samedi 22 décembre 2012

Rêve du 20 décembre


 
 
Un jeune homme grand et mince, dans la vingtaine, me montre un jeu de cartes comme je n'en ai jamais vu.  Des parties s'emboitent ou se soulèvent, comme dans un livre Pop-up.  Il m'en montre assez pour aiguiser mon intérêt et il me dit qu'il pourrait me le vendre.  Il me parle de chiffres mais je n'arrive pas à comprendre combien il veut pour.  Je lui pose la question.  Il me dit je crois 6 ou 7 dollars.  Puis il s'en va en me laissant le jeu.  Je me dis qu'il a pris lui-même l'argent.  Mais en a-t-il pris plus?  Je sais que j'avais peut-être 300 ou 400 dollars, je venais de faire un retrait à la banque.  Je prends mon sac sous la table.  Ça se passe dans un restaurant ou un café.  Au premier coup d'oeil, je ne trouve plus de portefeuille.  Je dis tout haut de ne pas se fier à cet homme, que c'est un voleur.  Puis je trouve deux billets rouges, je crois que ce sont des $50.00.  La serveuse part avec un des billets en arrière du café en me disant qu'elle me rapporte le change.  Je la suis.  Elle dit qu'elle connait des gens qui connaissent ce jeune homme et qu'il est correct, ils lui font confiance.  Elle ajoute qu'il est presque aveugle.  Je reviens à ma place en me demandant s'il s'est trompé en comptant tout simplement.  Et puis je réalise que j'ai des billets de $100 dans les mains.  Je regarde le 2e billet resté dans mon sac: c'est un billet de 501 dollars!!!  Me voilà plus riche que je l'étais.  Je rencontre deux personnes que je connais, mon amie Christiane est je crois une des deux.  Il y a un garçon avec elle. On me dit de regarder.  Le gars a commencé à utiliser les cartes.  Il a construit un appareillage en carton qui ressemble à un "kit" de chimie.  Il verse d'un contenant à un autre quelque chose qui devrait provoquer une mauvaise réaction chimique.  Il ne se passe rien, mais tout à coup, à quelques pieds en avant, le feu prend sur des éléments de poêle, d'un très vieux poêle noir en fonte.  Ça me surprend et me fascine.  Le rêve se termine là.
 
501 dollars:  l'énergie du SOI - L'oeuvre au rouge en alchimie est justement l'atteinte du Soi, la phase ultime du processus d'individuation.  Voilà une belle promesse de la vie, ou du moins un encouragement à poursuivre mon cheminement qui est en bonne voie!
 
Joyeuses fêtes,
Michelle

samedi 17 novembre 2012

Chemins de ma vie

Boulevard Desaulniers à Longueuil, 8 octobre 2012


Moi et ma soeur Louise avions trouvé, quand nous étions enfants, un chemin secret pour nous rendre à l'école, qui se trouvait à 1 km de chez nous.  Un raccourci disions-nous, mais ce qui nous donnait cette impression, c'est que nous y trouvions l'aventure ... oh rien de sensationnel, mais par exemple, il y avait un chien qui nous faisait peur, des flaques de glace à briser en hiver, de la verdure en été ... je m'en souviens vaguement à vrai dire mais je me souviens du sentiment qui nous animait, d'avoir notre chemin à nous, d'où nous sortions avec mille précautions pour ne pas vendre la mèche, pour garder le secret.  En fait, c'était une ruelle derrière les terrains.  Je suis revenue dernièrement habiter dans ce quartier.  Louise et moi nous avons cherché ce chemin resté vibrant dans nos souvenirs, mais il avait disparu.  Cet espace n'existe plus, absorbé par les terrains avoisinants. 

Il y avait aussi près de chez nous le chemin de fer.  Quand nous allions à l'église ou à l'école, nous devions traverser ce chemin surélevé où passaient les trains, ce qui devenait parfois périlleux en hiver quand la glace recouvrait cette élévation de terrain.  Je me souviens surtout avoir rencontré cette difficulté en me rendant à l'église pour assister à la messe le dimanche matin.  Dans ce temps-là et après, j'ai fait plusieurs fois ce rêve:  j'étais immobilisée sur les rails, incapable d'en descendre.  C'était la nuit et je voyais la forte lumière d'une locomotive au loin qui venait dans ma direction.  La panique s'emparait de moi.  Plus tard, en y repensant, je me suis dit que ce cauchemar symbolisait l'écartèlement que je vivais entre la sexualité d'une part, ma libido, représentée par la puissance de la locomotive, et d'autre part la spiritualité, représentée par l'église.  La sexualité nous était présentée comme le péché par excellence, qui pouvait nous faire perdre notre âme.  J'étais littéralement torturée mentalement à cet âge-là par la peur du péché mortel et de l'enfer.  Un jeune prêtre m'avait même dit à l'âge de 11 ans environ que j'avais perdu mon âme, après que je lui aie confessé m'être touchée.  Je me vois encore en profonde réflexion de retour à mon banc ... et ma conclusion: c'est impossible!

Plusieurs années plus tard, mon dilemme a trouvé sa solution.  A 19 ans, j'ai quitté rituels et croyances religieuses de mon enfance pour chercher, à travers la lecture surtout, de nouvelles avenues où spiritualité et sexualité n'étaient pas en conflit.  Le chemin de fer a été démantelé, le terrain aplani.  On trouve maintenant au milieu du boulevard un chemin piétonnier et cyclable, du gazon et des arbres de chaque côté.  C'est un chemin paisible où il fait bon se promener.  (Voir photo ci-haut)

Ces deux chemins représentent bien symboliquement le parcours de ma vie.  Comme le chemin secret de mon enfance, mon aventure intérieure parsemée de points de repère sur lesquels je me penche avec intérêt et curiosité m'a toujours nourrie.  Ce qui m'a aidée à supporter d'autre part les événements pénibles et les temps morts.  Un lien de confiance s'est établi entre moi et la Vie.   La peur est toujours présente, mais elle a sa raison d'être.  Elle fait partie du mystérieux sentier découvert par une enfant au seuil de sa vie.  Sentier qui au fil du temps l'a guidée vers l'adulte que je suis aujourd'hui.

Michelle
17 novembre 2012

vendredi 24 août 2012

A la fin de l'hiver - Lecture au second degré

Ce billet est la suite du billet précédent.  Si ce n'est déjà fait, veuillez lire d'abord:  A la fin de l'hiver - Résumé du livre.

L'hiver est une longue période de gestation où la nature est en sommeil, où le froid est intense.  Il correspond à la nigredo, période obscure au début du processus d'individuation.  Le Peuple est à l'abri dans le Cocon.  Un cocon est une demeure transitoire, lieu d'une transformation lente et laborieuse.    Il n’est pas une demeure permanente, mais en attendant la fin de l’hiver, il offre un abri.   La gestation est affaire féminine, Yin.  Le chef du cocon est une femme.  

Thaggoran le chroniqueur est le gardien des grands livres du passé.  Ces grands livres correspondent à l’inconscient collectif.  Il ne faut surtout pas oublier que le présent devient à mesure passé. Le chroniqueur continue donc de narrer les aventures du Peuple au jour le jour.  Thaggoran est aussi le gardien d’une pierre magique qu’on dit venue des étoiles :  pierre philosophale, compréhension du sage qui à l’aide de l’intelligence du cœur et de l’intuition, peut percer plus d’un mystère.  Mais cette pierre peut aussi devenir redoutable car le contact avec l’inconscient n’est pas sans danger. Ces chroniques du passé me font penser à ce que les Rose-Croix appellent « la mémoire de la Nature»  et certaines doctrines  ésotériques  « les annales akashiques ».   La pierre philosophique est notre lien avec cette mémoire collective que Jung appelle l’inconscient.

