dimanche 31 janvier 2010

Grain de riz


2 janvier 2006 - Ces mots me sont venus en tête: "Riz size". Je transcris mes commentaires:

"Ça m'est venu séparé, comme ça. C'est en le prononçant que je me suis aperçue du tout: "Resize". Qu'est-ce qu'il faut que je re-dimensionne? Et dans quel sens? De plus grand à plus petit? De plus petit à plus grand? A la dimension d'un grain de riz? Grain de riz, représentatif de tous ses frères... les autres grains de riz. Tas de riz, tas de rats...

Je suis un grain de riz... comme les autres. Nourrissant, oui, nourriture de base de la majorité de la population terrestre! Mais un seul grain de riz n'est rien, presque rien sans ses frères...

Il est cependant représentatif de tous les autres... Il ne doit ni s'enorgueillir ni se diminuer. Insignifiant seul, important pourtant en nombre. Comme les gouttes qui forment l'océan. Sans elles, l'océan n'est rien, mais chacune d'elles semble si petite pourtant."

"Un seul grain n'est rien. Le grain "modèle" est tout. Comme une seule fleur n'est presque rien, fragile, éphémère, et pourtant quelle force dans le "modèle" qui se reproduit à des milliards d'exemplaires pendant des milliers d'années.

Ainsi va la vie, si forte et si fragile, si grande et si petite, si infinie et si limitée, si multiple dans son Unité, si insignifiante dans chacun de ses éléments mais si grandiose dans l'harmonie de son éternel Mouvement.

Re-dimensionner la Vie, c'est la voir tour à tour dans son infinie richesse et dans son ultime dénuement, dans l'infiniment petit (grain de riz) et dans l'infiniment grand (divin champ)."

Michelle
P.S. Cet article est le 111e sur mon blog: 111 - Trois unités pareilles rassemblées!

lundi 25 janvier 2010

Dégager de l'enfance

Maman, Louise et moi au jardin botanique - Je suis la plus petite.
Une des prises de conscience les plus importantes de mon cheminement a été de réaliser que j'étais comme une enfant. En rêve, on m'a même dit: "Comment ça se fait que t'as juste 5 ans." Prendre conscience, c'est plus que juste savoir. C'est réaliser pleinement entre autres ce qu'on projette à l'extérieur: par exemple, qu'on a pris quelqu'un en grippe parce qu'on le trouve "bébé", alors qu'on l'est bien plus que lui. Dans la vie, j'ai peur... peur des démarches, petites ou grandes, des changements, peur d'être "chicanée", peur d'avoir à me défendre, peur de l'autorité (au sens très large du mot).

En 2002, le CLSC où je travaille déménageait. Pendant des mois, j'ai vécu dans la crainte; mes tâches changeaient, et surtout je me retrouvais seule à mon poste (qui consiste à gérer les rendez-vous). J'avais même des fantasmes que la nouvelle bâtisse passe au feu. Bien sûr, je me demandais qu'est-ce que ces changements m'apporteraient. Je lançais la question comme je le fais souvent, pas à Dieu ni à un saint ni à ma mère décédée, mais "en l'air"; je reçois de cette façon beaucoup de réponses à mes interrogations.


J'ai entendu ces paroles clairement dans ma tête:
"Dégager de l'enfance".


Ainsi, ce changement m'aiderait à me dégager de l'enfance. Puisque je me retrouvais seule, je ne pourrais compter que sur moi-même, je n'aurais d'autre choix que de m'exprimer et de me débrouiller. Et c'était bien vrai, me retrouver seule a été bénéfique et même très agréable, finalement.

Par la suite, je me souvenais du sens de ces paroles, mais pas des paroles exactes. Dernièrement, j'ai perdu mon père, Lauréat, décédé le 4 octobre dernier. Ce qui m'oblige à faire certaines démarches, et ça m'amène aussi à m'inquiéter pour des problématiques qui sont remises à plus tard dans le futur, futur qu'on ne peut bien sûr connaître à l'avance, d'autant plus que nous avançons en âge, ma soeur, mon frère et moi. Je me suis demandé récemment: Quelles étaient donc ces paroles qui m'avaient aidée lors du déménagement du CLSC. Sous une impulsion, la semaine dernière, j'ai choisi un de mes cahiers parmi les autres au hasard, j'ai ouvert une page au hasard, et je suis tombée pile sur ces mots, que je vais retenir maintenant: "Dégager de l'enfance".

Voilà une bonne raison de moins m'inquiéter: quoiqu'il arrive, l'expérience que j'en retirerai me servira à quelque chose... le futur quel qu'il soit me mènera plus loin, et m'aidera à me dégager de ce cocon douillet, de ce refuge, de cet état de moindre responsabilité qu'est l'enfance.

Michelle
25 janvier 2010

P.S. Un autre jour, je vous parlerai des bons côtés de l'enfant si vivant en moi!

dimanche 24 janvier 2010

Guérie par une chanson

"J'aimerais vous raconter un souvenir déjà ancien, dit Jung, pour montrer combien l'empirisme amène à certaines découvertes. Un médecin d'un petit bourg soleurois m'avait envoyé une jeune cliente qui souffrait d'insomnies incurables. Elle dépérissait à force de manque de sommeil et de narcotiques. Il ne voyait plus de ressources que dans l'hypnotisme ou dans cette psychanalyse dont on commençait à parler.

