le fond,
un trou qui s'enfonce dans la rougeur profonde
comme une artère dans le corps.
Je lève les yeux, qu'y a-t-il plus haut?
Un chemin rouge qui s'élargit, s'élargit,
devient de plus en plus brillant,
le rouge devient orangé, et enfin une lueur très vive,
fascinante mais trop brillante, brûlante,
mes yeux se ferment sous le choc.
Je referme la porte-miroir et les lourds rideaux.
Peut-être qu'un jour j'y retournerai,
avec des lunettes fumées.

Michelle
9 octobre 1985

Soleil d'hiver

Dans un état paradoxal entre la création et le néant,
je voudrais parler, pour le faire vibrer, du soleil vivant.
Je pressens en moi sans cesse ses vibrations lentes mais insistantes,
et encore sous le seuil de ma pensée consciente.
Alors, je végète, je me ronge et j'attends.
Je sens que tout peut sortir de ce trompeur néant,
tout se presse à la sortie vers la vie.
A quand la coulée, la source vivante d'inspiration?
quand les mots seront-ils mûrs pour surgir?
Est-ce moi qui érige ce mur et qui bloque ce flot fracassant, bouillonnant,
qui frappe à la porte de mon cerveau conscient?
Dois-je patienter, attendre qu'au fil du présent
les mots surviennent en leur lieu, en leur temps?
Les mots sans histoire, solitaires, restent sans effet,
avant qu'un être humain en ait percé le coeur.
La source vive des mots qui se sont frayé un passage vers la lumière,
c'est un réservoir infini où l'on peut puiser. Au hasard?
Non, il faut suivre les lois de l'intention profonde
et c'est pour naître et vibrer, enfin libres et vivants,
que les mots me causent tant de maux!

Michelle
19 avril 1983

Ecriture

Parfaire le filet de mémoire,
le faire voltiger dans sa main, dans sa tête,
inviter sa plume à creuser en profondeur dans la nuit
mais parfois aussi en douceur, en rires,
en folies de toutes les grandeurs,
suivre l'itinéraire de chaque labyrinthe
avec la prudence de ressentir d'avance chaque pas,
ou bien de revenir par une autre route
si celle-ci bloque en chemin,
l'écriture, c'est un peu ça.

Michelle
1er janvier 1984

Centre

Je l'envie, monsieur lubie chronique,
mais il faut pour envahir le vide funeste
absorber le fantôme qui recherche un savoir perdu,
et se consacrer à rasssembler les ordures
pour réparer l'injuste sort,
s'engager à perdre le nord,
à chercher encore,
pour trouver un secret lumineux,
centre énergique et réel,
le réveiller, le pousser par les ailes,
pour défriper sa forme et le propulser
dans un vol plané silencieux.

Centre intense au milieu du noir,
envahi lentement de blanc, à l'infini.
Centre, centre, réveille-toi, c'est moi.
Mais je recule encore une fois, hélas!

Michelle

L'inconnu


Un de mes premiers dessins, un de mes préférés!

Les étoiles

Je dansais et comme c'était sur un bon vieux blues et que j'étais seule, j'ai pensé à ouvrir les bras et à tourner sur moi-même en pensant à mes proches. Plusieurs se sont succédés, ont dansé avec moi un petit bout sans parler, mais quand j'ai pensé à Cosmique, il m'a dit: "Je t'apporte des étoiles! " Il y en a deux qui sont venues briller dans mes yeux!...

(Cosmique était un bon ami à moi, un type très original, spécial, marginal, un philosophe méconnu, qui est décédé quelques mois avant que j'écrive ceci.)

Et voici le poème que cette phrase m'a inspiré. Ne croyez pas que je me crois dorénavant en possession de ces dons, j'y travaille depuis longtemps. Les idées et les mots ont surgi à mesure que j'écrivais, me remplissant d'une grande joie.

LES ÉTOILES

Cher Cosmique, quels dons tu me fais là? Comme les anges de la chanson, ces cadeaux viennent du ciel, ils n'ont rien de matériel. Voyons voir, cher Alain, ce que tu m'apportes. Des étoiles, ça ne s'emballe pas, sauf les comètes comme de raison, qui s'élancent, emballées, au-dessus de l'horizon. Pour déballer une étoile, ça doit prendre mille précautions. Ne ris pas, c'est vrai ça, c'est de l'énergie en fusion. Et dans la splendeur fulgurante qui s'empara de ma vision, je reconnus sans hésitation la pureté alliée à une belle curiosité. Je reconnus l'enfant concentré dans son univers à cent dimensions, quelle étoile de joie! Oui, empare-toi de moi! Ah oui, c'est bien de toi, Cosmique, je te reconnais là. Bien sûr, tu as raison, rien n'est menaçant dans ce magnifique présent.