Le faiseur de rêves est dans un état de sommeil depuis l’entrée dans le Cocon.   Il est le dernier représentant de la race humaine.  Sa seule fonction est de rêver.  Le rêve, la voie royale vers l’inconscient, disait Freud.  Figure énigmatique, ce faiseur de rêves est le seul lien entre l’humanité disparue et le Peuple, nouvelle espèce qui a conservé de l’état animal une fourrure couvrant tout son corps.  Qu’est-ce à dire?  Ce nouveau peuple aurait-il comme mission de concrétiser ce qui est demeuré virtuel dans l’esprit du faiseur de rêves?   Le faiseur de rêves, d’après une ancienne prophétie, se réveillerait quand le temps serait venu de quitter le cocon, c’est lui qui annoncerait la fin de l’Hiver, avant de mourir.

Maintenant, parlons de Hresh.  C’est un garçon de 8 ans.  On l’a surnommé Hresh-le-questionneur parce que sa curiosité est insatiable.  Mais lors de son baptême, il décide que désormais il s’appellera Hresh-qui-a-les-réponses.   Ça me fait penser à une des premières énigmes qui me sont venues à l’esprit, en 1983 :  « Noémie ».  Je ne connaissais aucune Noémie.  J’ai donc eu recours à la langue des oiseaux, j’ai séparé ce nom en syllabes :  « No way me », pas très encourageant!  Mais tout de suite m’est venue une autre façon de l’écrire :  « Know way me ».  Ainsi, j’étais à la fois celle qui n’a pas de chemin, et celle qui connaît le chemin. 

Hresh-le-questionneur devient, au fil du temps, Hresh-qui-a-les-réponses. Curieusement, en devenant chroniqueur, il acquiert aussi le surnom de « L’ancien ».  Ce qui n’est pas forcément contradictoire, puisque chacun de nous, par son lien avec le Tout, est dépositaire de tout le bagage de l’humanité.   Et l’enfant en éveil, vierge de toutes les influences qui nous assaillent à mesure qu’on grandit, est bien celui qui représente le mieux l’homme à son état naturel.  Etienne Perrot, dans le livre « Des étoiles et des pierres », écrit :  « La vie au niveau central est une vie d’enfance ».  D’ailleurs c’est Hresh qui découvre la cité ancienne, il est le premier à y pénétrer.  La cité c’est bien sûr le Soi.  Hresh constate que cette ville est formée entièrement de cercles imbriqués les uns dans les autres, de différentes grandeurs, mandalas représentant les êtres dans leur totalité, si différents les uns des autres, et pourtant si semblables et inextricablement reliés. Dans cette ancienne cité, ils trouveront de vieilles machines conçues jadis par l’humanité, qui leur permettront de fonder une nouvelle civilisation.  Maints secrets qui semblent perdus sont bien gardés dans l’inconscient. 

Le Peuple rencontre une autre tribu, les Beng.  Ils sont très étonnés de réaliser que les Beng ne parlent pas le même langage qu’eux, et vénèrent d’autres dieux.  C’est Hresh qui le premier comprend pourquoi ces nouveaux venus ne les comprennent pas, et vice versa.  Et il est aussi le premier, grâce à sa pierre magique et à son organe sensoriel, à comprendre le langage des étrangers.  Ce qui lui permet de rencontrer le vieux Sage, avec qui les échanges sont riches de questionnement et d’enseignement, de part et d’autre.  La figure du vieux Sage survient dans les rêves quand le temps est venu de franchir une étape, d’accéder à de nouvelles connaissances.  Et c’est bien sûr l’enfant en nous qui s’ouvre à ce qui lui est étranger.  Il n’a pas d’œillères, l’inconnu ne lui fait pas peur!

Parlons aussi un peu du couplage, cette union complète de deux esprits.  Une perspective alléchante, mais aussi un peu angoissante.  Hresh est initié par Torlyri au couplage.  C’est ainsi qu’elle prend conscience de l’étrangeté et de la richesse de l’esprit de Hresh.  Plus tard Hresh et Tatiane entrelaceront ainsi leurs esprits avec délice.  Une étape ultérieure dans l’avenir des communications, pour nous, humains limités? 

A la fin, Koshmar meurt.  En alchimie, on parle du vieux roi qui représente ce qui en nous doit mourir pour laisser la place au prince, qui instaurera le renouveau.   Et c’est Tatiane, la compagne de Hresh (son anima), qui sera le nouveau chef du Peuple.  Le temps est venu de quitter l’ancienne cité. C’est le début d’une nouvelle aventure.

Comme Jonathan Livingstone le goéland, nous réalisons que ce qui semblait être le but ultime du périple devient le point de départ d’une nouvelle aventure, la plus palpitante qui soit:  celle de la « pierre vivante » en Soi.

Amicalement,
Michelle

A la fin de l'hiver - Résumé du livre

Comme tous les bons livres de science-fiction, "A la fin de l'hiver", de Robert Silverberg, recèle un trésor de symboles qui parlent à mon âme.  Je vous en fais d'abord un résumé, une lecture au 1er degré.  Un nouveau billet suivra qui tentera d'en extraire une lecture au 2e degré.

Quand est survenue une pluie d'étoiles de mort, le Peuple s'est réfugié dans ce qu'il a appelé le Cocon, sous la terre, durant le Long Hiver qui a duré 700,000 ans.  Enfin des signes surviennent leur annonçant que le Printemps Nouveau est arrivé. 

Le Peuple est depuis toujours gouverné par des femmes.  Koshmar est le chef actuel.  Il y a aussi Torlyri, la femme-offrande qui seule a le privilège de sortir une fois par jour du Cocon pour accomplir un rituel destiné aux dieux.  C'est aussi elle qui, lorsque le temps est venu, à l'adolescence, initie chaque jeune au couplage.  Le couplage qui s'effectue par l'entrelacement des organes sensoriels, provoquant ainsi l'union complète de deux esprits.  Il y a aussi l'accouplement bien sûr, mais le couplage est un acte beaucoup plus intime.  Koshmar et Torlyri sont des compagnes de couplage.

Il y a aussi Thaggoran le chroniqueur, gardien des grands livres du passé, qui continue à consigner dans le présent tous les événements marquants qui surviennent dans le Peuple.  Il est le seul de la tribu qui vit jusqu'au bout de ses ans.  Tous les autres doivent à l'âge de 30 ans quitter le cocon vers une mort certaine.  Le chroniqueur est aussi gardien d'un objet magique, le Barak Dayir, qui lui permet entre autres de connaître parfois ce que leur réserve l'avenir.  Il utilise rarement cette pierre, car elle possède aussi des propriétés terrifiantes.
 
