Il y a
un mois, j'ai vu une image mentale qui m'a impressionnée. Deux oiseaux foncés plutôt petits, je ne sais
de quelle espèce, dont l'un était probablement le parent de l'autre. A gauche se dressait le plus grand, à droite
le petit. Celui-ci enfonçait son bec
dans le corps du plus grand, comme s'il se nourrissait à même sa chair et son
sang. Le grand tenait bon mais vibrait
fortement. Non seulement l'image était
intense mais elle a persisté plusieurs secondes et j'ai pu l'observer
consciemment, phénomène qui se produit plutôt rarement.
En y
repensant, il m'est venu en tête un film qui s'intitule "Ladyhawke la
femme de la nuit". Deux amants
victimes d'un mauvais sort, Etienne de Navarre et Isabeau d'Anjou. L'homme se transforme en loup toutes les
nuits et la femme en faucon tous les jours.
Ils sont toujours ensemble mais jamais sous leur forme humaine en même
temps, sauf dans de très rares instants au crépuscule ou à l'aube, où parfois
ils s'entrevoient fugitivement.
J'ai
pensé que ces deux amants sont comme le conscient et l'inconscient, qui s'accompagnent toujours, mais
s'entrevoient rarement, durant ces moments fugitifs, entre la veille et le
sommeil, où quelque bribe d'inconscient parfois surgit dans la conscience. L'animus d'Isabeau l'accompagne la nuit,
l'anima d'Etienne se perche sur son épaule tous les jours.
Mes
deux oiseaux m'ont fait penser à une légende au sujet du pélican, bien qu'ils
n'avaient pas du tout l'envergure et la puissance de ce grand oiseau
blanc: on dit que le pélican nourrit ses
petits avec son propre sang. Le petit
oiseau prenait avec intensité et le grand oiseau se donnait aussi
intensément. Comme deux amants!
Michelle