Voyons un peu le second de ces beaux dons. Cette étoile m'aveugle tellement, qu'à la fin j'entre dedans, attirée malgré moi, surprise d'y être à l'aise. Ce n'est pas surprenant, c'est le présent, et l'enthousiasme du moment, permettant de créer naturellement, dans cet univers attirant et repoussant. Cette étoile, c'est le don de l'instant où le temps s'arrête éternellement, c'est la magie qui recrée ce monde autrement. Et c'est une grâce qui m'échoit? Pince-moi, je ne rêve pas? Tu veux bien partager ce présent avec moi? Merci, Alain...et il répond: "Y a pas de quoi!"

Il y en a une troisième; celle-ci, elle rougoie d'un éclat étrange; je m'avance donc plus près, attirée par cette rougeur vivante, et qui m'inquiète un peu, ma foi. Mon Dieu, qu'est-ce que c'est que ça? Et Cosmique de rire aux éclats... car au milieu de ce brasier, un petit être vivant, bravement, se faisait un chemin parmi les éléments, répondait à ce feu par un autre aussi grand. Il était la promesse d'un éternel printemps, car au sein du pire des tourments venait de naître en ce monde turbulent l'humain transformé et transformant, se riant des obstacles, car il sait qu'ils servent à grandir. Il suffit d'y croire vraiment, tout dans la vie est transformant. Le secret de cette étoile, c'est le plus grand des mystères, celui qui nous porte au sommet de la croix, dans ce monde qui a soif d'accomplissement. Ce monde où les hommes jusqu'à maintenant ont souffert sans savoir pourquoi et comment. Bienvenue à l'homme renaissant de la part d'un humain reconnaissant.

Et en attendant que le monde en soit transformé, ce qui, soit dit en passant, risque très fort d'arriver, eh bien, moi, je vais continuer à avancer, espérant que tous le fassent également. C'est ton voeu, à toi aussi, Cosmique, sûrement.

Eh bien, adieu cher ami, et merci. Je comprends que ces beaux présents sont à partager entre tous, naturellement. Il n'en tient qu'à nous, l'énergie est ici maintenant, dans ce présent abracadabrant!

Michelle
31 décembre 1996

dimanche 17 mai 2009

Homme en construction

L'homme est un être en construction. L'humanité commence juste à sortir de son adolescence.
Et comme l'adolescent, l'être humain a voulu croire qu'il était supérieur aux espèces qui l'ont précédé, et capable de grandes choses...
Et maintenant, il est dans un tournant. Il s'aperçoit qu'il a tout à apprendre de l'animal (l'instinct naturel, la simplicité, l'épanouissement des sens, l'esprit collectif), des plantes (la patience, la croissance), et même du minéral (la tranquillité).

Il se rend compte de tout le saccage de sa planète, dont il est le principal responsable, de son inconscience qui nous fait frôler le désastre. Il devient plus humble (enfin, souhaitons-le), il commence à mûrir.
L'humain a ceci de particulier qu'il est profondément seul, il est unique, chacun a son propre cheminement; chacun peine pour comprendre ce qu'il est et vers où il s'en va. Et ce n'est qu'au prix de souffrances et d'une grande solitude... qu'il s'achemine lentement vers la reconnaissance du Soi, de cet être complexe et individuel intimement relié à l'univers. Et ce n'est que rendu là, dans ce qu'il est de plus vrai, que l'humain enfin se sent partie intégrante du Tout, qu'il est devenu un Homme, qu'il peut être fier de Soi.

Michelle

Or et mousse

Mon petit dieu intérieur,
toi qui viens au monde
après un long exil,
sors de ton île.

Michelle

samedi 16 mai 2009

Sérénité

Le temps est vivant
et chaque humble moment
est serti de fantaisie
cachée dans les replis de la vie.

Je la découvre soudain
au carrefour des chemins
une piste s'ouvre enfin
et je déploie mes ailes!

Michelle

Aimer

Aimer, c'est bien élargir son horizon,
dépasser la première impression
pour accueillir en Soi une autre dimension!

Aimer, c'est être vrai, être franc,
l'autre en fera autant.
(Ce n'est pas garanti... mais on peut toujours essayer)
Donner enfin la chance... aux timides de s'enhardir,
aux violents de s'adoucir, aux plus durs de ramollir.

Aimer, c'est la plus douce énergie;
l'amour qui nous guérit, un élixir de vie.
L'amour universel nous fait pousser des ailes!