Dans le Cocon sommeille depuis "toujours" le faiseur de rêves, très étrange créature.  Ce jour-là, pour la première fois, le faiseur de rêves se réveille ... et meurt après avoir tenté de prononcer les mots annonçant la fin du Long Hiver.  Le temps est venu pour le Peuple de sortir du Cocon, c'est le début d'une nouvelle aventure.   Hresh en est très excité, mais plusieurs autres en tremblent de peur.  Hresh est un enfant de 8 ans.  On le surnomme Hresh-le-questionneur.  Sa curiosité est insatiable.  Dehors, le Peuple va de découvertes en découvertes, on ne cesse de s'étonner.  Des créatures dangereuses les attaquent.  Thaggoran, le chroniqueur, est tué par une de ces créatures.  Hresh sollicite l'honneur de devenir le nouveau chroniqueur.  On se moque d'abord un peu de lui mais... il est le seul qui sait lire et écrire, il a appris avec Thaggoran.  C'est ainsi qu'un enfant de 8 ans devient chroniqueur, et suivant la tradition on l'appellera aussi "L'ancien".

Hresh atteint l'âge de 9 ans, âge du baptême dans le Peuple.  L'enfant alors change de nom.  Hresh, avec un certain aplomb, décide qu'il s'appellera désormais:  Hresh-qui-a-les-réponses.  Il ne les a pas toutes, bien évidemment, mais ce n'est qu'une question de temps.

Le Peuple découvre une grande ville, vestige du passé, dont on parlait dans les chroniques.  Toute la ville est construite en cercles de différentes grandeurs, imbriqués les uns dans les autres.  Hresh y part à la recherche de machines dont on parle dans les grands livres du passé, machines qui devraient leur permettre d'établir les bases d'une nouvelle civilisation.  Ils rencontrent un autre peuple, les Beng, qui à leur grand étonnement parlent une autre langue et vénèrent d'autres dieux.  Hresh découvre grâce à la pierre magique et à une machine mystérieuse, qu'au temps de la Grande Planète (avant les étoiles de mort), son Peuple n'était pas humain, mais animal.  Cette découverte le trouble profondément.  Les humains formaient une race extrêmement ancienne déjà, qui côtoyait six autres races,  Le faiseur de rêves était un humain.  Les humains ont été décimés par les étoiles de mort.

Parmi les Beng vit un vieux sage.  Grâce à sa pierre magique et à son organe sensoriel, Hresh a appris le langage des Beng.   Il entre en contact avec ce vieux sage et bénéficie de son expérience.  Leurs échanges sont très fructueux de part et d'autre.
 
Enfin, le Peuple se scinde.   Harruel, le plus fort des guerriers, veut devenir chef à son tour.  Il décide de partir et emmène avec lui un petit groupe.  Le reste du Peuple décide à son tour de sortir de la ville.  Koshmar vient de mourir, Torlyri restera chez les Beng, elle y a trouvé l'amour.  La nouvelle compagne de Hresh, Tatiane, devient chef du Peuple.  Une nouvelle aventure commence ...


A bientôt,
Michelle

samedi 30 juin 2012

LE RETOUR



Me voici revenue dans le quartier où j'habitais quand j'étais toute jeune, de l'âge de 7 ans à 14 ans. J'ai emménagé ici sur la rue Dorion le 30 mai dernier. 


Beaucoup d'événements sont venus bouleverser ma jeune vie durant ces sept années. J'ai dû être opérée deux fois. Rien de grave, mais ces séjours à l'hôpital m'ont beaucoup marquée. Un de mes cousins à l'esprit dérangé, plus âgé que moi de plusieurs années, m'a fait voir les hommes d'une drôle de façon, par son exhibitionnisme, son approche sournoise et ses baisers forcés. Pas très agréable comme préambule pour une belle sexualité. 


A 10 ans, j'ai franchi la frontière entre l'enfance et l'adolescence. Je suis devenue grande fille, comme on disait dans le temps. Et puis un jour je suis tombée en amour. Il avait les cheveux rouge feu et les yeux verts. J'avais 11 ans, il en avait 18 je crois. Je ne le connaissais pas. Il habitait sur la même rue que moi. En trois ans, il m'a adressé la parole deux fois, ce qui m'a plutôt refroidie qu'enflammée. J'étais en amour avec l'amour, comme on peut l'être à cet âge-là. 


Quand je revenais de l'école ou de l'église, je marchais sur la rue Saint-Georges jusqu'à la rue Dorion. Rendue à ce carrefour, mon coeur s'emballait car au bout de la rue Dorion, je voyais la maison de Gérald et sa fenêtre. Souvent il était là, me regardant arriver. J'étais dans tous mes états. Je viens de déménager juste là, au carrefour, au coin des rues Saint-Georges et Dorion, comme si le passé était venu me chercher, me prendre par la main et par le coeur, et me ramener là où mon coeur s'est emballé tant et tant de fois. 


Le quartier a beaucoup changé depuis ce temps-là, 50 ans se sont écoulés. La maison de Gérald a brûlé il y a longtemps. Beaucoup de souvenirs surgissent en moi quand je marche dans ces rues, superposant d'étrange façon les lieux de mon enfance au quartier présent. Plusieurs petits commerces ont disparu. Entre autres le magasin "Chez mémère Goudreau" où j'allais dépenser mes 35 cents hebdomadaires: pour ce prix-là, je pouvais acheter pepsi, chips, chocolat et beaucoup de bonbons. 


Dans son livre "Parfum de rose et de tabac", Lysette Brochu écrit:

"Les lieux de notre enfance forment notre géographie intérieure, trament même notre destin. Ce sont des points de repère pour nous permettre de retrouver les odeurs de la vie." 


"Je suis certaine que le bonheur est dans la souvenance des choses, dans notre capacité d'accueillir notre passé, de l'assumer, d'en faire un tremplin pour notre avenir. Le passé et l'avenir se cristallisent dans notre présent, notre intemporelle conscience du jour." 


Une image m'est venue en tête le 20 juin: une clé attachée à un porte-clés rond, mou et rouge, qui me semble organique. Ça bouge, ça fait des mouvements dans les airs, des mouvements de pénétration. Je n'ai pas le sentiment de diriger ça, mais je sais que ces mouvements ont un rapport direct avec moi et se produisent malgré une certaine réticence de ma part. Cette clé et ce porte-clés, ils sont intimement reliés à moi. Ils représentent tout ce que j'ai vécu et ce que j'ai à vivre encore. Le porte-clés est organique, rouge, mou, comme la chair, comme la vie humaine, pétrie d'émotions et de sentiments. 


Tous ces événements qui jalonnent notre vie 
sont reliés à une clé. 
Une clé pour entrer en soi, 
une clé pour entrer chez soi! 

Michelle

mercredi 16 mai 2012

Contrastes


"Tout ce qui est humain est relatif, en tant que reposant sur des contrastes intérieurs; car tous les phénomènes sont de nature énergétique.  Or, sans un contraste, sans une tension préexistante, il ne saurait y avoir d'énergie.  Il faut toujours que préexiste la tension entre le haut et le bas, le chaud et le froid, etc. pour que prenne naissance et se déroule ce processus de compensation qui constitue précisément l'énergie.  Tout ce qui est vivant est énergie et, par conséquent, repose sur la tension des contraires."

"Plus grand est le contraste, plus grand est aussi le potentiel.  Une grande énergie ne peut sortir que d'une tension correspondante des contrastes."

