dimanche 12 juin 2011

Synchronicité ... à 100 ans d'écart

Mes grand-parents maternels, Henri-Honoré Lapointe et Marie-Anne Drouin

Est-ce qu'on peut parler de synchronicité quand deux événements sont arrivés avec exactement cent ans d'écart? Hier, je faisais du tri dans mes favoris sur Internet: cette liste qui s'allonge, s'allonge de tous les sites qui nous intéressent et sur lesquels on veut revenir... Donc, je vérifie cette liste et j'y trouve: Chroniques 9! Il s'agissait du site où ma cousine Linda a écrit les mémoires de mon grand-père, à la page où Henri (dont le vrai prénom s'est avéré être Honoré) tombe en amour avec Marie-Anne. http://plabbe.com/hl/Chroniques9.htm


Ma curiosité m'a poussée à vérifier ce qu'il avait écrit au mois de juin 1911, donc il y a cent ans. Et voilà que ça concorde tout à fait avec le dernier article sur mon blog.


MAI - JUIN 1911: "Nous ensemençons."


JUILLET 1911: "La récolte de foin s'annonce très abondante."


J'étais un peu déçue qu'il s'agisse de foin, donc de nourriture pour le bétail plutôt que de blé, par exemple. Mais ensuite, j'ai pensé à la vache "Mou-Mou" qui chantait: "Je mange beaucoup de foin." L'animal symbolise pour nous la vie instinctive, naturelle, qui chez l'humain est parfois un peu trop négligée. Alors, nourrir l'animal en moi ne peut que m'être profitable.


"Dans toutes les civilisations, la vache est le symbole de la terre nourricière, de la fertilité et de l'abondance. Cet animal herbivore possède la capacité unique de transformer des végétaux sans grande valeur alimentaire pour l'homme en un aliment très nutritif." Trouvé sur ce site:http://www.lait.org/zone2/sacree-vache/nourr.asp


Je vous invite donc à lire ou relire l'article précédent pour vous rendre compte de cette incroyable coïncidence!


Michelle

vendredi 27 mai 2011

Champ et semailles


Le 19 avril, je vois un champ rectangulaire de terre noire (ou très foncée) qui a l'air tout remué, labouré, prêt pour les semailles. Une voix dit que je sais quoi faire avec ça.

Le 20 avril, je vois l'amputation d'une jambe et j'entends: "... faut-il être semailles?"

(Il s'agit d'images et paroles hypnopompiques, c'est à dire surgies dans mon esprit dans la phase de réveil partiel qui succède au sommeil)

Je me dis qu'il reste donc beaucoup à faire, puisque ce champ n'est pas encore ensemencé! Une terre labourée, travaillée, épurée, vierge de scories. Terre prête à recevoir les semences. La nature de la terre est réceptivité. Dans le grand commentaire du Yi-King, je trouve ceci, à propos du Livre des transformations:

"En levant les yeux, on contemple, avec son aide, les signes du ciel en une pleine intelligence; en abaissant le regard, on examine les lignes de la terre, on connaît ainsi les conditions de l'obscur et du clair... L'union de la semence et de la puissance opère les choses; l'amollissement de l'âme opère le changement..."


Et à propos de K'ouen, la terre: "Le réceptif de par sa nature est repos. Au moyen du repos ce qu'il y a de plus simple est rendu possible dans l'existence spatiale. Cette simplicité qui naît d'une pure réceptivité est alors le germe de toute multiplicité spatiale."

Il faut l'union de la semence et de la puissance pour opérer les choses. Donc à la question: "Faut-il être semailles?" je réponds: oui! Mais qu'en est-il de l'amputation? Je suis restée sans réponse jusqu'à ce que je relise dans mon cahier et réalise que juste après cette image et ces paroles énigmatiques, je me suis réveillée avec dans la tête une chanson qui me vient de mon enfance. Cette chanson fait partie d'une histoire gravée sur un disque vinyle, que j'ai écoutée et ré-écoutée quand j'étais petite. Il s'agit d'un petit train appelé "Puff'n Toot". Et plus précisément, ce matin-là, c'est la chanson de la vache qui m'est revenue en mémoire: "I'm Moo-Moo the cow..." J'ai cherché sur Internet et j'ai retrouvé ce disque. Quel bonheur! http://www.youtube.com/watch?v=XYpyDolY_qc&feature=related

Puff'n Toot est un petit train qui conduit des enfants vers un camp de vacances. Il est forcé de s'arrêter soudainement, car une vache lui bloque le passage. Couchée sur la voie, elle chante: "I'm Moo-Moo the cow, I eat lots of hay". (Hum! Sans commentaire!) Dans le Yi-King, la vache symbolise la docilité, la soumission et l'humilité. Mais sa passivité est proverbiale et, bien sûr, poussée au maximum, peut se révéler un obstacle à la progression!