Saint Valentin a paraît-il rendu
à une petite fille aveugle la vue.
En vérité, loin de nous aveugler,
l'amour tout au contraire en passant nous éclaire!

Aimer, c'est trouver la bonne longueur d'onde
imprégnée de sérénité, de rire, de fraternité
et remuer ainsi mers et monde!

Ah oui! c'est vrai, l'amour illumine tout autour.
Quand elle vient nous frôler, comment lui résister,
à la magie d'aimer!

Michelle

Saint-Valentin 2004

Notre Mère

Dans les hautes montagnes et dans les vastes plaines,
Les forêts, les déserts et les grands océans,
Dans la vie des champs et dans la vie humaine,
Du grain de sable au bois, des fleurs aux séquoias,
Des moustiques aux loups, des sardines aux baleines.
Les forces de la Nature sont en chacun de nous!
Elles sont toujours à l’oeuvre, oui, en tout et partout.
L’homme imprègne la vie de son multiple esprit,
Cultive son coin à lui pour éloigner la nuit.
La Nature est sagesse, Maître à notre portée
Qui parle à tous nos sens avec subtilité.
L’eau coule sans relâche sculptant même le roc,
Elle entretient la vie dans sa fertilité.
Les plantes, patiemment, contournent les obstacles.
La mer, un réservoir d’une richesse infinie
Comme l’esprit humain, déborde de mystères.
Explore avec respect ces dimensions bénies,
Prends-en chaque élément avec délicatesse,
Avec beaucoup d’amour, d’attention, de tendresse!
Prends soin avec amour de ta Mère, la Terre.

Michelle
26 mars 2006

Caricature de soleil

J'ai écrit ce poème en 1983. Il exprime bien ce que je ressentais durant cette étape intéressante mais difficile. Pour changer, il faut prendre conscience, donc arrêter de s'illusionner sur soi-même, et de projeter sur les autres et sur le monde son propre malaise. Accepter de se voir parfois dans sa petitesse, ou dans son orgueil, et l'assumer. C'est ce qui m'arrivait alors. Je n'arrivais pas à me sentir à l'aise avec mon entourage, soit je me sentais au-dessus, soit je me sentais en-dessous. J'ai beaucoup travaillé sur ce dilemme qui m'habitait, et j'en suis venue à bout, juste en mettant le doigt dessus franchement, en le vivant intérieurement:

Je veux trouver mon vrai soleil!
Dans ma noirceur, je cherche anxieusement l'ouverture.
Parfois, comme dans un rêve, je me dirige vers un fugace bonheur,
que je ne peux conserver, il m'échappe,
parce que c'est un faux bonheur bâti sur l'espoir de m'en sortir,
de sauver ma tête et mon coeur.
Je n'ai pas de vrai désir,
je ressens trop de peur pour me laisser être sans demander plus.
Je ne me donne pas le droit de me laisser aller.
Désemparée, vidée, centrée sur moi-même,
ou plutôt sur ma douleur de ne pas vraiment vivre,
de jouer à être bien, jouer à vivre.
Caricature de soleil.
Je ris. En-dedans, j'ai peur.
Je taquine, je mime la paix, j'essaie de mimer la vie.
Mais la vraie vie n'est pas cette marionnette
qui fait semblant de vivre, alors qu'elle est inerte et vide.
La vraie vie veut éclore, c'est elle qui me fait voir et entendre ma peur.
C'est elle qui me harcèle, me déchire, me montre sans pitié
que je me trompe de chemin,
que cette nourriture, ces fantasmes, ces faux soleils
ne peuvent que m'empoisonner.
La vraie vie pousse sans relâche, elle veut surgir,
elle veut sortir de terre, s'épanouir aux rayons du soleil.
Et je souffre, puisque je ne veux plus me nourrir d'illusions,
puisque je ne peux plus vivre ainsi,
et que je n'ai pas appris à vivre autrement.
Je n'ai pas appris à me délivrer de ma peur des autres,
comment alors puis-je les aimer, les voir comme ils sont!
Déchirement intérieur, que les hommes appellent folie!
Ces hommes ne savent pas qu'il existe une vraie vie
et que la route qui y conduit passe souvent par la souffrance,
puisqu'on ne peut l'atteindre sans laisser tomber les masques,
les façades, les miroirs truqués, qui ne montrent pas notre vrai visage,
mais qui nous flattent, nous endorment dans une facilité toute en surface.
Ils nomment folie cette poussée de vraie Vie qui nous tord,
nous écrase, nous fait crever de peur,
pour qu'on n'ait plus qu'un seul désir,
atteindre la vérité qui crie au fond de nous,
parce qu'elle meurt d'envie de vivre,
de s'épanouir sous la chaude caresse du soleil vivant,
que les hommes appellent Dieu.