Carl G. Jung - L'âme et la vie



jeudi 10 mai 2012

Devenir

Jardin botanique de Montréal - Photo prise dimanche dernier


"Ce qu'il y a de meilleur est inexprimable et ce qui, ensuite, vient de mieux ne pénètre pas dans les esprits.  Il faut pouvoir laisser venir.  L'Orient m'a appris ce qu'il exprime par Wu Wei, c'est-à-dire le non-agir (et non le rien-faire), laisser venir.  D'autres aussi l'ont compris.  Ainsi Maître Eckhardt quand il parle de "se laisser".  L'endroit obscur auquel l'on se heurte n'est point vide; on y rencontre la "mère dispensatrice", les "images" et la "semence".  Quand la surface est déblayée, tout peut venir de la profondeur.  Les hommes croient toujours qu'ils se sont trompés quand ils y aboutissent.  Mais s'ils ne savent aller plus loin, la seule réponse, le seul conseil qui ait un sens, c'est "d'attendre ce que l'inconscient a à dire sur la situation".  Une voie, c'est uniquement la voie que l'on ouvre soi-même et que l'on suit.  Il n'y a par conséquent pas d'indications générales qui disent "comment on doit faire".


"Il faut pouvoir laisser le psychique se dérouler sans entraves.  C'est pour nous un art véritable auquel bien des gens ne comprennent rien; leur conscience intervient continuellement pour aider, corriger et supprimer et ne peut laisser tranquille le devenir simple du processus psychique.  La tâche serait pourtant assez simple.  Si la simplicité n'était pas ce qu'il y a de difficile parmi tout."


"Le public commet l'erreur fondamentale de croire qu'il existe des réponses déterminées, des "solutions" ou des conceptions qu'il suffirait d'exprimer pour répandre la clarté nécessaire.  Mais la plus belle vérité ne sert de rien, - comme l'histoire l'a mille fois montré - tant qu'elle n'est pas devenue l'expérience première, profonde de l'individu.  Toute réponse univoque, celle que l'on dit "claire", reste cependant toujours fixée dans la tête, et il est extrêmement rare qu'elle pénètre jusqu'au coeur.  Ce dont nous avons besoin, ce n'est pas de "savoir" la vérité, mais de l'apprendre.  Non pas d'avoir une conception intellectuelle, mais de trouver le chemin qui conduit à l'expérience intérieure irrationnelle et peut-être inexprimable en mots.  Voilà le grand problème.  Rien n'est plus stérile que de parler de ce qui devrait ou pourrait être, et rien n'est plus important que de trouver la route qui mène à ces buts lointains."



"Au début, la personnalité n'est jamais ce qu'elle sera plus tard.  C'est pourquoi il existe, au moins dans la première moitié de la vie, la possibilité d'agrandissement de la personnalité.  Cela peut résulter d'un accroissement venu de l'extérieur, en ce sens que de nouveaux contenus vitaux se déversent du dehors dans la personnalité qui les assimile.  On peut ainsi obtenir un considérable accroissement de la personnalité.  Aussi admet-on volontiers que cet accroissement ne vient que du dehors et l'on fonde sur cette idée le préjugé que l'on parvient à la personnalité lorsqu'on absorbe le plus possible de ce qui vient du dehors.  Mais plus on obéit à cette recette, plus on s'imagine que c'est du dehors que vient l'accroissement de la personnalité, plus on s'appauvrit intérieurement.  Par conséquent, si une grande idée nous empoigne de l'extérieur, il nous faut bien comprendre qu'elle ne nous empoigne que parce que quelque chose en nous va au devant d'elle et lui correspond.  La possession d'une disposition mentale constitue une richesse, nullement l'amas de butin de chasse.  Car tout ce qui entre en nous de l'extérieur ne devient notre bien propre que si nous avons en nous un espace qui corresponde à la grandeur de l'extérieur.  Le véritable accroissement de la personnalité, c'est la venue à la conscience d'un élargissement venant de sources intérieures.  Sans l'ampleur intérieure, nous ne saisissons jamais la grandeur de notre objet.  C'est pourquoi l'on dit avec raison que l'homme grandit en même temps que la grandeur de sa tâche.  Mais il faut qu'il ait en lui ce pouvoir de grandir; sinon la tâche la plus lourde ne lui est d'aucune utilité.  Tout au plus se brise-t-il contre elle."

Carl G. Jung - Extraits de "L'âme et la vie"

dimanche 8 avril 2012

A chaque rêve sa réalité

Photo du magnifique film "Ashes and snow":  http://www.ashesandsnow.org/


C'est une phrase qui m'est venue en tête le 5 mars dernier:  A chaque rêve sa réalité.   J'ai compris le mot rêve dans son sens le plus large: visions, images, idées spontanées.  Je pense que Carl Jung aurait aimé.  Voici quelques images, paroles, idées spontanées qui me sont venues à l'esprit depuis le début de l'année 2012:


2 janvier


Un homme se retrouve dehors, nu, dans l'espace.  Il est face à une ouverture d'un vaisseau spatial.  J'entends:  "Vers l'autre".


(Pauvre homme, ce doit être froid, dans l'espace intersidéral.  Brrr!  Vulnérabilité vis-à vis des autres?  Il semble qu'il est question de rapports humains.) 


5 janvier


Un oiseau foncé, en plein vol, porte dans son bec la tête d'un oiseau noir mort dont le corps pend.


(Ces deux oiseaux se ressemblent mais l'un est vivant et supporte le poids de son jumeau mort:  la vraie vie d'une part, ce qui n'est pas vivant de l'autre.  Comment lâcher prise?  Pourquoi continuer à porter ce poids mort?)


18 janvier


Des personnes sont assises tranquillement, elles ont les mains occupées à une activité.  Peut-être peignent-elles?  Au-dessus d'elles, des auvents de formes arrondies.  Le soleil les baigne dans sa douce lumière.  Je vois parmi ces personnes une femme qui ressemble à une collègue de travail, Pierrette, grande femme très avenante, visage tourné vers la droite. Cette femme a l'air inspirée.  J'entends:  "Dans les plats du soleil".


21 janvier


Je vois une grande porte grillagée.  Il y est écrit, je crois, "La porte - UNBREAKABLE".
Je suis certaine du mot "unbreakable", je l'ai vu très clairement, en lettres ajourées.


(Entrée vers un endroit secret?  La porte est incassable, sécurité assurée ... est-ce qu'elle s'ouvre?)


23 janvier


"Aquiesum" sur le devant d'une bâtisse qui semble ancienne.


(A qui est-ce?   Aquiesce?   Homme ou OM)

29 janvier


Paroles:   "Déclarer un bateau, un beau bateau"


Idée spontanée:   Plus c'est difficile, plus on y regagne, plus c'est profitable.


(J'ai appris quelques jours avant que je devrai déménager pour le 1er juin, alors je prends cette idée spontanée pour un encouragement au sujet de mon déménagement)


1er février


"Ramener à l'un"  (Approximatif.  L'idée est certaine mais la formulation peut-être un peu différente)  Et je vois des empreintes de pas ensuite.


(Chevaucher la vie pour la suivre sans renâcler là où elle s'en va).


8 février


Un joli petit chien blanc au milieu d'une piste d'empreintes de pas humains dans la neige.


13 février


Une voix dit:  "On n'a pas pu vous sortir..."
Une autre voix complète:  "De l'inconnu, non."  (Voix d'homme)


28 février


Je vois de gros éléphants placides les pieds dans l'eau au bord de la mer et des rochers où les vagues se brisent.  


29 février


Je vois une croix dans la nature, fichée en terre à l'envers (les bras plus bas que le milieu).  Je pense qu'il y a un rapport avec le rocher Percé!  La croix est épaisse et très lisse, en bois je pense.