La vache, après avoir poussé sa chansonnette, consent à se lever de la voie ferrée pour les laisser passer. Mais voilà qu'un peu plus loin, le petit train doit s'arrêter encore, car son trajet habituel se révèle temporairement impraticable. La seule façon de poursuivre le voyage est de gravir une haute montagne... Oh la la! Puff'n Toot n'a qu'une petite locomotive pas très puissante. Par contre, elle possède un enthousiasme et une persévérance qui compensent sa faiblesse. Premier essai... manqué, on revient tout en bas. Et puis, un élan plus puissant permet enfin à la petite locomotive de franchir cet énorme obstacle, et de conduire finalement les enfants à bon port.

Durant cette étape cruciale, quand j'étais petite, je joignais mes efforts à la petite locomotive, mimant les tentatives de Puff'n Toot pour arriver à franchir cette épreuve qui paraissait insurmontable.

Le semeur est l'intermédiaire entre la terre et le ciel, et les semailles, l'ensemencement, l'action, l'effort consenti pour arriver au résultat. "Faut-il..." me fait penser à une faux... qui sert à moissonner, pas à semer, ni à mutiler! Une jambe coupée empêche d'avancer, du moins complique les choses, en ce qui a trait aux démarches, à la mobilité, à l'autonomie. Dans les commentaires rattachés à l'hexagramme de la terre, on lit ceci: "Le cheval ... symbolise la vaste étendue de la terre. Le terme de "jument" est choisi parce qu'il unit la force et l'agilité du cheval à la douceur et à la soumission de la vache." "L'homme doit posséder la force intérieure, une nature massive et vaste pour être en mesure de supporter le monde sans être influencé par lui."

Je suis le petit train courageux rempli d'enfants vibrants d'énergie, mais je suis aussi la vache couchée sur la voie qui chante un joyeux refrain, mais préfère rester immobile, passive, regarder passer les trains en mâchant du foin et jouir d'une vie tranquille et sans surprises. La peur me coupe les jambes, m'empêche d'avancer, mais je suis semailles sur ma terre remuée!

Je suis le champ de terre labouré, travaillé, depuis tellement d'années, mais le plus important reste à faire. Bien sûr, il faut être semailles, sinon la terre reste vierge... belle, prête, disponible... mais vierge! On me dit que je sais quoi faire avec ce champ, donc rien de neuf sous le soleil. La tâche requiert force et persévérance, et aussi auto-bienveillance!

Ceux qui s'aiment sèment!
Michelle

dimanche 1 mai 2011

Synchronicité - Le festin



Le 2 avril, je regarde un film: "Le labyrinthe de Pan", qui se déroule en temps de guerre. L'atmosphère y est lugubre. Durant la nuit, une fillette, Ofélia, doit remplir une mission. D'abord tracer une porte à la craie dans sa chambre, afin de créer une ouverture vers une salle sombre. Là se trouve une longue table chargée de mets de toutes sortes. Un véritable festin! Mais il est absolument défendu d'y manger quoi que ce soit. Au bout de cette table, une redoutable créature est endormie: un ogre qui, d'après les tableaux sur les murs, a trucidé des enfants pour ensuite les manger. Ofélia subtilise un objet dans un coffre: une dague. Puis elle ne peut s'empêcher de manger un raisin ... Le monstre s'éveille. Elle le voit avec horreur manger les petits êtres ailés qui l'accompagnaient. Et puis elle s'enfuit et échappe de justesse à cet être horrifiant.


