mardi 29 juin 2010

Le grand lama et le petit être noir


La semaine dernière, deux personnages sont venus me visiter en esprit. Le premier, d'après son apparence était un moine, un lama: crâne rasé, vêtement blanc ou crème, ample et sobre. Il était très, très grand. Et très, très pâle. Et très réservé malgré, peut-être même à cause de son envergure. Mal à l'aise, il s'est heurté la tête au plafond semble-t-il (je n'ai pas vu ce plafond) et a fait une grimace. Il était question d'opération. Il a tenté de dire le mot "chirurgic..." et s'est enfargé dedans.

Après j'ai vu André (mon nouvel amoureux) avec une fillette et une flaque de "kool aid" sur le plancher. Tout de suite après, je vois un lit d'enfant drapé de noir. Un être sombre surgit brusquement du coin supérieur gauche du lit, visiblement piqué au vif.

Ces deux êtres si contraires m'ont interloquée, alors j'ai écrit, ce qui m'aide grandement à réfléchir. De toute évidence, ce lama c'est moi, je me reconnais en lui. Très intérieure, j'attache une grande importance à la spiritualité. Introvertie bien que sociable, je me sens toujours un peu mal à l'aise dans l'expression de ce qui me tient à coeur. J'ai besoin de dire ce qui m'habite, mais me cogne à mes limites (réelles?).

Il m'arrive pourtant de m'épancher. Voyez: le lama se cogne, blessure, sang? Et tout de suite après, une fillette a renversé du "kool aid": Aide cool. Epanchement: ce n'est pas ma spécialité. C'est plutôt celle d'André, très coloré et qui s'exprime spontanément. Je suis toujours un peu gênée de m'exprimer, je ne le fais pas d'emblée. Et ici surgit du petit lit noir (inconscient) le petit être noir. C'est lui qui m'intrigue le plus. Il a l'air très contrarié. Alors, je lui ai parlé (eh oui, c'est la meilleure façon d'entrer en contact). Je l'ai interrogé et voilà ce que j'ai appris (j'ai un peu condensé ici):

Moi: Que fais-tu là? Qui es-tu?

Lui: Je bondis. Qui je suis? Sais pas, ... suis pas, suis suie et énergie concentrée là et endormie au creux de cette noirceur bénie. Energie en suspens. Ce soir, je t'ai fait peur, tu n'as rien vu en fait. Comme quand ta soeur te lisait un livre en ajoutant un loup dans les coins noirs, tout droit sorti de son imagination.

Moi: Je vois... je ne te vois pas vraiment, petit être condensé, pas maléfique malgré les apparences!

Lui: Tu me demandes ce que je fais là (il se gratte la tête). Tu m'as appelé, il me semble. Je dormais et soudain il y avait cette flaque sucrée. Grrr! Débordement. J'ai débordé. Débordé de la tranquillité de cette intimité. Pas sereine cette intimité, toujours inquiète, aux aguets, oui, inquiète cette enfant, inquiet ce lit, pourtant refuge, abri, "fort" intérieur.

Moi: Hum, un loup qui n'y est pas vraiment. Loup, y es-tu?

Lui: Je ne suis pas un loup. Je suis suie noire et énergie. Je suis ce qu'on fera de moi au fil du temps. J'ai la vivacité de l'écho dans les montagnes. Je réponds aux cris de l'esprit quel qu'il soit. Je suis "présent" forcément.

Moi: Connais-tu le lama?

Lui: Je le connais bien. Il m'appelle depuis longtemps. Il m'entend, il m'écoute. C'est un bon gars, écho lui aussi. Echo des autres, si souvent. Echo de la nature aussi. J'aimerais qu'il teigne ses vêtements de vives couleurs, pour que je puisse répondre à son chant bruissant devenu puissant! Demain peut-être? quand il sera... plus grand? Ah, ah!