Ensuite, je vois de grandes croix filiformes, très différentes de celle vue juste avant.  Il y a un personnage sur la première croix que j'ai vue.  Jésus?


5 mars


"A chaque rêve sa réalité" 


J'aime cette phrase qui dit beaucoup en quelques mots.  Je ne peux pas dire qu'elle est de moi, puisqu'elle m'est arrivée spontanément à l'esprit.  Mais je la chéris!


15 mars


Je parcours des yeux une bibliothèque sans voir les titres, jusqu'à la rangée du milieu, où un titre me saute aux yeux:  "Le courant des fleuves".


16 mars


Paroles:  "Ah je trouve" ou "Ah je l'trouve" dit deux fois et ensuite:  "Ah j'me trouve".


Plus tard, une longue phrase dite par moi en espagnol.  Ça a rapport avec l'empaquetage de boîtes.   (Du moins ça ressemble à de l'espagnol - Je ne parle pas l'espagnol!)


20 mars


Des morceaux de carton sont regardés, on les bouge.  Quelque chose de petit les bouge et les observe, j'ai l'impression d'une souris.  Ces morceaux de carton formaient un contenant.  Une grande poupée au sourire figé, est dégagée par un homme de son contenant, de l'emballage où elle se trouvait.


(Le sentiment que j'ai c'est que ce qui examine le contenant, les morceaux de carton, est vivant, tandis que la poupée est non-vivante et dégage une mauvaise impression.  C'était le contenant de la poupée?  Les morceaux de carton ont une valeur?  Le sourire de cette poupée correspond à une attitude qui m'est familière, et que j'essaie de cerner depuis plusieurs mois.  J'en suis de plus en plus consciente, c'est agaçant, mais bien sûr c'est la seule façon de finir par m'en départir. - Je pense au mot contenance, se faire une contenance, il s'agit de ça!)


23 mars


Un grand éléphant blanc et un petit éléphant noir, face à face.  Le blanc est aux prises avec le noir.


24 mars


Un grand éléphant, tête levée, trompe dressée en l'air.  Il montre ainsi sa joie devant une réussite.  C'est l'impression que j'en ai.


30 mars


Je vois écrit plusieurs fois:
"Vous avez choisi un macramé, votre coeur"
"Vous avez choisi un macramé, votre coeur"
"Vous avez choisi un macramé, votre coeur"
(etc.)


Ça me fait penser à des lignes écrites par une enfant en guise de punition.


Je reçois de ma soeur Louise le même matin dans mon courriel le lien d'un montage vidéo accompagné du son d'un battement de coeur:   
http://www.herbig.net/


2 avril


Je vois Barack Obama de face, puis il présente sa maison (une belle maison blanche mais ça ne ressemble pas à "la" Maison blanche) et pour ce faire il me tourne le dos.  J'entrevois aussi son épouse Michelle à sa gauche.


(Je trouve incongru qu'il mette l'accent sur sa maison, comme si au lieu de se mettre en valeur lui-même, il donnait plus d'importance à sa maison. - Je pense que cette image est un indice concernant l'image de la poupée au sourire figé.  Il est question des valeurs intérieures et extérieures, de la réalité et des apparences.)


6 avril


Paroles:  "L'éternel ne tremble pas".


Autres paroles:  "C'est une affaire à boire debout".


(Mélange de deux expressions:  "affaire à dormir debout" et "il pleut à boire debout".)


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A chaque rêve sa réalité,
donnons-lui la chance d'exister
en l'examinant de tous bords tout côtés
avec curiosité!

Michelle

dimanche 18 mars 2012

La Voie



"La Voie est telle que vous ne la trouverez pas en suivant quelqu'un. Ce n'est pas une autoroute; la Voie est comme un oiseau volant dans le ciel, ne laissant aucune trace derrière lui.  L'oiseau s'est envolé sans laisser de traces.  La Voie est un chemin sans chemin.  Il n'est pas préfabriqué, disponible; vous devrez le trouver selon vos propres critères.  Les critères d'un autre ne feront pas l'affaire.  Bouddha a cheminé.  Lao-Tseu a cheminé.  Jésus a cheminé.  Mais leurs chemins ne vont pas vous aider parce que vous n'êtes pas Jésus, vous n'êtes pas Lao-Tseu, et vous n'êtes pas Bouddha.  Vous êtes vous-même, un individu unique.  Ce n'est qu'en cheminant, qu'en vivant votre vie, que vous trouverez la Voie.  Ceci est d'une immense valeur.

C'est pourquoi le Taoïsme n'est pas une religion organisée - ne peut l'être. C'est une religiosité organique, et non une religion organisée.  Vous êtes un Taoïste lorsque vous vivez votre vie de façon authentique et spontanée; quand vous avez le courage de pénétrer dans l'inconnu, tout seul, en tant qu'individu; quand, sans vous appuyer sur quelqu'un et sans suivre quelqu'un, vous pénétrez dans la nuit noire, ne sachant pas si vous parviendrez quelque part ou si vous vous perdrez.  Si vous avez le courage, ce choix est là.  C'est risqué.  C'est aventureux.

Le Christianisme, l'Hindouisme et le Mahométanisme sont des autoroutes: vous ne risquez rien, vous suivez simplement la foule.  Avec le Tao, vous devez avancer seul, vous devez être seul.  Le Tao respecte l'individu, non la société.  Le Tao respecte ce qui est unique, non la foule.  Le Tao respecte la liberté, non la conformité.  Le Tao n'a pas de tradition.  Le Tao est une rébellion, c'est la rébellion la plus importante qui soit."

OSHO  -  LE TAO  -  L'Art et la Manière

dimanche 4 mars 2012

Gardienne de phylactères



J'ai écrit en novembre un article à propos de jumeaux et jumelles.  
http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2011/11/jumeaux-et-jumelles.html

J'ai continué ensuite à réfléchir à ce symbole.  Une des deux jumelles en moi s'extériorise.  Elle est naturelle.  L'autre se réfugie à l'intérieur.  Si elle avait le choix, elle ne bougerait pas d'un iota.  Elle a peur.  Elle pense, elle n'arrête pas de penser.  Je me souviens d'une image mentale du 22 janvier 2011.  Je recopie ici un extrait d'un article sur ce blog:   
http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2011/02/cogitations-dans-lathanor.html

"Une femme debout juste à côté de la maison où j'habite, ses bras derrière elle, elle a les mains jointes autour d'un espace vide. Son visage et son esprit sont tendus vers quelque chose qui est plus haut et à quelques pieds devant elle. Ce qu’elle regarde est abstrait, je sais que ça représente le 3D, qui la fascine. Une voix dit: "Elle va venir." J'ai beaucoup repensé à cette image. Cette femme a les mains occupées à tenir du vide - scénarios qui occupent mon mental et qui ne riment à rien - ce qui l'empêche d'agir dans la réalité. - Mains: agissements - La peur retarde ou bloque ses actions. Elle est fascinée par le 3D, l’imaginaire induit par la lecture, films ou photos en 3D, qui ressemblent à la vie mais restent des spectacles. Ce sont les deux pôles de l'inaction. La vraie vie, elle est autour d'elle, dans notre réalité physique!"