Le matin du 7 avril, je lis dans les Chroniques de Narnia: L'odyssée du Passeur d'Aurore, un passage que je vous résume ici: le prince Caspian et son équipage sont partis à l'aventure sur un navire appellé le "Passeur d'aurore" dans le but de retrouver sept explorateurs qui ne sont jamais revenus de leur voyage vers le Bout-du-Monde. Lucy, Edmund et leur cousin Eustache se sont joints à eux en cours de route (il serait trop long de vous raconter les détails). Toujours est-il qu'un jour ils abordent une île, là où commence le Bout-du-Monde. Et sur cette île, au milieu d'anciennes ruines à ciel ouvert, ils trouvent une longue table chargée de mets de toutes sortes. Au bout de cette table, trois curieux personnages endormis depuis fort longtemps, puisque leurs cheveux et leurs barbes "avaient peu à peu recouvert la table, grimpant et s'enroulant autour des assiettes et des hanaps ... avant de déborder et de descendre jusqu'au sol, emmêlés jusqu'à ne plus former qu'une énorme tignasse." De toute évidence, un sort leur avait été jeté. Il s'agissait des trois derniers explorateurs qu'il leur restait à trouver.


Juste avant l'aurore, deux nouvelles personnes sont arrivées. D'abord, une femme très belle qui leur assura qu'ils pouvaient manger sans crainte, que les mets sur la table n'étaient pas la cause de l'endormissement de ces messieurs. Alors ils ont bu et mangé à belles dents, jusqu'à satiété. Après, le père de cette femme s'est avancé vers eux, brillant d'une lumière intérieure (Il avait été une étoile, jadis). Quand le soleil enfin a dardé ses premiers rayons, nos amis ont eu droit à un spectacle magnifique. Des milliers d'oiseaux blancs ont volé vers eux, chantant dans une langue inconnue, envahissant toute la table et la dépouillant de tous les restes de ce somptueux repas. Tous les soirs, un festin apparaissait sur cette table, qui s'est avérée être la table d'Aslan, mise à la disposition de tous les visiteurs qui se rendaient aussi loin, à l'orée du Bout-du-Monde. Et tous les matins, les oiseaux blancs nettoyaient la nappe de tout résidu.


Sur la table se trouvait un étrange objet, qui faisait contraste avec tout le reste. Une épée: celle-là même qui avait tué Aslan (l'équivalent de la lance qui a percé le flanc du Christ, puisque Aslan est une allégorie du Christ). Cette épée était responsable du sommeil magique des trois personnages. La seule façon de les délivrer de ce mauvais sort était de se rendre vers l'Est aussi loin que possible, au Bout-du-Monde, et d'y laisser un des membres de l'équipage, un volontaire pour se rendre au-delà, vers le pays d'Aslan.


Cette synchronicité m'a impressionnée à cause des similitudes entre ces deux événements, situés dans des contextes diamétralement opposés. Et aussi bien sûr parce que la nourriture, réelle ou symbolique, a toujours été pour moi quelque chose d'important: un refuge, un réconfort, un dilemme aussi.


Cette même journée du 7 avril, en ouvrant ma boîte de courriels, j'ai trouvé comme tous les matins un message du site Expressio.fr. L'expression du jour était "A bouche que veux-tu". De plus, quelques jours plus tard, en repensant à tout ça, j'ai eu cette image mentale: un chaudron noir est tombé par terre bruyamment, et quand on l'a ramassé, il était devenu tout doré. Opération transformation! C'est la grâce que je me souhaite!


Michelle
1er mai 2011

dimanche 24 avril 2011

JOYEUSES PÂQUES




Joyeuses Pâques à vous tous! En cette journée de la résurrection, je vous souhaite d'être ou de devenir un oiseau rare. Sur mon calendrier ce matin, l'expression "Etre un oiseau rare" (être une personne exceptionnelle):


"Les historiens de la langue ont retrouvé dès le XVe siècle l'usage d'une expression très proche en ancien français avec "oysel qui ne se troeve pas souvent", mais la forme actuelle de la locution n'est apparue qu'au XIXe siècle. Il pourrait s'agir d'une référence au Phénix, l'oiseau de la mythologie égyptienne qui incarnait le dieu du Soleil et qui était doté de propriétés fabuleuses. En effet, la légende voulait que ce curieux volaille renaisse chaque fois de ses cendres. Ce qui, reconnaissons-le, est assez exceptionnel!"

