"L'homme a plusieurs peaux en lui, couvrant les profondeurs de son coeur. L'Homme sait beaucoup de choses mais il ne se connait pas lui-même. Trente ou quarante épaisseurs de peau aussi dures que celle du boeuf ou de l'ours couvrent son âme. Plonge-toi en toi-même et apprends-y à te connaître." Maître Eckart
Ces paroles de Maitre Eckart me font penser à un rêve que j'ai fait en 1979, alors que mon cheminement venait juste de commencer: Je voulais prendre une douche avant de partir pour le travail. Je commençais à me déshabiller; j'enlevais un vêtement, il y en avait encore un dessous, j'enlevais l'autre, il y en avait encore un, j'enlevais mes bas, il y avait une autre paire dessous; je pensais arriver au bout, et j'avais encore et toujours quelque chose sur le dos. J'avais peur d'arriver en retard au travail, et soudain je me retrouve sur mon lieu de travail, épuisée, incapable de travailler. Un patron vient me demander si je veux aller à l'hôpital. Je dis non. J'ai peur qu'il m'y envoie quand même. Une compagne de travail et amie vient me voir, elle compatit à mon sort et me fait asseoir sur un banc de bois. Des collègues qui m'aiment forment une ronde autour de moi. Je suis un peu gênée et émue. A la fin de la ronde, une petite fille blonde s'avance vers moi, elle dit: "Michelle" et vient me faire un câlin.
Quelques années plus tard, j'ai écrit cette phrase qui résume le sens de mon cheminement: "Ce que je cherche, c'est la simplicité cachée sous la complexité des choses!" Cette simplicité est naturellement celle de l'enfant en nous, qui ne s'embarrasse pas de théories et spontanément s'ouvre à la vie. Mais comme le dit Carl Jung: "La simplicité est ce qu'il y a de plus difficile".
Pourquoi difficile? Comme l'alchimiste de Paolo Coelho, nous cherchons aux antipodes le trésor qui se trouve en nous, dans notre maison; nous encombrons notre vie de méthodes, de principes et de raisonnements, alors qu'il nous suffit d'écouter la petite voix intérieure accordée à notre coeur, qui ne se trompe jamais.
Etienne Perrot écrit: "Cette voie est accessible à tous, riches et pauvres, savants et illettrés, mais pour y entrer il faut abdiquer la rigidité superbe de la raison et de la satisfaction de soi. Jung attestait que les patients qui lui avaient donné le plus de mal appartenaient à la catégorie dite des "intellectuels" pour qui toute expérience, toute donnée vitale peut être convertie, par un tour de passe-passe, en matière de discours et de discussion. Ce à quoi je vous convie est un bain de naïveté, de légèreté, de poésie. Le chant de l'âme profonde est poème."
"L'homme accompli n'est pas pour le monde un roi ou un puissant: il ressemble par plus d'un trait à la violette et au coquelicot." Tendre à la simplicité des fleurs des champs, rien n'est plus efficace pour se rapprocher de soi-même et des autres.
Michelle
P.S. Les citations d'Etienne Perrot sont tirées du livre "La voie de la transformation d'après C.G. Jung et l'Alchimie".
Je tente un dernier essai avec safari.
RépondreSupprimerCe n'est pas possible j'ai enlevé les peaux et je peux enfin te dire combien j'apprécie ton travail sur Jung et Perrot. C'est du sérieux et c'est très agréable à lire. Cet ouvrage de Perrot fait partie de mes fondations. Amitiés sincères.
RépondreSupprimerMerci beaucoup, Ariaga, pour ton appréciation. Ce livre, je peux dire qu'il a été le plus important, pour moi, de tous ceux que j'ai lus, un livre en or!
RépondreSupprimerMichelle
J'essaie de vivre dans la simplicité mais beaucoup de choses viennent compliquer ces efforts: les soins de santé, les exercices à faire, les médicaments à prendre et ne pas oublier à différentes heures pour les prendre, etc. La simplicité serait-elle aussi dans le dénuement le plus grand possible côté vêtements, meubles, fla-flas, etc ? Je coupe peut-être où c'est plus facile. Couper dans l'Internet, par exemple, ou dans la lecture, pas question ! ☺
RépondreSupprimer■ paumier.