dimanche 4 mars 2012

Gardienne de phylactères



J'ai écrit en novembre un article à propos de jumeaux et jumelles.  
http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2011/11/jumeaux-et-jumelles.html

J'ai continué ensuite à réfléchir à ce symbole.  Une des deux jumelles en moi s'extériorise.  Elle est naturelle.  L'autre se réfugie à l'intérieur.  Si elle avait le choix, elle ne bougerait pas d'un iota.  Elle a peur.  Elle pense, elle n'arrête pas de penser.  Je me souviens d'une image mentale du 22 janvier 2011.  Je recopie ici un extrait d'un article sur ce blog:   
http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2011/02/cogitations-dans-lathanor.html

"Une femme debout juste à côté de la maison où j'habite, ses bras derrière elle, elle a les mains jointes autour d'un espace vide. Son visage et son esprit sont tendus vers quelque chose qui est plus haut et à quelques pieds devant elle. Ce qu’elle regarde est abstrait, je sais que ça représente le 3D, qui la fascine. Une voix dit: "Elle va venir." J'ai beaucoup repensé à cette image. Cette femme a les mains occupées à tenir du vide - scénarios qui occupent mon mental et qui ne riment à rien - ce qui l'empêche d'agir dans la réalité. - Mains: agissements - La peur retarde ou bloque ses actions. Elle est fascinée par le 3D, l’imaginaire induit par la lecture, films ou photos en 3D, qui ressemblent à la vie mais restent des spectacles. Ce sont les deux pôles de l'inaction. La vraie vie, elle est autour d'elle, dans notre réalité physique!"


Et à partir de cette image, j'ai repensé à une bande dessinée qui m'avait fascinée il y a bien des années:  l'homme aux phylactères, par Serge Gennaux, dans la revue Spirou.  Et particulièrement un épisode où il était gardien de phylactères, comme d'autres sont gardiens de chiens.  Il les tenait au-dessus de lui, il y en avait beaucoup et ce n'était pas une mince tâche de les garder sous contrôle.  Je ne me souviens d'aucun détail mais de la vive impression comique suscitée en moi par ce gardien d'un genre inusité.


De fil en aiguille, ou plutôt de bulle en bulle, j'ai repensé à un rêve que j'ai fait le 18 août 1999:   J'étais dans un autobus.  Il y avait, à l'avant de l'autobus, une sirène.  En fait, je n'ai pas vu sa tête mais le corps moiré et une immense queue juste devant la porte.  Je suis descendue même si on me disait (des gens dans l'autobus):  "Attention".  Il y avait du trafic, on était au milieu de la rue.  Plusieurs automobiles ont passé vite, juste à côté de moi, avant que je descende et que le bus s'en aille.  Je n'ai pas eu conscience de descendre mais après la scène a changé du tout au tout.  J'ai rencontré à un carrefour (la rue était maintenant très tranquille et c'était la brunante) un garçon que j'avais déjà rencontré avant et qui s'appelait Roger.  Je me suis mise à jaser avec lui, c'était "cool", sa présence était apaisante.  


Il y a eu un contraste frappant entre la lumière vive, le bruit et le stress tant que j'étais à bord de l'autobus même la porte ouverte ... et ensuite la pénombre, la rue très calme et cet homme (qui me faisait penser à un homme que j'ai connu, tourmenté mais avec une attitude extérieure douce et ferme - qui ne s'appelait pas Roger).  


J'ai beaucoup repensé à ce rêve dernièrement.  Et puis il y a quelques jours, j'ai vu cette image:   J'étais à l'arrière d'un autobus.  J'y étais seule et il n'y avait pas de lumière artificielle à l'intérieur.  Je tournais mon regard vers l'avant où j'ai vu une énorme queue noire mais sans relief, plate comme une ombre chinoise, au milieu du passage.  Les choses ont évolué, cet autobus n'exerce plus la même fascination sur moi.  L'autobus représente mon mental, avec tous les personnages qui l'habitent, il est en lui-même une immense bulle qui me sépare de la vie naturelle.  Quoi de plus illusoire qu'une queue de poisson, surtout une queue de sirène.  Et puis qui conduit cet autobus qui ne mène nulle part?  La sirène elle-même?  Dehors, tout est calme, et le jeune homme se prénomme Roger.  "Roger" prononcé à l'anglaise "Rodger" est un terme employé par les aviateurs pour dire que tout va bien à bord. 


Douze ans plus tard.  Il en a coulé de l'eau sous les ponts depuis ce rêve.  Et voilà qu'il me revient sous une autre forme, au beau milieu d'une réflexion sur les bulles et leur raison d'être:  bulles de réflexion, bulles d'imagination, bulles d'illusions, bulles de rêves.  


Je vous laisse y rêver à votre aise,


Michelle  

8 commentaires:

  1. Bonjour Michelle, regarde dans Wikipédia pour Phylactères, c'est intéressant au sujet de l’étymologie du mot:
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Phylact%C3%A8res
    Carole N.

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  2. Merci beaucoup, Carole, d'avoir attiré mon attention sur ces informations très intéressantes!
    Michelle

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  3. ...et l'autobus, ce pourrait être un moyen de transport collectif...donc une façon d'avancer dans la vie qui n'est pas "individuelle" ?...

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  4. Bonjour La Licorne,
    J'ai très souvent rêvé d'autobus, et en effet il représente une vie collective, contrairement au vélo par exemple qui nous parle d'autonomie. Mais celui-ci était vraiment d'un type particulier. Je n'y ai vu personne, bien que j'aie entendu des mises en garde. Il était tellement éclairé que je me suis fait la réflexion... que je ne voyais par les fenêtres que la "réflexion" de ce qu'il y avait dedans. Je suis certaine qu'il s'agit de l'ego, qui entretient la peur et les chimères, les personnages intérieurs et la peur de l'extérieur, un autobus dont il vaut mieux descendre, qui ne mène nulle part!
    Merci beaucoup,
    Michelle

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  5. Ton article est très intéressant du fait qu'il nous montre combien un esprit peut être torturé par les rêves faits dans lesquels on cherche une signification plus ou moins plausible avec les évènements que nous vivons.je pense aussi que ces rêves sont en relation direct avec nos pensées et
    notre condition de vie.En ce qui te concerne je pense que tu es une personne dont le mental est fort développé et qui réfléchit souvent,qui ne laisse rien au hasard et qui est trés influencée par les personnes que tu rencontres,c'est ce qui te fait rêver souvent à des choses que tu n'imaginerais pas normalement.
    Article très clair,bien écrit et même parfois poétique........BRAVO MICHELLE........JOCELYNE

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  6. Merci Jocelyne pour ton commentaire.

    Pour moi, les rêves, loin de me torturer, m'éclairent sur ma vie intérieure et peu à peu m'amènent à un mieux-être. C'est l'histoire de ma vie! Ma façon de les décortiquer pour en retirer tout le suc, ça fait partie de mon cheminement, c'est très jungien!

    Michelle

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  7. Je suis très intéressée par la symbolique de la gémellité, j'essaierai d'en parler un jour ... Amitiés.

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  8. Bonsoir Michelle,

    Il en me reste malheureusement que peu d'énergie en ce moment pour me plonger dans mes contacts mais que je suis sensible à tes derniers billets qui témoignent de ta vie intérieure...remarquable la manière dont tu les considères et en appréhendes l'implication.
    Je t'accompagne sincèrement en pensée dans ton cheminement.
    Jean

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