Pour mon anniversaire, au début de ce mois, les infirmières avec qui je travaille se sont cotisées pour m'offrir une plante en cadeau. C'est un Guzmania. Mes relations avec les plantes sont paradoxales. J'adore la nature et le jardin botanique de Montréal est un paradis où je vais me ressourcer plusieurs fois par année. Mais en avoir une à moi, c'est une autre paire de manches. Habituellement, mon premier réflexe quand je reçois une plante est de la prêter en foyer nourricier à quelqu'un qui a le pouce plus vert que les miens. Et puis je l'oublie! Mais cette fois-ci... Le lendemain matin, dans la chronique des "Matins magiques" * que je reçois dans mon courriel chaque jour, mon coeur a bondi en lisant ceci: "Pour entrer dans le secret des choses, il faut d'abord se donner à elles" Simone de Beauvoir. Et puis on parle du Petit Prince et de SA rose... "Ce qui la rend spéciale, ce n'est pas sa couleur, sa taille ou la douceur de ses pétales. Non, c'est l'amour avec lequel il s'en occupe"... et un peu plus loin: "C'est à force de prendre soin de nos roses qu'on commence à les apprécier. L'amour dont on a besoin n'est pas celui qui nous est donné... c'est celui qui est déjà à l'intérieur de nous et qui cherche à s'exprimer". Ça m'a fait réfléchir!
D'abord j'ai analysé mon malaise devant cette plante, je n'ai pas peur pour elle, c'est mon propre sentiment d'insécurité qui me rend mal à l'aise. Je la trouverais toute sèche demain matin et je ne m'en porterais pas plus mal. Mais j'ai maintenant la responsabilité de sa survie, et ça c'est difficile pour moi. Mon bureau est petit, éclairé par des néons. Chez moi, je ne vois aucun endroit non plus où elle serait dans de bonnes conditions... J'ai pris la décision de ne pas céder à la panique, et de la garder quand même sous ma oh combien périlleuse "protection". Selon les conseils des psychologues jungiens, j'ai pris le parti de vivre, de ressentir, cette situation sans faux-fuyant... de la vivre tout simplement. Au secours!
La semaine dernière, je voyais son beau "coeur" orangé pâlir à vue d'oeil. Elle manque de lumière, de toute évidence. Alors j'ai eu l'idée de la déplacer le plus près possible de la lumière du jour, donc tout près de la grande vitre qui me sépare de la salle d'attente, laquelle est pourvue de grandes baies vitrées de l'autre côté. Passant près d'une boutique asiatique, j'ai vu des plantes en vitrine et suis entrée. J'ai trouvé là un petit tabouret en acacia, parfait! Je suis revenue contente de mon achat. J'y ai installé ma plante; au moins là, elle sera dans des conditions moins précaires pour s'épanouir. Et puis, je ne risque pas d'oublier de l'arroser, elle est dans mon champ de vision!...
Je commence à l'aimer, et à moins paniquer... Je ne suis pas une mère parfaite, loin de là, mais je vais faire de mon mieux! Advienne que pourra, pour elle ... et pour moi!
Michelle
* Chronique quotidienne de Marie-Pier Charron: http://www.matinmagique.com/
J'aime beaucoup l'histoire de ta relation avec cette plante. C'est une histoire... humaine !
RépondreSupprimerJe me demande bien comment va ta plante aujourd'hui !
RépondreSupprimerJe ne veux pas tourner "l'affaire" dans la plaie quand même ! ;-)