Et à partir de cette image, j'ai repensé à une bande dessinée qui m'avait fascinée il y a bien des années:  l'homme aux phylactères, par Serge Gennaux, dans la revue Spirou.  Et particulièrement un épisode où il était gardien de phylactères, comme d'autres sont gardiens de chiens.  Il les tenait au-dessus de lui, il y en avait beaucoup et ce n'était pas une mince tâche de les garder sous contrôle.  Je ne me souviens d'aucun détail mais de la vive impression comique suscitée en moi par ce gardien d'un genre inusité.


De fil en aiguille, ou plutôt de bulle en bulle, j'ai repensé à un rêve que j'ai fait le 18 août 1999:   J'étais dans un autobus.  Il y avait, à l'avant de l'autobus, une sirène.  En fait, je n'ai pas vu sa tête mais le corps moiré et une immense queue juste devant la porte.  Je suis descendue même si on me disait (des gens dans l'autobus):  "Attention".  Il y avait du trafic, on était au milieu de la rue.  Plusieurs automobiles ont passé vite, juste à côté de moi, avant que je descende et que le bus s'en aille.  Je n'ai pas eu conscience de descendre mais après la scène a changé du tout au tout.  J'ai rencontré à un carrefour (la rue était maintenant très tranquille et c'était la brunante) un garçon que j'avais déjà rencontré avant et qui s'appelait Roger.  Je me suis mise à jaser avec lui, c'était "cool", sa présence était apaisante.  


Il y a eu un contraste frappant entre la lumière vive, le bruit et le stress tant que j'étais à bord de l'autobus même la porte ouverte ... et ensuite la pénombre, la rue très calme et cet homme (qui me faisait penser à un homme que j'ai connu, tourmenté mais avec une attitude extérieure douce et ferme - qui ne s'appelait pas Roger).  


J'ai beaucoup repensé à ce rêve dernièrement.  Et puis il y a quelques jours, j'ai vu cette image:   J'étais à l'arrière d'un autobus.  J'y étais seule et il n'y avait pas de lumière artificielle à l'intérieur.  Je tournais mon regard vers l'avant où j'ai vu une énorme queue noire mais sans relief, plate comme une ombre chinoise, au milieu du passage.  Les choses ont évolué, cet autobus n'exerce plus la même fascination sur moi.  L'autobus représente mon mental, avec tous les personnages qui l'habitent, il est en lui-même une immense bulle qui me sépare de la vie naturelle.  Quoi de plus illusoire qu'une queue de poisson, surtout une queue de sirène.  Et puis qui conduit cet autobus qui ne mène nulle part?  La sirène elle-même?  Dehors, tout est calme, et le jeune homme se prénomme Roger.  "Roger" prononcé à l'anglaise "Rodger" est un terme employé par les aviateurs pour dire que tout va bien à bord. 


Douze ans plus tard.  Il en a coulé de l'eau sous les ponts depuis ce rêve.  Et voilà qu'il me revient sous une autre forme, au beau milieu d'une réflexion sur les bulles et leur raison d'être:  bulles de réflexion, bulles d'imagination, bulles d'illusions, bulles de rêves.  


Je vous laisse y rêver à votre aise,


Michelle  

samedi 25 février 2012

L'ORANGE - suite

Voyez le jeu de mots juste au-dessus de mon bureau.
Ce qu'on appelle le hasard fait grandement bien les choses!

Je vous invite à lire d'abord le précédent article, si ce n'est déjà fait.  
"Le pire lieu c'est l'orange... en-dedans aussi."  
L'orange c'est un symbole du soleil, un soleil microcosmique, au niveau de l'être humain. 


Tiré du "Dictionnaire des symboles" des éditions Robert Laffont

"Chez les peuples à mythologie astrale, le Soleil est le symbole du père, comme il l'est aussi dans les dessins d'enfants et dans les rêves de l'adulte.  Depuis toujours, également, pour l'astrologie, le Soleil est le symbole du principe générateur masculin et du principe d'autorité, dont le père est pour l'individu la première incarnation; il est aussi celui de la région du psychisme instaurée par l'influence paternelle avec le rôle du dressage, de l'éducation, de la conscience, de la discipline, de la morale.  Dans un horoscope, le Soleil représente ainsi la contrainte sociale de Durkheim, la censure de Freud, d'où dérivent les tendances sociales, la civilisation, l'éthique et tout ce qui est grand en l'être.  Son clavier de valeurs s'étend du négatif surmoi, qui écrase l'être d'interdits, de principes, de règles ou de préjugés, au positif idéal du moi, image supérieure de soi à la grandeur de laquelle on cherche à se hausser.  L'astre du jour situe donc l'être dans sa vie policée ou sublimée, il figure le visage qu'offre sa personnalité dans ses plus hautes synthèses psychiques, au niveau de ses plus grandes exigences, de ses aspirations les plus élevées, de sa plus forte individualisation, sinon dans un ratage fait d'orgueil ou de délire de puissance."


Et à propos du 19e arcane majeur des Tarots, le Soleil:

"Sur le sol sans végétation se tiennent deux jumeaux couleur chair, tête nue, un collier autour du cou, se touchant d'une main... les jumeaux ont un pagne bleu, comme si, dans la lumière, ils avaient déjà pris conscience de leur différence.  On a voulu voir en l'un l'esprit, élément solaire, positif et mâle et en l'autre l'âme, élément lunaire, négatif et féminin de l'entité humaine ou les deux principes opposés et complémentaires de l'actif et du passif."

"... le Soleil nous montre enfin, après toutes les illusions, la réalité, la vérité de nous-mêmes et du monde.  Après avoir reçu de lui l'illumination aussi bien matérielle que spirituelle, nous pourrons affronter le Jugement, 20e arcane majeur.  Le soleil aiguise la conscience des limites, c'est la lumière de la connaissance et le foyer d'énergie."

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Dans le dictionnaire Marabout des symboles:

"XIXe arcane majeur du Tarot, le Soleil figure la double action de l'astre, lumineuse et calorique ... Ce soleil de midi crée la vie, mais écrase brûle et dessèche aussi si l'eau lunaire fait défaut.  La pluie d'or qu'il déverse représente la richesse spirituelle, celle du coeur, l'Or philosophique des alchimistes ... Cette lame évoque la conquête de l'Age d'Or par la saine raison solaire.  Elle nous rappelle que le bonheur terrestre est à la portée de ceux qui parviennent à résoudre les oppositions de leur nature, comme les Jumeaux qui, librement associés... contribuent à débrouiller le chaos humanitaire."

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Ça me parle beaucoup!  Ces dernières semaines, je fais de plus en plus la distinction des jumelles en moi.  Une partie de moi est passive, a peur de toute incursion dans l'inconnu, habite une grande bulle et est restée infantile, figée par mon surmoi.  L'autre partie est parvenue à s'épanouir, s'est réalisée, a grandi au fil du temps.  Elles sont tout à fait opposées!  En ce moment, je suis confrontée à une grand changement qui m'obligera à affronter l'inconnu.  Je suis obligée de déménager pour le 1er juin, de quitter le logement où j'habitais depuis 21 ans.  Inutile de vous dire que j'ai un méga-ménage à faire dans tout mon bagage accumulé.   Et beaucoup de démarches pour me trouver un nouveau logement, etc.  L'anxiété monte tranquillement.   Mais quel défi!