Michelle
29 juin 2010

P.S. A propos de vêtements pâles et de flaque rouge, je vous invite à relire cet article de mon blog où je racontais une autre image de mon esprit, survenue aux tout débuts de ma relation avec André. http://le-chemin-au-dela.blogspot.com/2010/04/la-femme-en-blanc.html

9 commentaires:

  1. Quelle imagination ou plutôt quelles images venues du plus profond de ton subconscient,je pense que ton esprit a été éveillé par André qui t'oblige à penser d'une autre façon,comme dirait Bachelard,ce que tu racontes est un rêve éveillé qui fait naître en toi certaines images enfouies au plus profond de toi-même et en rapport direct avec ta propre culture.Quant à la difficulté d'exprimer tout cela ,moi tout au contraire je pense que tu le fais assez facilement!!!JOCELYNE

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  2. Bonjour Michelle,

    Je vous lis avec plaisir et intérêt depuis que j’ai découvert votre blog. Ma sympathie pour l’œuvre de Jung et pour celle d’Étienne Perrot, entre autres choses, y trouve son compte.
    Dans cette dernière note relatant votre imagination, le Kool-Aid m’a intrigué. Je ne savais pas ce que c’était. Je le sais maintenant grâce à Wikipedia : c’est à l’origine une boisson sucrée à bases de fruits, si j’ai bien lu ce que j’avais sous les yeux. J’ai aussi noté qu’une expression populaire dit : « Do not drink the Kool-Aid » et qu’elle signifie : « Quoi qu’on vous dise, ne le croyez pas trop fort.»
    Peut-on imaginer que l’attrait du fruit sucré ferait avaler n’importe quoi à la fillette ? Pour donner un peu de couleur au lama ?
    Voilà la question que je me suis posée. Stupidement, peut-être.

    Bonne continuation
    Amezeg

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  3. A Amezeg, je ne sais si tu reviendras lire les autres commentaires, mais j'ai envie de te répondre. Le "kool-aid" était très apprécié par tous les enfants ici au Québec, surtout dans la chaleur de l'été (je ne sais pas si ça l'est encore), bien que ce ne soit pas très nutritif, saveur de fruits, sucre, et couleur attirante... Il m'est arrivé une fois il y a quelques années de voir, en image mentale, un contenant de kool-aid dans les mains d'une femme. Il ressemblait à une cornue (le vase). J'hésitais à assister à une conférence sur la ménopause à l'endroit où je travaille, et cette "vision" m'avait décidée à y aller. Je l'ai vue comme une réponse à mon interrogation... mais oui, pourquoi pas, ce sera une "aide cool"!
    Michelle

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  4. Ainsi, Michelle, la cornue serait débordante d’ « aide cool » qui se répand sur le sol et la fillette va peut-être lécher le plancher pour s’en régaler, et en bénéficier comme ce fut le cas il y a quelques années. Ou alors, version pessimiste, le vase s’est-il malencontreusement fendu laissant échapper un peu du précieux élixir et cela demande un petit réglage du feu pour éviter une trop grande montée en pression ? Le petit être noir n’a-t-il pas bien l’air d’être un pendant secret (ombre) du lama, bondissant, donc assez sous pression ?
    Amezeg

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  5. Salut Amezeg,
    Oui, tout à fait. Et je me suis demandé si le lama a des difficultés à s'exprimer en fait parce qu'il a peur de laisser échapper le petit être noir, qui lui est trop prompt, ou si le petit est trop prompt parce que l'autre ne l'est pas assez. La petite fille n'aura pas à lécher le plancher, il y en a encore ailleurs. Laisser échapper hors de soi, c'est parfois maladroit, surtout quand on est peureux, et parfois carrément exagéré!
    Bonne journée,
    Au plaisir de te relire!
    Michelle

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  6. Ah ! régler l’équilibre des pressions intérieures, ce n’est pas une mince affaire qu’on règle une fois pour toutes avec un manomètre ordinaire ! J’en connais qui ont des bouilloires sur-pressurisées en guise de pneumatiques pour leur automobile… c’est dire si la chose est délicate à ajuster...! Il faut rester constamment aux aguets et ne pas fermer l’œil (le bon ). Je n’y arrive pas toujours. Une petite somnolence est si vite arrivée ! Et puis, nous ne sommes pas toujours bien informés ni bien attentifs, ou bien la poignée de réglage du manomètre n’est pas à notre goût, trop grande ou trop petite, trop rouillée ou trop libre, ou bien ce n’est pas le bon jour…ou bien tant de choses qui nous arrêtent en si bon chemin… :-))
    En tout cas, Michelle, je suppose que ce dialogue engagé avec le petit noiraud bondissant est un pas de plus dans la direction de l’équilibrage des pressions entre « grand l’âme a » et « noir je suis, je suie, je suis le blanc de près et lui donne du fil à retordre » ? :-)
    Amicalement
    Amezeg

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  7. Merci Amezeg pour tes commentaires qui m'ont fait approfondir ces images qui je le sens m'habitent depuis ma tendre enfance. Je suis certaine que la cruche n'était pas fissurée, c'est la fillette qui a échappé le liquide. Je sais a quoi ça fait référence, mais ne veux pas parler de quelque chose d'aussi personnel et actuel. Mais j'ai eu l'impérative impulsion de parler ici du grand lama et du petit être noir.