Michelle
22 mars 1983

Paix

Paix, viens me voir un moment,
montre ton ombre dans le rideau profond
séparant le jour de la nuit.
Viens me voir, m'écouter,
m'entendre et me regarder,
viens goûter à ma table,
viens me réconforter.
Paix, frôle-moi, caresse-moi, pénètre-moi.
Paix, reste,
Paix, reste, je t'en prie.
Laisse-moi m'imprégner de toi,
en-dedans, en-dehors, en surface.
Viens.

Michelle

Apprenti-sage

Energie, es-tu là?
Reste auprès de moi.
Je veux parcourir les gammes
de tes désirs,
arrêter de nourrir des fantasmes,
me forcer à réagir,
à comprendre autrement,
à ralentir parfois le temps
dans les plus beaux moments.
Maintenant, l'important,
c'est surprendre comment
le génie qui éclaire ma vie
pourrait l'éclairer en-dedans
en même temps,
pour que je n'aie plus envie de mourir.

Michelle

Hommage à Carl Jung

Un labyrinthe, c'est long à parcourir,
alors, il a pris tout son temps
pour l'explorer, le connaître intimement.
Il a plongé son regard et son âme
dans les profondeurs de l'esprit.
Il a ressenti la vie derrière et dans la folie,
la vie qui est toujours là, qu'on retrouvera,
au bout des dédales, réelle et rajeunie.
Ariane lui a glissé dans la main le fil
qui au long des années, lui a permis de cheminer
dans ce labyrinthe où des milliers d'images
ont émergé sur son passage.
Une empreinte réciproque est restée
entre lui et ceux et celles qu'il a côtoyé(e)s.
Cet homme a beaucoup et vraiment aimé,
et plus que tout la vérité.
Grâce à lui, le chemin est tracé,
longue vie à la vraie liberté.

Michelle

Présent

Il faut prendre le présent pour ce qu'il est,
réalité vivante du temps qui passe,
le temps qui roule sans savoir d'avance où,
sans oser s'y faire,
oscillant tout le temps,
regardant le passé, imaginant l'avenir,
le temps présent n'a plus d'espace,
pas d'air pour respirer, pas d'énergie pour exister.
Présent? Absent aussi, en partie.
Ce qui est vivant, c'est le présent,
c'est toujours lui qui conduit plus loin,
et non, comme on pourrait le penser, le futur.
C'est le présent qui compte, c'est lui qui passe,
il faut le toucher quand il passe, le toucher en profondeur,
le sentir, le goûter, l'entendre et le voir,
pour l'avoir, le retenir, le temps qui fuit dans ce qui n'est plus,
qui court dans ce qui n'est pas encore,
qui ne peut plus se regarder comme il est,
dans sa simplicité, ses signes discrets,
et dans l'émotion qu'il nous AMÈNE.

Michelle

Para-dit

Alternative à ce qui s'est dit,
remise en question du passé
pour faire émerger
un futur vivant
du dedans

Michelle

S.O.S. public

Mêlons-nous de nos oignons.
Regardons-nous ensemble le nombril.
Nous voyagerons vers la simplicité
dans un espace-temps qui s'explique enfin,
on part, la mer est belle à souhaits.

Et si la lumière pouvait
se séparer des ténèbres...
émerger dans nos consciences
renouvelées!

Michelle

Jeune aise

Il ne faut pas lui demander mer et monde
à l'enfant qui s'ébranle et commence à extérioriser
une énergie nouvelle, qui ne sait trop où aller,
mais ailleurs...
En attendant, aie heures, le temps me fige.

Michelle

L'oeuvre au noir

L'oeuvre au noir, début de la transformation alchimique de Soi. Tout est encore nébuleux, informe, l'anxiété et le doute planent. Cette période peut durer très longtemps et décourager plus d'un. J'ai persisté, et ne l'ai jamais regretté!

Oiseau de la paix

Trouver d'abord la paix en soi.

Extra-terrestre

Symboliquement, l'extra-terreste représente tout ce qui en Soi nous est inconnu, étranger.

Cheminement

Un de mes premiers dessins, à la recherche de moi-même.

Création

On ne peut créer sans l'étincelle
qui nous vient d'en-dehors
s'accordant à l'énergie du dedans,
et dansant avec elle une valse légère,
faisant virevolter la vie dans un espace infini.

Michelle