Michelle

24 avril 2011

samedi 19 février 2011

Cogitations dans l'athanor


Depuis le début de cette année, plusieurs images et paroles me sont venues à l'esprit qui méritent que je vous en parle ici.

Le 11 janvier, j'entends "1000 traitements" et je vois un liquide rouge. - On m'offre de me dire ce qu'on pense de chacun des enfants. (Je sens que ces enfants font partie de moi.) Un garçon d'environ 10 ans se retourne face à moi. Les autres me tournent le dos. Ce garçon a un très grand visage rond, lunaire, blafard, avec une tache plus foncée, rougeâtre et il est chauve. (L'analogie de son visage avec la lune est frappante).

Le 14 janvier, j'entends: "Cette décoloration est à elle seule ce que j'ai de plus précieux." Ça me fait penser à la teinture en alchimie. Faut-il être décoloré d'abord pour pouvoir être teint par la suite? La décoloration me fait penser à la peur. Et à l'oeuvre au blanc, la phase où on doit comme la lune réfléchir.

Durant cette période, il m'arrive des synchronicités à propos de la couleur rouge. Je me vois contrainte d'utiliser une serviette rouge que j'avais mise de côté ... et puis je l'adopte, elle est tellement confortable. Je cherche un élastique, ne le trouvant pas, j'en déniche un rouge. (Après j'en trouve deux verts là où j'avais pourtant bien cherché). Je vois de nouveaux panneaux à la station de métro Berri, station centrale dont les murs sont en reconstruction. Plusieurs sont rouges. André me raconte un souvenir d'enfance. Il habitait dans une immense bâtisse chez son grand-père, il y avait un magasin général, des logements, un hangar pour la farine, un pour des cercueils, etc. Et son père gardait les clés sur un bâton rouge qu'il tenait loin de la portée des enfants. Quand cette bâtisse est passée au feu plusieurs années plus tard, André a passé beaucoup de temps à chercher en vain, parmi les débris, ce fameux bâton rouge qui le faisait rêver quand il était petit, qui permettait d’ouvrir toutes les portes!
Le 23 janvier, j'entends "Machine Chevrolet" (les québécois dans les années 50 disaient souvent "machine" au lieu du mot "automobile") - Image du 5 février: Une grosse automobile ancienne de couleur neutre (grise?) s'arrête. Aussitôt arrêtée, elle devient rouge pailletée de petits points brillants. (Ceci corrobore ce que j’ai pensé au sujet de la décoloration qui précède la teinture). (La Chevrolet Station Wagon 1950 ressemblait à cette automobile que j'ai vue et elle est à peu près de la même "cuvée" que moi: je suis née en février 1951).

Image du 22 janvier: Une femme debout juste à côté de la maison où j'habite, ses bras derrière elle, elle a les mains jointes autour d'un espace vide. Son visage et son esprit sont tendus vers quelque chose qui est plus haut et à quelques pieds devant elle. Ce qu’elle regarde est abstrait, je sais que ça représente le 3D, qui la fascine. Une voix dit: "Elle va venir." J'ai beaucoup repensé à cette image. Cette femme a les mains occupées à tenir du vide - scénarios qui occupent mon mental et qui ne riment à rien - ce qui l'empêche d'agir dans la réalité. - Mains: agissements - La peur retarde ou bloque ses actions. Elle est fascinée par le 3D, l’imaginaire induit par la lecture, films ou photos en 3D, qui ressemblent à la vie mais restent des spectacles. Ce sont les deux pôles de l'inaction. La vraie vie, elle est autour d'elle, dans notre réalité physique!

Image du 6 février: Différentes étapes sont nommées par écrit, accompagnées de petits dessins. Une suite qui se termine par un cercle, et sous le cercle est inscrit: Whole man (homme total). Seule cette dernière étape est montrée clairement, tout le reste est vague.
Je mets en parallèle ce cercle exprimant la totalité avec l'espace vide entre les mains et dans le dos de la femme, qui a un contour indéfini. Du rien au tout, il y a tout un monde!

Sur le même thème, j’ai réfléchi sur deux personnages de la télé qui m’interpellent : Mr Monk et Dr House. L’un pétri de peurs et l’autre qui fait peur, les deux dotés d’un brillant esprit de déduction. J’ai dialogué un peu avec eux par écrit. Mes cogitations m’ont amenée à réaliser que mes scénarios, qui tournent toujours autour de la peur, incluent aussi le pôle inverse, forcément. Donc, ce qui me fait peur fait autant partie de moi que la peur elle-même. Voici pour terminer un petit bout de mon dialogue avec Dr House :

House : Qu’est-ce que tu viens chercher en parlant avec moi?

