dimanche 18 mars 2012

La Voie



"La Voie est telle que vous ne la trouverez pas en suivant quelqu'un. Ce n'est pas une autoroute; la Voie est comme un oiseau volant dans le ciel, ne laissant aucune trace derrière lui.  L'oiseau s'est envolé sans laisser de traces.  La Voie est un chemin sans chemin.  Il n'est pas préfabriqué, disponible; vous devrez le trouver selon vos propres critères.  Les critères d'un autre ne feront pas l'affaire.  Bouddha a cheminé.  Lao-Tseu a cheminé.  Jésus a cheminé.  Mais leurs chemins ne vont pas vous aider parce que vous n'êtes pas Jésus, vous n'êtes pas Lao-Tseu, et vous n'êtes pas Bouddha.  Vous êtes vous-même, un individu unique.  Ce n'est qu'en cheminant, qu'en vivant votre vie, que vous trouverez la Voie.  Ceci est d'une immense valeur.

C'est pourquoi le Taoïsme n'est pas une religion organisée - ne peut l'être. C'est une religiosité organique, et non une religion organisée.  Vous êtes un Taoïste lorsque vous vivez votre vie de façon authentique et spontanée; quand vous avez le courage de pénétrer dans l'inconnu, tout seul, en tant qu'individu; quand, sans vous appuyer sur quelqu'un et sans suivre quelqu'un, vous pénétrez dans la nuit noire, ne sachant pas si vous parviendrez quelque part ou si vous vous perdrez.  Si vous avez le courage, ce choix est là.  C'est risqué.  C'est aventureux.

Le Christianisme, l'Hindouisme et le Mahométanisme sont des autoroutes: vous ne risquez rien, vous suivez simplement la foule.  Avec le Tao, vous devez avancer seul, vous devez être seul.  Le Tao respecte l'individu, non la société.  Le Tao respecte ce qui est unique, non la foule.  Le Tao respecte la liberté, non la conformité.  Le Tao n'a pas de tradition.  Le Tao est une rébellion, c'est la rébellion la plus importante qui soit."

OSHO  -  LE TAO  -  L'Art et la Manière

10 commentaires:

  1. Merci!
    Ce post est une réponse pour moi aujourd'hui
    merci...

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  2. Oui, ça me parle à moi aussi...

    C'est un très beau texte...qui nous rappelle que notre chemin est unique...et que nous le découvrons au fur et à mesure en suivant le Tao...c'est-à-dire la "justesse de l'instant"...

    Merci Michelle.
    Amitiés.

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  3. «.....Vous êtes un Taoïste lorsque vous vivez votre vie de façon authentique et spontanée; quand vous avez le courage de pénétrer dans l'inconnu, tout seul, en tant qu'individu; quand, sans vous appuyer sur quelqu'un et sans suivre quelqu'un, vous pénétrez dans la nuit noire, ne sachant pas si vous parviendrez quelque part ou si vous vous perdrez............ Avec le Tao, vous devez avancer seul, vous devez être seul. Le Tao respecte l'individu, non la société. Le Tao respecte ce qui est unique, non la foule. Le Tao respecte la liberté, non la conformité.....»

    Bonjour Michelle,

    Je fais un rapprochement, justifié ou pas, entre ces affirmations d’Osho et le rêve de la sirène que tu cites dans ton précédent billet : « J'étais dans un autobus. Il y avait, à l'avant de l'autobus, une sirène. En fait, je n'ai pas vu sa tête mais le corps moiré et une immense queue juste devant la porte. Je suis descendue même si on me disait (des gens dans l'autobus): "Attention"..... »
    Le transport en autobus me semble représenter l’immersion et le cheminement dans le collectif et « la surface », tandis que la sirène est le guide permettant d’aller à la découverte des richesses de nos eaux intérieures profondes ce qui, bien sûr, favorise ou permet le cheminement individué. Les passagers ou abonnés du collectif, en nous, manifestent inquiétude et résistance vis à vis de ce chemin non collectif : Attention ! s’exclament-ils, tu vas quitter la relative sécurité du connu et prendre le risque de ne plus pouvoir la retrouver telle qu’elle fut jusque là pour toi. Mais cet engagement « risqué » hors du transport en commun permet la rencontre et l’échange avec le complément masculin dans la pénombre propice du monde intérieur où ne brille pas la trop vive lumière du conscient, etc.

    Bien amicalement,

    Amezeg

    P.S. La sirène n’est pas un poisson d’avril ! ;-)

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  4. Merci beaucoup pour cette intéressante interprétation. Je ne voyais pas qui conduisait l'autobus, mais en repensant à la grosse queue, j'en avais conclu que c'était justement le poisson, ou la sirène, ce qui est plus logique, puisqu'elle a des bras et un conscient féminin. Ici tu me parles du contraste entre les passagers de l'autobus et la direction prise par celui-ci, alors que j'y voyais un tout... Et que penser de la nouvelle image, qui me montre un autobus immobile et la queue toute "raplaplat"? Merci Amezeg!

