dimanche 18 mars 2012

La Voie



"La Voie est telle que vous ne la trouverez pas en suivant quelqu'un. Ce n'est pas une autoroute; la Voie est comme un oiseau volant dans le ciel, ne laissant aucune trace derrière lui.  L'oiseau s'est envolé sans laisser de traces.  La Voie est un chemin sans chemin.  Il n'est pas préfabriqué, disponible; vous devrez le trouver selon vos propres critères.  Les critères d'un autre ne feront pas l'affaire.  Bouddha a cheminé.  Lao-Tseu a cheminé.  Jésus a cheminé.  Mais leurs chemins ne vont pas vous aider parce que vous n'êtes pas Jésus, vous n'êtes pas Lao-Tseu, et vous n'êtes pas Bouddha.  Vous êtes vous-même, un individu unique.  Ce n'est qu'en cheminant, qu'en vivant votre vie, que vous trouverez la Voie.  Ceci est d'une immense valeur.

C'est pourquoi le Taoïsme n'est pas une religion organisée - ne peut l'être. C'est une religiosité organique, et non une religion organisée.  Vous êtes un Taoïste lorsque vous vivez votre vie de façon authentique et spontanée; quand vous avez le courage de pénétrer dans l'inconnu, tout seul, en tant qu'individu; quand, sans vous appuyer sur quelqu'un et sans suivre quelqu'un, vous pénétrez dans la nuit noire, ne sachant pas si vous parviendrez quelque part ou si vous vous perdrez.  Si vous avez le courage, ce choix est là.  C'est risqué.  C'est aventureux.

Le Christianisme, l'Hindouisme et le Mahométanisme sont des autoroutes: vous ne risquez rien, vous suivez simplement la foule.  Avec le Tao, vous devez avancer seul, vous devez être seul.  Le Tao respecte l'individu, non la société.  Le Tao respecte ce qui est unique, non la foule.  Le Tao respecte la liberté, non la conformité.  Le Tao n'a pas de tradition.  Le Tao est une rébellion, c'est la rébellion la plus importante qui soit."

OSHO  -  LE TAO  -  L'Art et la Manière

dimanche 4 mars 2012

Gardienne de phylactères



J'ai écrit en novembre un article à propos de jumeaux et jumelles.  
http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2011/11/jumeaux-et-jumelles.html

J'ai continué ensuite à réfléchir à ce symbole.  Une des deux jumelles en moi s'extériorise.  Elle est naturelle.  L'autre se réfugie à l'intérieur.  Si elle avait le choix, elle ne bougerait pas d'un iota.  Elle a peur.  Elle pense, elle n'arrête pas de penser.  Je me souviens d'une image mentale du 22 janvier 2011.  Je recopie ici un extrait d'un article sur ce blog:   
http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2011/02/cogitations-dans-lathanor.html

"Une femme debout juste à côté de la maison où j'habite, ses bras derrière elle, elle a les mains jointes autour d'un espace vide. Son visage et son esprit sont tendus vers quelque chose qui est plus haut et à quelques pieds devant elle. Ce qu’elle regarde est abstrait, je sais que ça représente le 3D, qui la fascine. Une voix dit: "Elle va venir." J'ai beaucoup repensé à cette image. Cette femme a les mains occupées à tenir du vide - scénarios qui occupent mon mental et qui ne riment à rien - ce qui l'empêche d'agir dans la réalité. - Mains: agissements - La peur retarde ou bloque ses actions. Elle est fascinée par le 3D, l’imaginaire induit par la lecture, films ou photos en 3D, qui ressemblent à la vie mais restent des spectacles. Ce sont les deux pôles de l'inaction. La vraie vie, elle est autour d'elle, dans notre réalité physique!"


Et à partir de cette image, j'ai repensé à une bande dessinée qui m'avait fascinée il y a bien des années:  l'homme aux phylactères, par Serge Gennaux, dans la revue Spirou.  Et particulièrement un épisode où il était gardien de phylactères, comme d'autres sont gardiens de chiens.  Il les tenait au-dessus de lui, il y en avait beaucoup et ce n'était pas une mince tâche de les garder sous contrôle.  Je ne me souviens d'aucun détail mais de la vive impression comique suscitée en moi par ce gardien d'un genre inusité.


De fil en aiguille, ou plutôt de bulle en bulle, j'ai repensé à un rêve que j'ai fait le 18 août 1999:   J'étais dans un autobus.  Il y avait, à l'avant de l'autobus, une sirène.  En fait, je n'ai pas vu sa tête mais le corps moiré et une immense queue juste devant la porte.  Je suis descendue même si on me disait (des gens dans l'autobus):  "Attention".  Il y avait du trafic, on était au milieu de la rue.  Plusieurs automobiles ont passé vite, juste à côté de moi, avant que je descende et que le bus s'en aille.  Je n'ai pas eu conscience de descendre mais après la scène a changé du tout au tout.  J'ai rencontré à un carrefour (la rue était maintenant très tranquille et c'était la brunante) un garçon que j'avais déjà rencontré avant et qui s'appelait Roger.  Je me suis mise à jaser avec lui, c'était "cool", sa présence était apaisante.  


Il y a eu un contraste frappant entre la lumière vive, le bruit et le stress tant que j'étais à bord de l'autobus même la porte ouverte ... et ensuite la pénombre, la rue très calme et cet homme (qui me faisait penser à un homme que j'ai connu, tourmenté mais avec une attitude extérieure douce et ferme - qui ne s'appelait pas Roger).  


J'ai beaucoup repensé à ce rêve dernièrement.  Et puis il y a quelques jours, j'ai vu cette image:   J'étais à l'arrière d'un autobus.  J'y étais seule et il n'y avait pas de lumière artificielle à l'intérieur.  Je tournais mon regard vers l'avant où j'ai vu une énorme queue noire mais sans relief, plate comme une ombre chinoise, au milieu du passage.  Les choses ont évolué, cet autobus n'exerce plus la même fascination sur moi.  L'autobus représente mon mental, avec tous les personnages qui l'habitent, il est en lui-même une immense bulle qui me sépare de la vie naturelle.  Quoi de plus illusoire qu'une queue de poisson, surtout une queue de sirène.  Et puis qui conduit cet autobus qui ne mène nulle part?  La sirène elle-même?  Dehors, tout est calme, et le jeune homme se prénomme Roger.  "Roger" prononcé à l'anglaise "Rodger" est un terme employé par les aviateurs pour dire que tout va bien à bord. 


Douze ans plus tard.  Il en a coulé de l'eau sous les ponts depuis ce rêve.  Et voilà qu'il me revient sous une autre forme, au beau milieu d'une réflexion sur les bulles et leur raison d'être:  bulles de réflexion, bulles d'imagination, bulles d'illusions, bulles de rêves.  


Je vous laisse y rêver à votre aise,


Michelle