Moi : J’essaie de comprendre, de dépasser la peur. Et son pendant obligé, CE qui me fait peur et qui est aussi en moi puisque c’est une peur irrationnelle, sans réel objet. Les « si » et les « ? » de tout ce qui est en-dehors de ma routine. Tout ça, tous les (.....) me font peur. Peut-être que ton émission permet pour un court moment d’insérer quelque chose à l’intérieur de ces parenthèses, en l’occurrence TOI et tes odieux comportements!

House : Oh Dieu?

Moi : Ah tu es terrible Grégory, terrible!

House : Ah ah! Tout le plaisir est pour moi… et la peur pour les autres, pour toi! Au revoir petite Michelle toute secouée de faux vents, de faux périls, de faux tourments. Petite Michelle forte pourtant malgré ces forts vents. Persiste! Persiste! De toutes façons, comme le disent beaucoup de gens à qui on demande : « Comment ça va? » - « Ça va, on n’a pas le choix! » - Let it be!

Pardonnez-moi la longueur de cet article, à la prochaine,

Michelle
19 février 2011

mardi 15 février 2011

La fonction transcendante


"Les couples de contraires ont une tendance naturelle à se rejoindre sur une ligne médiane mais ce milieu n'est jamais un compromis inventé par l'intellect et imposé aux deux parties. Il résulte au contraire du conflit que l'on doit résoudre. En aucun cas des conflits ne peuvent être réglés par des artifices ingénieux ou par des mensonges astucieux: la seule solution, c'est de les supporter. Ils doivent être pour ainsi dire échauffés, jusqu'à ce que la tension devienne insupportable; les contraires se fondent alors lentement l'un dans l'autre. C'est une sorte de processus alchimique, et non un choix rationnel ou une décision."

Extrait d'une lettre à M. P.W. Martin, Genève 20 août 1937 - Correspondance de C.G. Jung

"La fonction transcendante n'est en rien quelque chose que l'on crée soi-même, elle naît au contraire lorsqu'on endure le combat qui a lieu entre les contraires."

Extrait d'une lettre à Monsieur A. Zarine, Neuilly-sur-Seine/France 3 mai 1939 - Correspondance de C.G. Jung

Commentaire d'Anila Jaffé au bas de cette lettre: "Jung entendait par l'expression "fonction transcendante" le processus psychique qui conduit à l'union des contraires (la conscience et l'inconscient) et ainsi à l'individuation. "Transcendant" ne renvoie pas à une qualité métaphysique, mais seulement au passage d'un stade d'évolution à un autre."

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"La vie ne tolère jamais d'être stationnaire; la stase de l'énergie vitale causée par l'arrêt de la volonté aboutirait à un état insupportable si la tension des antagonistes ne donnait naissance à une fonction nouvelle de liaison qui permet de surmonter les oppositions et d'aller au delà."

"Parfois c'est la stabilité de l'individualité innée qui semble déterminante, parfois l'expression inconsciente elle-même paraît posséder une force souveraine qui prête au moi une stabilité inconditionnée. En réalité la stabilité et le défini de l'individualité aussi bien que la force souveraine de l'expression inconsciente ne sont probablement que les indices d'un même fait. Si l'expression inconsciente reste à ce point intégrale, elle devient une sorte de matière première que rien ne dissocie, mais qui n'attend plus que l'effet créateur commun de la thèse et de l'antithèse. Elle devient un contenu nouveau qui domine désormais l'attitude globale, supprime la dissociation et pousse les forces antagoniques à suivre un cours commun. La stase des forces vitales est donc supprimée; la vie peut se développer vers des buts nouveaux avec des forces renouvelées."
C.G. Jung - Types psychologiques

dimanche 13 février 2011

La prophétie de cristal


Je viens de lire le roman "La prophétie de cristal" de Manda Scott. On y parle d'une pierre de cristal bleu en forme de crâne, qui a des propriétés surprenantes. En fait, ce qu'on dit des propriétés de ce crâne, je l'ai compris à un deuxième niveau. L'analogie avec le Soi (et la pierre philosophale) est pour moi frappante. En voici quelques extraits. D'abord la prophétie elle-même:

"Ce que tu cherches est caché dans l'eau blanche. La pierre sera rendue à la pierre, mise en lieu sûr en un sanctuaire d'une rare beauté, à l'abri de l'Ennemi qui vise sa destruction. Cherche au nord puis à l'est, quinze et vingt, derrière les buissons d'aubépines suspendues dans la courbe de l'ar, au bruit de la rivière qui tombe.