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  5. « Ici tu me parles du contraste entre les passagers de l'autobus et la direction prise par celui-ci, alors que j'y voyais un tout... »
    Je ne comprends pas bien ce que tu veux dire par là, Michelle. Pour moi, le contraste est celui qui existe entre, d’une part, le déplacement en bus en compagnie des autres passagers , ce qui représenterait le « cheminement collectif » éclairé par une lumière éblouissante qui empêche de discerner ce qui est dans l’ombre de soi-même et du collectif, et, d’autre part, ton choix de descendre de l’autobus, de répondre « à l’appel de la sirène » qui peut te permettre de découvrir ce qui n’est pas mis en lumière part le point de vue et par la démarche collectifs : c’est le chemin de l’individuation.

    « Et que penser de la nouvelle image, qui me montre un autobus immobile et la queue toute "raplaplat"? »
    Puisque tu dis : « J'étais à l'arrière d'un autobus. J'y étais seule et il n'y avait pas de lumière artificielle à l'intérieur. », on peut supposer que tu a conservé une place ou un pied dans le collectif mais c’est, si l’on peut dire, « un pied individué ». Il te faut, comme c’est le cas pour tout un chacun, participer du/au collectif, mais sans subir autant qu’auparavant la pression du groupe ou l’identification au groupe. C’est pourquoi j’imagine que l’absence de lumière artificielle dans l’autobus confirmerait que tu es éclairée par ta propre lumière intérieure tout en cheminant dans « le transport en commun ». Tu es en quelque sorte dans le monde sans être totalement « du monde ». Tu vois de plus en plus par tes propres yeux et non plus par les yeux du collectif. Individuation...
    Quant à la queue toute raplapla, je me demande si elle n’indiquerait pas que l’appel vers la profondeur a aujourd’hui pour toi moins de relief, c’est à dire, ici, moins d’attrait fascinant qu’il n’en a eu auparavant. Un équilibre nouveau est peut-être né : tes plongées en toi-même sont moins prenantes, plus paisibles, et la chair ou nature de la sirène est intégrée ce qui correspondrait bien à ta nouvelle façon d’être dans le collectif (dans l’autobus). Tu serais en quelque sorte devenue un tant soit peu sirène ce qui fait que la sirène n’est plus entièrement au dehors, elle a pris corps en toi, passagère individuée du transport en commun que tu es désormais.
    .......... ? ?

    Amezeg

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  6. Le Tao est la Voie sans voie... Amitiés

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  7. Merci Phène, Almanachronique et la Licorne pour votre passage ... sur mon chemin au-delà!

    Bonjour Amezeg,
    Dans le rêve, pour moi, cet autobus et son contenu représentent mon mental et tout ce qui l'encombre, y compris les illusions (sirène). La queue de poisson est juste avant la porte, m'incitant à rester en-dedans. Tout l'autobus est ma bulle, protection illusoire contre le monde extérieur et il est conduit par une sirène donc en perdition. Les personnages, que j'entends mais que je ne vois pas, font partie de mes dialogues intérieurs. Il faut que j'en sorte, la Voie est en-dehors de ce véhicule coupé du reste. L'image que j'ai vue dernièrement m'a donné l'impression que la magie qui me faisait rester dans cet autobus, l'illusion de la sirène, s'est éteinte. Cet autobus n'est pas en marche, il est arrêté, et il n'y a plus que moi dedans. Aucun conducteur. Un poisson-ombre sur le plancher. Plus rien ne me retient ... ne devrait me retenir, il est temps que j'en sorte.
    Merci beaucoup, Amezeg, tu as amené de l'eau au moulin de mes cogitations. C'est très agréable d'avoir un écho à mes propos, et de pouvoir ainsi continuer à approfondir.
    Amicalement,
    Michelle

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  8. Entendu, Michelle. Il manque toujours quelque chose aux échanges à distance à propos des rêves ou des autres images intérieures. Une part non négligeable du contexte personnel et des émotions associées échappe à la transmission, ainsi que la succession précise, au jour le jour, des manifestations intérieures aussi bien qu’extérieures qui viennent très souvent confirmer ou infirmer tel ou tel point de vue. Ce qui limite la possibilité de bien suivre le fil ou même de le saisir.

    Bonne continuation à toi, au plaisir d’échanger à nouveau,

    Amezeg

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  9. Quelle réponse rapide! Il est impossible de transmettre nos expériences intérieures autrement que par bribes et de façon très incomplète, par le langage. Mais ça fait vraiment chaud au coeur d'échanger comme ça avec quelqu'un qui est lui-même en cheminement. On est toujours seul sur la Voie mais heureusement il y a d'autres personnes dans le même cas. Bonne journée Amezeg!

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  10. Je découvre ce texte et encore une fois ton espace de partage est le terrain de synchronicité surprenante...une amie à moi, jungienne dans l'âme, est très sensible au taoïsme et m'a raconté il y a quelques jours que ce lien l'avait conduit à préparer un voyage en Chine sous peu et à apprendre l'écriture chinoise...et voici que je tombe sur ton billet autour du Tao.

    Merci et beau cheminement Michelle,
    Jean

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