Une voix intérieure m'a dit que plus il y aurait de difficultés et plus ce serait profitable.  Je repense au livre "La valse lente des tortues".  Le personnage principal de ce livre, Joséphine, me ressemble beaucoup.  Les circonstances l'ont forcée à se réaliser, à devenir peu à peu la femme unique et intéressante qui dormait en elle, à colorer l'être effacé qu'elle pensait être.


L'orange, l'or-en-je, c'est le soleil vivant.   
L'intensité vibrante de l'énergie en soi
qui danse dans ce dense univers!

Michelle 

mercredi 22 février 2012

L'ORANGE

Soleil couchant jaune et orange Waza Cameroun


En 1973 ou 1974, dans un drôle d'état, les paroles d'une chanson de Gilbert Bécaud:  "Qui a volé l'orange du marchand?" m'avaient paru être une énigme à résoudre, un mystère.
Plusieurs années plus tard, en 1986, j'ai écrit ce poème:


L'OR EN JE


L'or-en-je, qui l'a volé au marche ans?
La richesse en moi, est-ce le passé qui l'a volée à la destinée?
Ou est-ce le diable qui se mire dedans,
se cache et s'abrite au creux de ses eaux profondes,
attendant que la marche des ans joue en sa faveur?
Mais peu à peu, le diable pâlit.
Il perçoit la tromperie qui se joue à travers lui 
et qui enfin aboutit à l'or-en-je,
secret qui se crée dans l'humanité.
Car le soleil, attirant à lui toute vie,
dans le prisme coloré de ses rayons,
passant à travers le plafond de mon ciel de verre,
danse dans ce dense ... univers.


Michelle 
Juillet-août 1986


Le matin du 15 janvier 2000, juste après ma première image d'un sac transparent, recouvrant un carnet de santé (voir les deux articles précédents), j'ai entendu ces paroles:
"Le pire lieu c'est l'orange, en-dedans aussi."


Mes déductions m'ont amenée à penser que l'orange représente le soleil, donc l'énergie, en-dedans aussi, donc au niveau psychique.  Je lisais à ce moment-là un livre d'Hubert Reeves, où il dit que la température centrale du soleil est de 16 millions de degrés.  Et j'écris:  Pas étonnant que ce soit le pire lieu, cette orange de feu.  


Et si je vous raconte tout ça, c'est que dernièrement, le 12 février, j'étais en train de lire "La valse lente des tortues" de Katherine Pancol.  Joséphine reçoit un message psychique qui, croit-elle, lui vient de son père décédé, qu'elle aimait beaucoup.  Des encouragements d'abord à persévérer dans sa démarche pour rencontrer l'homme qu'elle aime et lui faire croire à une rencontre fortuite:  "Là, là, doucement.  Ralentis.  Prépare-toi, il est là!"  "J'ai le trac!"  "Mais non ... tout va bien se passer, mais quand tu sortiras, mon ange, le coeur ivre de joie, fais attention dans l'ombre à la perfide orange."  "C'est quoi?  une citation?"  "Non.  Un avertissement!  A multiples usages."  


En effet, en sortant de la chambre où Joséphine a passé une nuit d'amour avec son Philippe, elle met le pied sur une orange ... et passe proche de se casser la figure.  Plus tard, elle cherche le mot "orange" sur Internet pour essayer de comprendre la mise en garde.  Moi, je n'avais pas encore Internet, j'avais cherché dans mes dictionnaires de symboles et Larousse, pour tenter de comprendre le sens de cette phrase énigmatique.


Et le 13 février, j'ai fait ce rêve:  je suis entrée dans l'autobus qui me mène au métro, mais me suis aperçue que j'avais oublié chez moi ma sacoche, mon lunch, enfin tout sauf mon livre.  Je me suis dit:  je vais me rendre au métro, puis reprendre l'autobus dans l'autre sens pour revenir chez moi.  Rendue à la station de métro, je montais dans un escalier roulant, quand j'ai échappé des pelures d'orange sur les marches de l'escalier.  Je me suis sentie mal à l'aise, j'ai eu peur que les pelures bloquent le mécanisme et que le chauffeur d'autobus soit fâché contre moi.


J'étais chez mon chum André quand j'ai fait ce rêve.  Je lui ai parlé de tout ça à propos de l'orange.   Voici un court poème écrit par lui:


Alchimiste

Il y a ceux qui croient à l'or 
Il y a ceux qui croient aux anges
Il y a ceux qui croient aux mots
Il y a ceux qui croient aux mots orange

André Lavoie 
29 janvier 2004

Dans mon prochain article, je transcrirai quelques extraits du dictionnaire des symboles à propos du soleil, qui compléteront le présent article.

Michelle

dimanche 29 janvier 2012

L'HERMÉTISME - Suite

J'ai retrouvé ces notes datées du 30 janvier 2000.
Réflexions suite à l'image du 28 janvier:  Voir mon article précédent.

"Je m'étais dit, par rapport à l'hostie enfermée dans un grand sac fermé, que ce sac servait à protéger sa pureté, sa blancheur, des impuretés.  Mais un tel sac peut aussi protéger l'extérieur d'une trop grande intensité d'odeur (ou autre intensité?)  Ça coupe l'air.  Ça garde le contenu stérile et ça l'empêche de laisser échapper son intensité."

"A quoi servent les sacs transparents?
- A conserver les aliments frais, à conserver leur saveur en les isolant de l'air.  (Comme il est transparent, on peut identifier ce qu'il contient.)
- A protéger le contenu de l'air, du vent, des poussières (tenant compte du facteur temps.)
- A rassembler son contenu:  plusieurs raisins, du tabac, n'importe quoi en vrac.
- A isoler son contenu de ce qui l'entoure.  Donc ... à placer son contenu à côté, parmi d'autres choses, sans qu'il soit perdu, éparpillé.  S'il n'y avait le sac, on serait obligé d'isoler autrement ce qu'on veut ainsi sauvegarder et retrouver.  
- On peut toucher, regarder ainsi de près quelque chose sans avoir à y toucher directement, si on ne le veut pas, ou à le sentir.  (Le sac peut contenir quelque chose de salissant, par exemple, ou de trop odorant).

Dans le grand sac contenant l'hostie (unité fondamentale - le Tout relié), celle-ci peut côtoyer le chaos sans en être affectée.  Le grand sac permet à l'unité de subsister, inchangée.  Le Sac transparent, c'est son espace vital, dont elle a besoin pour rester inchangée, protégée, pour côtoyer le chaos sans en être affectée (chaos originel, ténèbres), transparent pour qu'on puisse identifier son contenu, l'atteindre sans l'affecter.  Son contenu, l'hostie, est rassemblement (chacun y a sa place).  Aucune partie ne peut se perdre, se séparer du reste, être égarée.  L'unité est ainsi sauvegardée.  C'est l'hostie de Dieu, bien plus grande que celle du prêtre, qui représente l'assemblée unifiée.  Celle-là représente tout ce qui va vers la lumière, se séparant subtilement des ténèbres; tout ce qui est blanc en chacun de nous.  Toutes les énergies sont ainsi conservées pour être utilisées en temps opportun et rassemblées dans un Espace vital protégé."

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Extraits du livre "Le symbolisme du corps humain" d'Annick de Souzenelle - (transcrits dans mes cahiers en date du 23 janvier 2000)

"Symboliquement, nous pouvons dire que le Mi est le monde de l'unité archétypielle non manifesté, le Ma celui de la multiplicité manifestée à ses différents niveaux de réalité.  La racine Mi trouvera en grec sa correspondance dans la racine Mu qui préside à la formation des mots illustrant le monde des archétypes tels que "fermer la bouche", "se taire", "être initié".  Toute initiation est une introduction sur la voie qui relie le monde manifesté à celui de ses archétypes; elles se fait dans le silence."

