lundi 25 mai 2009

Trigrammes du Yi-King et les saisons

L'humain, comme les saisons, connaît des cycles et se transforme. Les huit trigrammes composant les
64 hexagrammes du Yi-King sont tous des exemples tirés de la nature.
Voici des extraits du chapitre "Discussion des trigrammes" du livre Yi-King le livre des transformations, version allemande de Richard Wilhelm, traduit en français par Etienne Perrot:

"Le printemps naît: les germes et les bourgeons apparaissent dans la nature. Ce moment correspond, dans la journée, au matin. Cet éveil est attribué au signe Tchen, l'éveilleur qui jaillit de la terre sous forme de tonnerre et de force électrique.

Puis viennent les douces brises qui renouvellent le monde des plantes et revêtent la terre de verdure. Ce moment correspond au signe du doux, du pénétrant, Souen. Souen a pour image, d'une part le vent qui dissout la glace rigide, d'autre part le bois qui se développe organiquement. L'action de ce trigramme est de faire que les choses se coulent en quelque sorte dans leur forme, se développent et croissent pour acquérir la forme préfigurée dans le germe.

On arrive alors au point culminant de l'année, la mi-été, qui correspond, dans la journée, à midi. C'est la place du trigramme Li, ce qui s'attache, la lumière. Ici les êtres s'aperçoivent mutuellement. La vie organique végétative passe au stade de conscience psychique.

Survient ensuite la maturité des fruits des champs qui est assurée par K'ouen, la terre, le réceptif. C'est l'époque du travail de la moisson, du service en commun. Elle est suivie de la mi-automne sous le signe du joyeux, Touei, qui conduit l'année à la maturité et à sa joie, comme le soir le fait pour le jour.

Vient alors la saison rigoureuse où doit se manifester ce qui a été accompli. Il y a du jugement dans l'air. Les pensées retournent de la terre, au ciel, au créateur, K'ien. Un combat se livre. C'est au moment précis où le créateur établit son règne que l'action de la puissance obscure du yin est la plus forte à l'extérieur. C'est pourquoi l'obscur et le lumineux s'excitent alors mutuellement.

L'hiver s'avance ensuite, dans le signe de l'insondable, K'an, situé au nord - à la place de la terre dans l'ordre antérieur au monde. K'an a pour symbole le ravin. Vient alors le travail qui consiste à engranger les récoltes. L'eau ne refuse aucun effort mais se tourne toujours vers les endroits les plus profonds, ce qui fait que tout afflue vers elle; de même, l'hiver dans le cycle de l'année et minuit dans celui du jour sont l'heure où l'on recueille.

Le trigramme Ken, l'immobilisation, dont l'image est la montagne, contient un sens mystérieux. Ici, dans la tranquillité d'une profonde retraite, la fin de toutes choses est intimement liée dans la graine à un nouveau commencement. Mort et vie, trépas et résurrection sont les pensées qu'éveille la transition de l'ancienne année à la nouvelle.

Ainsi le cycle est fermé. Tout comme le jour ou l'année dans la nature, chaque vie, bien plus, chaque cycle d'événements vécus est un enchainement qui relie l'ancien au nouveau."

Tchen: l'éveilleur, le tonnerre
Souen: le doux, le pénétrant, le vent, le bois
Li: ce qui s'attache, lumineux, le feu
K'ouen: le réceptif, la terre
Touei: le joyeux, le serein, le lac
K'ien: le créateur, le ciel
K'an: l'insondable, l'abîme, l'eau
Ken: l'immobilisation, la montagne

Présentation du Yi-King sur le site de Carl Jung:
http://www.cgjung.net/publications/yiking/yiking_1.htm

Et le Yi-King livre des mutations sur le web:
http://www.afpc.asso.fr/wengu/wg/wengu.php?lang=fr&l=Yijing

Michelle




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