Je la reçois; c'était une institutrice de vingt-cinq ans, sortie d'une famille très simple, qui avait réussi à faire ses études, mais qui vivait dans l'inquiétude constante de se tromper, de n'être pas digne de son état. Elle en était arrivée à un état de tension spasmodique insupportable. Il était clair qu'il fallait lui apporter une détente psychique. Mais on ne connaissait pas encore bien toutes ces notions, il n'y avait personne dans sa région qui pût la soigner; elle ne pouvait pas s'installer à Zurich pour un traitement. Il me fallait faire de mon mieux ce qu'on pouvait faire en une heure. J'ai essayé de lui expliquer qu'une détente était nécessaire, que moi, par exemple, je me détendais en faisant de la voile sur le lac, en me laissant aller au vent; que c'était bienfaisant, nécessaire à tout le monde. Mais je voyais à ses yeux qu'elle ne comprenait pas; c'était intellectuel, ça ne passait pas plus loin. Or la raison n'avait aucune prise réelle.

Alors, en parlant de voile et de vent, j'ai entendu la voix de ma mère, qui chantait jadis une berceuse pour ma petite soeur, quand j'avais huit ou neuf ans; l'histoire d'une petite fille dans un petit bateau, sur le Rhin, avec de petits poissons. Et je me suis mis, presque sans le faire exprès, à chantonner ce que je lui disais du vent, des vagues, de la voile, de la détente, sur l'air de la petite berceuse; j'ai chantonné ces sensations. Et j'ai vu qu'elle était "enchantée"...

Mais l'heure s'achevait, j'ai dû la renvoyer brusquement. Je n'ai plus rien su d'elle, j'avais oublié son nom et celui de son médecin. Mais c'était une histoire qui me tourmentait. Des années plus tard, dans un congrès, un inconnu m'aborde, il se présente comme un médecin soleurois et me rappelle l'histoire de la jeune fille. "Bien sûr que je me souviens du cas, lui dis-je, et j'aurais tant voulu savoir ce qu'elle est devenue!"

"Mais, répond-il, surpris, elle est rentrée guérie, comme vous savez, et c'est moi qui aurais toujours voulu savoir ce que vous aviez fait. Parce qu'elle n'a pu que me raconter une histoire de voile et de vent, et je n'ai jamais pu lui faire dire ce que vous aviez réellement fait. Je crois qu'elle ne s'en souvient vraiment pas... Je sais bien qu'il est impossible que vous lui ayez seulement chantonné une histoire de bateau..."

Jung rit en évoquant ces souvenirs, vieux de plus d'un demi-siècle: "Comment voulez-vous que je lui explique que j'avais simplement écouté au-dedans de moi? J'étais une pauvre brebis: comment lui dire que je lui chantais une berceuse par la voix de ma mère? Cet "enchantement", c'est la méthode la plus ancienne des médecins. Mais tout ça s'est passé en dehors de ma raison: c'est ensuite que j'ai rationalisé et cherché à dégager quelques lois. Elle a été guérie par la grâce de Dieu."

Comment pouvez-vous parler de la grâce de Dieu?

"Et pourquoi pas? Un bon rêve, par exemple, c'est la grâce. Le rêve est un don essentiel. L'inconscient collectif, ce n'est ni vous ni moi, c'est le monde invisible, c'est le grand esprit. Peu importe comment je l'appelle: Dieu, Tao, la Grande Voix, le Grand Esprit. Pour les humains de notre temps, c'est Dieu qui est le nom le plus compréhensible pour désigner la Puissance au-delà de nous."

Extrait d'une interview menée par l'écrivain suisse Romand Georges Duplain. - Tiré du livre "C.G.Jung parle - Rencontres et interviews"

Patience et longueur de temps


Quand j'étais enfant, j'aimais beaucoup un livre illustré qui contenait deux histoires de la Comtesse de Ségur: "Blondine, Bonne-biche et Beau-minon", et "Le bon petit Henri". Blondine se trouve dans une situation désespérée où elle n'a d'autre choix que de monter sur la carapace d'une énorme tortue, et d'y rester pendant un long voyage de six mois sans parler. Ce n'est qu'à ce prix qu'elle retrouvera son bonheur perdu. Le symbole de la tortue illustre bien la nécessité de vivre avec courage jour après jour, pas à pas, le quotidien, même si on rêve de se propulser plus haut et plus loin! Quant à Henri, il a gravi une montagne pour y cueillir au sommet une plante qui guérira sa mère malade, montagne où il rencontre des personnages monstrueux pour qui il doit produire un travail herculéen, juste pour pouvoir continuer sa route. Ici encore, la ténacité est un facteur prédominant.