Entre avec courage. Va de l'avant aussi loin que l'obscurité le permet. Passe l'arche de la nuit et tu parviendras à la cathédrale de la terre. Fais face au soleil levant et à son coucher, perce le rideau jusqu'au puits d'eau vive et découvre enfin la perle qui y est enfouie.

Trouve-moi et vis car je suis ton espoir à la fin des temps. Tiens-moi comme tu tiendrais ton enfant. Ecoute-moi comme tu écouterais ton amant. Fie-toi à moi comme tu te confierais à ton Dieu, quel qu'il soit.

Suis le chemin ci-indiqué et sois avec moi à l'heure et au lieu dits. Conforme-toi alors aux prédictions des gardiens de la nuit. Ensuite, suis ton coeur et le mien, car ils ne font qu'un. Ne me déçois pas, car ce faisant, c'est à toi-même que tu faillirais, ainsi qu'à tous les mondes qui attendent."

"Article CO78.1.7 des archives de Cedric Owen, premier des deux textes codés découverts dans les livres de comptes d'Owen par les professeur Kit O'Connor et Stella Cody durant le printemps et l'été 2007" (plus de 400 ans après le décès d'Owen).

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A propos de la pierre: "Elle est le coeur et la lumière de ma vie. Mon plus grand amour."

"Certes la pierre avait prise sur son âme, mais cette emprise n'était pas dangereuse. Stella avait confiance en la pierre, et la pierre en elle... Un espace à ciel ouvert avait éclos dans son esprit, lui offrant une paix qu'elle n'aurait pas crue possible. Stella y entra comme elle serait entrée dans une grotte inexplorée, avec cette même curiosité de l'inconnu."

"Elle a ... (la pierre) une conscience que je n'ai pas, comme si elle pouvait voir le monde d'une façon qui m'échappera toujours, avec une perception dont je ne dispose pas... C'est comme être à la fois nouveau-né et très vieux. La pierre est comme ça, il réside en elle une sagesse ancienne, comme une statue bouddhiste sculptée dans un flanc de colline, animée d'une vie invisible à nos yeux."

"... la pierre-coeur restait attentive tout en se prélassant comme un chat sur la douce chaleur d'un poêle en faïence, considérait le monde avec cette sagesse ingénieuse et ancienne que Stella avait perçue pour la première fois à Ingleborough Fell, et à laquelle elle puisait un réconfort qui rendait la peur supportable."

"Elle (Stella) mourait d'envie qu'il se rétablisse (son conjoint, Kit) et la pierre-coeur aussi le voulait, elle cherchait les parts sombres de son être comme si elles étaient les fragments d'un fil brisé, qu'il fallait renouer."

"Elle (la pierre-coeur bleue) n 'était pas seulement dans sa main, mais en son coeur. Quelque chose avait changé, si bien qu'il ne cherchait plus à l'atteindre comme une chose extérieure à son être. Elle et lui ne formaient plus qu'un, et son chant était le battement de son coeur."
(C'est Owen qui parle.)

Najadmul, une indienne maya (sorte de chaman) dit à Owen: "Dors maintenant et savoure l'union de ton coeur à ta pierre. Longue fut son attente et elle mérite toute ton attention."

Dans la grotte où Owen est venu cacher la pierre-coeur dans l'eau: "A la lueur fuligineuse de la lanterne, son eau écumante (il parle d'une cascade) coulait comme de l'or liquide, et le creuset que formait la roche blanche à ses pieds la recueillait en lui donnant les reflets irisés du mercure. Sa grand-mère l'avait décrit comme le puits d'eau vive, il n'aurait su trouver mieux."

Vous trouverez ici un résumé de ce livre:


Michelle
13 février 2011