    Si tu as envie de m'écrire personnellement, n'hésite pas, il suffit de cliquer sur "afficher mon profil complet" et tu pourras m'écrire.
    Au plaisir,
    Michelle

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  8. C''est un plaisir, alors que je reviens doucement vers la vie des blogs, d'observer une si belle relation entre le conscient et l'inconscient. A bientôt.

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  9. Bonjour Michèle,
    J'ai qq réflexions pour toi.

    1.
    La baignoire est un lieu de purification, de nettoyage psychique.

    - Comme un bain sec ?
    Une technique de Reiki très courte en six mouvements, nommée Kenyoku-ho - Méthode traditionnelle de nettoyage à sec ou brossage
    Un « bain sec », « nettoyage à sec » est la traduction du mot Kenyoku.
    Ken = « sec, sécheresse, vider » ;
    Yoku = « baigné, être gratifié avec, se chauffer dans » ;
    ho = « technique, méthode ou voie »
    C’est une technique pour renforcer notre énergie et pour nous déconnecter de l’influence des énergies non compatibles des personnes avec lesquelles nous entrons en contact, des choses, des situations, et même de nos propres pensées et émotions.

    - La voie sèche, une voie axée sur la conscience, la force sèche de l'esprit
    (Etienne Perrot, L'Aurore occidentale, p.148 & 3 Pommes d'or, p. 135 )

    Ce chercheur solitaire indique qu'une profonde introversion est nécessaire ?
    Toute personne se trouvant sur le chemin de l'individuation découvrira la nécessité de garder pour elle-même certaines expériences (MLVF, La femme dans les contes de fées, p.163)

    Le petit docteur
    est chercheur, un travail de recherche, il mène une quête de connaissance.
    L'athanor est un vase de transformation, il serait donc question de sa transformation.

    Le vase (de transformation) doit être soigneusement fermé de sorte que ce qu'il contient ne puisse s'échapper.
    La nécessité de se concentrer et de méditer sur l'oeuvre.
    Le conscient et l'inconscient entrent en contact et les contraires qu'ils enferment se fuient.
    Alors la conscience est astreinte a la ''circumambulatio'' et par la suite à supporter la tension.
    (Jung, Psychologie et Alchimie au sujet de ''cerf fugitif'', Mercurius fuyant)

    Circumambulation
    = concentration exclusive vers le centre, lieu de la transformation créatrice
    = circulation habituellement vers la gauche - le côté de l'inconscient
    = ''tourner en rond '' dans un cercle sacré, comme le mandala - pour se recentrer
    Il faut rester - le processus amorcé par l'observation de soi-même doit être vécu dans toutes ses péripéties et adjoint à la conscience grâce à une compréhension aussi poussée que

    possible. Cela implique une tension presque insupportable.
    (Jung, Psychologie et Alchimie)


    2.
    Le grand cervidé:
    Cernunos, le Dieu de la régénération de la vie, il connaît une nature cyclique.
    Dieu cornu, Maître ou Seigneur des animaux
    Il est complémentaire au culte de la Déesse Mère, la Terre-Mère.
    Il est un symbole de sagesse et de raison.
    Protecteur des animaux et maître de la fécondité,
    Roi de la forêt, Dieu des arbres.
    Cernunos est un avec les pierres, les plantes, les animaux, les humains, les esprits de la nature, les hiérarchies angéliques et le cycle des saisons. Sa présence apporte la prospérité, la vitalité et tous les bienfaits de la vie. Il protège la maison et la famille. Il favorise la communication avec les esprits de la nature.
    (Mais je ne retrouve pas la source ou les soucees de ces notes)

    Cerf: symbole de feu et d'air, le guide de la lumière solaire. Les bois, la poussée du mental vers le ciel, notre nature psychique animale, inconsciente qui s'élève à la

    conscience (Cf. Tristan Moir http://www.abcdreve.fr/ )
    Le cerf apparait souvent dans des situations oû il semble ouvrir des voies nouvelles, initier de nouveaux états psychologiques oû il établit des relations entre des éléments

    séparés (...) disposition de conducteur (...) Ils apparaissent chargés d'une autorité comme maîtres d'un territoire. (Georges Romey, Dictionnaire de la symbolique des rêves)
    Carole Normand

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