Blondine, Bonne-biche et Beau-Minon:

Le bon petit Henri:

Bien des années plus tard, j'avais beaucoup de difficulté à supporter la lenteur du cheminement que j'avais entrepris dans l'espoir d'échapper à la peur et de trouver une certaine sérénité! Mon parcours était entrecoupé de périodes d'inflation, quelques jours où enfin je volais au-dessus du quotidien et me sentais si bien... mais avec tous les inconvénients que cela comporte: complexe d'Icare, illusions, gaffes, etc.

Un jour, j'ai rêvé que je ne ferais pas un voyage en Allemagne bientôt, mais que je ferais un voyage autour du Québec au printemps. J'ai interprété ce rêve ainsi: l'Allemagne (que je ne connais pas) symbolise encore pour moi le nazisme. Or, le nazisme personnifie justement l'illusion d'une race supérieure. Donc, mon rêve me disait que je n'atteindrais pas bientôt cet état d'être sans peur, que j'appelais de tous mes voeux (identification au Soi), mais que j'arriverais plutôt à me sentir mieux dans ma peau au bout d'un certain temps, dans mon pays dont je ferais le tour: moi, et ceci au printemps, après le long hiver rigoureux et froid.

Un autre rêve aussi m'exhorta à la patience. J'y voyais un carrelage noir et blanc dans une cuisine. Ce carrelage était recouvert de glace où je voyais des poissons gelés. Je voulais briser la glace, mais on me disait d'attendre que la glace fonde naturellement, au printemps. Bien sûr, pour garder ces poissons en vie, il était essentiel de ne pas chercher à accélérer le processus.

Carl Jung parle de la même chose quand il dit qu'il ne faut pas ouvrir une fleur avec ses doigts. La nature s'y prend doucement, très progressivement, avec toute la délicatesse requise, quand il s'agit d'ouvrir une fleur... ou de parfaire la croissance intérieure d'un être humain.

"Suis l'exemple de la nature, son secret est la patience."
Michelle

samedi 23 janvier 2010

Chronique de Guy Corneau - La part du soi 3


Chronique de Guy Corneau - Sur le site: Les repères de Languirand

LA PART DU SOI - Pourquoi la main droite ne sait pas ce que fait la main gauche
Bon visionnement,
Michelle

dimanche 17 janvier 2010

Le courage_Tarot zen d'Osho


J'ai tiré cette carte au hasard hier dans le Tarot zen d'Osho, qui est très intéressant tant au niveau des images que des textes pour alimenter la réflexion et la méditation:
LE COURAGE
"La graine ne peut pas savoir ce qui va arriver. Elle ne sait pas ce qu'est une fleur. La graine ne sait même pas qu'elle a le pouvoir de devenir une fleur magnifique. La route est longue, et il semble à priori plus prudent de ne pas entreprendre ce voyage puisqu'il s'agit d'un chemin vers l'inconnu et qu'il n'y a aucune garantie. Rien n'est sûr. Les dangers sont innombrables, les obstacles multiples. La graine, elle, est cachée dans sa gangue et à l'abri de tout. Et pourtant, la graine tente de sortir: elle a le courage de percer sa cuirasse qui la protégeait jusqu'ici. Elle commence à se mettre en mouvement. Aussitôt l'épreuve s'engage: il faut qu'elle sorte de la terre, qu'elle contourne les pierres. Très dure auparavant dans sa gangue, la voici à présent une pousse fragile et vulnérable, exposée à tous les dangers."

"Là où elle était, il n'y avait aucun danger pour la graine: elle aurait pu survivre ainsi pendant des siècles. La pousse, par contre, est menacée à tout moment. Malgré cela, elle tend vers l'inconnu, vers le soleil, vers la source de lumière sans savoir ni où ni pourquoi. Sa croix est lourde à porter, mais peu importe: La graine est possédée par un rêve et elle avance."

"Le chemin de l'homme est identique et tout aussi pénible. Il lui faudra beaucoup de courage pour le parcourir."

Commentaire:
"Il est inutile de se battre contre les défis de la vie, de les éviter et de les nier. Faites preuve de courage et devenez la fleur que vous êtes destiné à être."
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Vous pouvez trouver ce tarot en ligne ici:
Michelle
17-01-2010

Psychologie jungienne


Bonjour,

Je vous invite aujourd'hui à lire un article sur le blog de Christian-Paul, blog qui s'intitule "Psychopatia spiritalis". Il s'agit de son premier article, écrit le 17 janvier 2010, donc il y a un an exactement. Je viens juste de le lire ce matin, et je trouve que c'est un excellent résumé des grandes lignes de la psychologie jungienne. Voici le lien, qui vous conduit à un petit article sur le sens du nom de Barak Obama, et vous trouverez tout de suite après l'article que j'aimerais vous faire lire:

Bon anniversaire et longue vie à ton blog, Christian-Paul!

Amicalement,
Michelle
P.S. Une de mes correspondantes me signale cependant une petite confusion dans les notions d'anima et d'animus. L'anima est l'archétype de la femme dans l'inconscient masculin, et l'animus l'archétype de l'homme dans l'inconscient féminin. Donc anima et animus ne se retrouvent pas tous les deux dans la même personne.

vendredi 1 janvier 2010