"Les Hébreux appellent Elohim "L'Homme d'en haut", Adam "L'Homme d'en bas".  Cet "Homme du haut" est le monde du Mi; il s'exprime dans le Ma.  A son image, Adam - "L'Homme d'en bas" - rassemble en lui la totalité du Ma qui contient dans son germe et dans la promesse du fruit celle du Mi.  Dans cette perspective, l'Homme est le point de rencontre de l'univers et des dieux.  C'est pourquoi les sciences traditionnelles l'appellent "Microcosmos" (petit univers) et "Microthéos" (petit dieu).  Il est le point de départ de toutes les vibrations, foyer de réflexion de toutes les résonances".  "Donnant à l'objet de sa méditation toute puissance d'être, le connaissant, à un moment, est saisi par le connu, il devient l'objet médité de ce dernier."

(Et j'enchaîne en reliant ce texte à l'image du grand cercle blanc)

"Le grand cercle blanc est le Mi, c'est l'instrument de Dieu, ce clavier Mi où chacun a sa place, où chaque transformation trouve sa raison d'être, sa raison d'espérer.  Cet univers est protégé, il est très bien rodé, quoiqu'on en pense.  Quand nous devenons une touche sous les mains de Dieu, force nous est de ressentir ce qu'on est.  Il s'agit de se laisser diriger par cette force Majeure, nous sommes les marionnettes d'un grand Maître qui reste immobile tout en s'ouvrant constamment à de nouveaux pays, nos pays intérieurs.  A condition qu'on le laisse nous façonner d'abord, puis nous "mettre à sa matin" et nous faire danser, et nous faire chanter, musique de l'esprit.  Ce cercle blanc est un instrument fort puissant.  Il joue grâce au vent de l'espoir et grâce au temps qui nous sculpte, nous transforme, nous apprend.  Il est bien protégé des éléments.  Le Ma, sous les doigts divins, frémit sans encombres.  Sans cette vie, le Ma meurt, après avoir souffert, d'ailleurs, le Ma-leurre!..."

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"L'espace prend la forme de mon regard" 
Hubert Reeves

A bientôt,
Michelle

dimanche 22 janvier 2012

HERMÉTISME

Très souvent, j'ai vu en rêve ou en image mentale des objets ou des personnes enveloppés, totalement ou en partie, d'un sac transparent.  Ça m'intriguait, je me disais qu'un tel sac est une protection contre l'extérieur, un isolement, une façon d'éviter la contamination, etc.  

La première fois, c'était le 15 janvier 2000, une image mentale:  Je vois ce qui me semble être un "carnet de santé" au fond d'un sac transparent.  (Carnet où sont inscrits le poids, la taille d'un enfant, les vaccins qu'il reçoit, etc.)

Deux jours plus tard, images et paroles:  Six jeunes femmes veulent prendre une douche mais comment entrer toutes ensemble dans le bain?  Il me semble qu'en fait elles sont toutes la même personne.  On me dit d'y réfléchir! - Tout de suite après, je vois dans un sac transparent un grand cercle blanc percé de beaucoup de petits trous carrés ou rectangulaires. 

Et voici que cette semaine, le 15 janvier 2012, donc exactement douze ans après la première image d'un tel sac, je lis dans "Des étoiles et des pierres" d'Etienne Perrot:   "Le sac de plastique est le vase hermétique, la cornue, l'athanor, l'isolement dans lequel on se place pour prendre contact avec l'inconscient."

J'ai repensé beaucoup à ces images des six jeunes femmes et du grand cercle percé de trous carrés les semaines suivantes.  Le grand cercle percé de trous m'a fait penser à une feuille de retailles d'hosties, sauf qu'ici les trous sont carrés et la feuille ronde plutôt que l'inverse.  Le carré est symbole de la terre, antithèse du transcendant, du "ciel" représenté par le cercle.  J'ai pensé à la représentation du Yi King:  les 64 hexagrammes en cercle et à l'intérieur de ce cercle, les 64 hexagrammes formant un carré.  
Dans le dictionnaire des symboles de Laffont, on parle ainsi du chiffre 6:   "Pour Allendy le sénaire marque essentiellement l'opposition de la créature au Créateur dans un équilibre indéfini.  Cette opposition n'est pas nécessairement de contradiction:  elle peut marquer une simple distinction, mais qui sera la source de toutes les ambivalences du six."  Donc le symbolisme du 6 rejoint celui du carré par rapport au cercle.

Voici quelques extraits de mes réflexions écrites en 2000 au sujet de ces images:

"Serais-je multiple, et quand on est multiple, il faut tendre vers une plus grande simplicité, jusqu'à l'unité intérieure.  Douche - eau - purification."

A propos du cercle:  "C'est comme un mandala ("cercle" en tibétain) mais il n'y a pas de centre.  S'il y a un carré central, il n'y joue pas le rôle de centre, puisqu'il est comme tous les autres trous."

"J'ai continué à réfléchir à propos des 6 jeunes femmes au bain et du cercle blanc percé de trous carrés.  Ce cercle avec ces trous me fait penser au "frame" d'un clavier.  Des touches doivent s'y insérer.  Les jeunes femmes semblent jumelles.  Elles sont nues.  Parfaites représentations du Yin.  En plus le chiffre 6 indique aussi le Yin, mais un Yin qui se transforme en Yang dans le Yi-King.  Le Yin est réceptivité.  J'ai fait le lien entre ces jeunes femmes qui veulent se purifier, se décanter... et les trous qui attendent qu'on les remplisse."  "J'ai comparé il n'y a pas longtemps l'univers à un ordinateur.  Tout y est programmé.  Et l'inconscient collectif est une "mémoire" de tout ce qui s'est passé dans l'humanité.  En voici le clavier?  Chaque "touche" devrait représenter un être vivant.  La structure est en place.  Chaque humain doit s'insérer à sa place pour servir à sa façon.   Six jeunes femmes pareilles qui ont peur de ne pas avoir assez de place dans le bain  (expression:  Etre dans le bain, s'impliquer)  Plusieurs trous pareils... bien cordés comme les jeunes femmes dans le bain."

"Le grand cercle blanc représente l'univers spirituel où des petites ouvertures attendent qu'on les remplisse chacun de ce qu'on est.  Une fenêtre ne peut avoir d'autre but que d'être utilisée, soit pour montrer soit pour regarder, soit pour laisser entrer la lumière ... ou la laisser sortir."

"C'est un puzzle intéressant, si simple et si abstrait philosophiquement."

"L'immuable, le Tao, le grand cercle blanc, l'hostie blanche représentant l'univers divin; ces petits carrés troués au centre, la place que chacun de nous peut y trouver.  Le trou est déjà creusé, attendant la touche personnelle dans sa pureté naturelle."

C'est donner beaucoup d'ampleur à une image somme toute assez simple.  Mais en la voyant, j'ai ressenti l'importance qu'elle avait pour moi... et peut-être même pas seulement pour moi.  Mon âme et mon esprit ont brodé à coeur joie autour de ce grand cercle blanc, m'emportant sur les ailes de l'inspiration, allègrement!

Michelle